Sofiane Ben Farhat a donné, lors de la Matinale sur Shems Fm, sa version des faits selon ses sources et les recoupements qu’il a pu établir, sur ce qui s’est passé à l’ambassade US vendredi dernier. Une version qui n’était pas au goût de Hédi Ben Abbès, secrétaire d'Etat auprès du ministre tunisien des Affaires étrangères chargé de l'Asie et des Amériques, qui est intervenu pour mettre les pendules à l’heure.

Selon le journaliste, Hillary Clinton aurait appelé le président de la République Moncef Marzouki pour l’avertir que si les autorités tunisiennes ne trouvent pas une solution immédiate à l’assaut perpétré par les salafistes contre leur ambassade, les Etats-Unis seraient dans l’obligation d’envoyer leurs troupes – des marines se trouvant en Sicile- au secours de ses ressortissants. Toujours selon M. Ben Farhat, le président Marzouki a décidé de prendre la situation en main envoyant son chef de la Garde présidentielle, le Colonel major Sami Sik Salem sur place outre la brigade anti-terroriste (BAT) qui a été chargée d’exfiltrer l’ambassadeur Jacob Walles.

Hédi Ben Abbès a démenti cette version qui touche selon lui à la sécurité de l’Etat. La convention de Vienne de 1961 permet à toutes les ambassades d’assurer la sécurité intérieure de ses locaux. Il a confirmé le fait que les Etats-Unis ont réclamé le renforcement de sa sécurité intérieure mais la partie tunisienne a jugé inutile cette démarche si la sécurité n’est pas assurée en parallèle à l’extérieur, chose qu’a faite le gouvernement, précise M. Ben Abbès. Il a également expliqué que les personnes chargées de la sécurité de l’ambassade sont juste des agents de sécurité et non pas des "Marines" comme s’imaginent plusieurs personnes, indiquant que 16 d’entre eux, épuisés, ont quitté le pays et 16 autres ont pris la relève.
Concernant les renforts sécuritaires qui ont été dépêchés sur place devant l’ambassade vendredi dernier, il a précisé qu’ils sont parvenus de tous les côtés : forces de l’ordre, armée et garde présidentielle.
Pour le secrétaire d’Etat, suggérer l’idée selon laquelle des "Marines" sont en route vers la Tunisie est très dangereuse car il s’agit là d’une question de souveraineté.
M. Ben Abbès a déclaré que ce qui s’est passé vendredi ne ressemble en rien à la Tunisie, condamnant en même temps l’extrémisme et le film. Pour lui, il est« du devoir des Tunisiens de protester contre ce film mais d’une façon pacifique» : un élan «logique et nécessaire». Revenant sur ce qui est arrivé à l’école américaine, il a attesté que «la sécurisation des lieux n’était pas au niveau requis». La police n’a pas été préparée à ce que ce nombre important de «voleurs et d’extrémistes» s’attaque et prenne d’assaut les locaux de l’ambassade et de l’école.

Autre fait marquant, Hédi Ben Abbès a souligné et insisté que «pour cette fois», la loi va être appliquée fermement sur tous les contrevenants «quelle que soit leur appartenance».