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Tunisie – « Il y a un risque de retour d'un ministère de l'Information », selon RSF

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A l’occasion du premier anniversaire de la création du bureau de Reporter Sans Frontières, en Tunisie, et de la visite de Christophe Deloire, directeur général de l’organisation, une conférence de presse a été tenue, aujourd’hui 4 octobre 2012, à Tunis.
M. Deloire s’est montré, lors de cette rencontre, très critique quant à l’évolution de la liberté d’expression en Tunisie. Il a, à ce titre, qualifié de « très préoccupante » la situation de la presse et la pluralité des médias, à cause de l’insécurité juridique, les violences physiques à l’encontre des journalistes, ou encore ce qu’il qualifie d’insécurité « morale ». Le directeur général d’RSF a déploré, en ce sens, la tentative des autorités en place, d’avoir une mainmise sur l’information, soulignant que le contrôle du pouvoir sur les médias n’a pas été rompu, allant jusqu'à évoquer la possibilité d’un retour d’un « ministère de l’Information ».
Par ailleurs, Christophe Deloire a regretté les déclarations de bonnes intentions des responsables, qui ne sont jamais suivies de faits. « Nous ne pouvons juger que sur les actes », a-t-il déclaré. Il a également condamné les intimidations perpétrées contre les médias, notamment en brandissant la menace d’une publication de la « liste noire ». « Publier une liste noire serait procéder avec des méthodes d’un autre âge. C’est à la justice de statuer, et le fait de brandir la menace de la publication de cette liste à chaque controverse, participe à l’intimidation et à la tentative de contrôle des médias », a affirmé en substance, M. Deloire.
L’équipe d’RSF-Tunisie a, ainsi, recensé 150 attaques contre la liberté d’expression en Tunisie, depuis la chute du régime de Ben Ali, donc des dizaines de violences à l’encontre des journalistes, dont des violences perpétrées par les forces de l’ordre ou des groupuscules religieux. RSF condamne, à ce sujet, le fait que des responsables politiques aient encouragé ces violences ou que d’autres ne les aient pas découragées, justifiant ces agressions.
En outre, RSF réitère son souhait de voir le vide juridique relatif à la liberté d’expression et de presse soit comblé, que les décrets 115 et 116 soient appliqués, que le processus de nomination dans les médias publics soit modifié, malgré leurs insuffisances et que la constitutionnalisation de la criminalisation de l’atteinte au sacré soit rejetée.
Enfin, évoquant une rencontre avec Rached Ghannouchi, le directeur de RSF s’est dit étonné que ce dernier considère ces problèmes comme des détails et considère que le plus important ce n’est pas le droit, mais l’évolution de la société, tout en ne donnant pas de réponses précises quant aux préoccupations de l’organisation.
M.B.H
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