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Sur France 24, Marzouki apprécie la pression de l'opposition et fustige les salafistes jihadistes (vidéo)
18/10/2012 | 1
min
Sur France 24, Marzouki apprécie la pression de l'opposition et fustige les salafistes jihadistes (vidéo)
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Lors de cet entretien sur France 24, Moncef Marzouki commence par parler de sa francophonie. Elle n’est pas en contradiction avec son arabité qu’il a toujours revendiquée. Mais celle-ci n’occulte en aucune façon son appartenance au continent africain et à la région euro-méditerranéenne. Ma vision de l’unité arabe n’est pas celle des nationalistes baâthistes. C’est ma particularité.

Interrogé sur l’actualité du pays, précisément sur la Constitution, le président de la République a rappelé que dès sa campagne électorale il avait dit qu’il fallait trois ans pour écrire la constitution, d’autant plus qu’on demande à cette assemblée d’être également un parlement qui doit légiférer, voter le budget etc. A l’époque, personne ne m’a écouté a-t-il fait remarquer.
Moncef Marzouki se dit préoccupé par la situation politique du pays. il faut rassurer les gens. Et pour cela il trouve que la pression qu’a exercée l’opposition sur la Troïka a du bon puisqu’elle l’a obligée à accélérer les discussions, à ce sujet.
En trois mois assure-t-il, on peut l’écrire cette constitution et elle sera prête pour le 2è anniversaire de la révolution. La Tunisie a commis une erreur magistrale, selon Moncef Marzouki. Elle s’est retrouvée dans deux périodes intérimaires successives. De ce fait, tous les projets sociaux, économiques et les investissements, sont en stand-by, car la situation politique n’est pas claire. « Il faut donc maintenant avancer au pas de charge pour l’intérêt du pays et organiser les élections avant l’été prochain. Nos amis d’Ennahdha ont accepté les compromis, ils ont renoncé au régime parlementaire pour un régime semi présidentiel avec un président de la république élu au suffrage universel. On est en train de négocier quelles sont les prérogatives du chef du gouvernement et celles du président de la république ».

A propose de la vidéo de Rached Ghanouchi, Moncef Marzouki répond au journaliste qui l’a interpellé à ce sujet que oui cette vidéo lui pose un problème. « Nous avions un accord et si ce dernier n’était pas respecté je le regretterai beaucoup. Il va falloir que je demande maintenant aux islamistes de mettre noir sur blanc, et une fois pour toutes, leurs engagements. Oui ça m’inquiète, je suis un homme de bonne foi, quand je travaille avec des gens, je veux qu’ils le soient également, mais de toute façon je vais exiger que les choses soient écrites noir sur blanc ».

Les Salafistes ont-ils une impunité ? A cette question posée par France 24, Moncef Marzouki a répondu ne pas voir les choses de cette façon. « Ce n’est pas une impunité mais il y aune crainte à rentrer dans ce qui pourrait être un piège. Si on commence la répression, on ne sait pas comment les gens vont réagir. Or, nous sommes dans une période délicate, donc le gouvernement hésite ». Ce n’est pas un problème d’impunité mais de calcul de risque, explique-t-il. « J’ai toujours dit qu’il faut prendre des risques. J’ai pris celui de discuter avec les Salafistes non violents. Ils m’ont dit qu’ils veulent tout simplement promouvoir leurs idées. Je leur ai répondu qu’il ne faut pas obliger les gens à penser comme eux, ni par une coercition morale et encore moins par la violence.
Les salafistes non jihadistes, non terroristes, non violents, nous devons les accepter en tant que partie intégrante de la société qui est plurielle. Pour les autres, il va falloir effectivement leur appliquer la loi. J’ai dit au gouvernement qui faudrait trancher dans le vif. De toute façon si nous ne prenons pas de risque, cela devient un risque majeur. Je sais très bien qu’il va y avoir un risque de retour de bâton, de dépassement, d’excès, mais il faut assumer et gérer ces risques. De toute façon les salafistes sont une minorité et les jihadistes sont une minorité dans la minorité. Ce que je crains c’est la capacité qu’ont ces gens de faire du tort à l’image de la Tunisie. La réverbération médiatique fait qu’on dirait qu’il n’y a que ça en Tunisie. Non, ils sont 3000, pas plus ».

Amené à parler de l’affaire de la jeune fille violée, Moncef Marzouki a dit que la Tunisie a été choquée bien avant l’Occident et que lui-même a été profondément choqué. Mais, dit-il, dans tous les pays du monde il y a des policiers ripoux. Ces policiers ripoux, ont fait ça (accuser la jeune fille d’atteinte à la pudeur) par peur de passer devant la justice. La justice a lancé sa machine mécaniquement. (« la justice a fait son truc mécaniquement ». Mais où voyez vous, dans quel pays du monde, une fille violée par des policiers ripoux, susciter une telle désapprobation, et que le président de la République la reçoive avec son fiancé en lui présentant les excuses de l’Etat. Il y a un abus des faits divers en Tunisie. Or il s’agit d’un pays normal avec des policiers ripoux, des braves gens, des fous, des crapules etc. Nous sommes un pays normal et nous voulons qu’on nous considère ainsi ».

S.R
18/10/2012 | 1
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