De récentes déclarations de Néjib Henane, président de la Commission de confiscation, ont provoqué la colère des experts tunisiens en matière de joaillerie.
Les propos de M. Henane ont été rapportés par le quotidien arabophone Echourouq et dans lesquels il affirme que l’on a découvert 11 sacs contenant des bijoux difficiles à estimer. Les bijoux en question appartenaient à Leïla Ben Ali, épouse de l’ancien président.
Selon M. Henane, on a dû faire appel à des experts internationaux pour évaluer ces bijoux après que les experts tunisiens aient échoué dans l’estimation de leur valeur réelle.

Or, il s’avère que les cinq experts judiciaires en la matière en Tunisie n’ont pas été consultés par la Commission de confiscation de M. Henane. C’est ce qu’indique à Business News, Mehdi Chaouch, un des cinq experts tunisiens. « Non seulement, il ne nous a pas consultés, mais en plus il nous ridiculise en faisant valoir notre incompétence !», s’étrangle M. Chaouch.
L’expertise judiciaire en joaillerie étant une spécialité très rare en Tunisie, l’on ne compte que cinq experts sur tout le territoire dont certains ont plus de 20 et 30 ans d’expérience.
Mehdi Chaouch étant le plus jeune d’entre eux est expert en joaillerie et en pierres précieuses et expert judiciaire depuis quatre ans. Il est également membre du Conseil supérieur des diamantaires du HRD d’Anvers, la célèbre bourse belge du diamant.

Les juges tunisiens font régulièrement appel à ces experts dans le cadre des différentes affaires qui passent devant les tribunaux, il y a donc lieu de s’interroger pourquoi Néjib Henane et les membres de sa commission n’ont pas agi pareillement et pourquoi font-ils appel à des experts étrangers ?