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RSF s'inquiète des conditions du procès de Sami Fehri et des pressions subies par les médias
27/08/2012 | 1
min
RSF s'inquiète des conditions du procès de Sami Fehri et des pressions subies par les médias
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Dans un communiqué publié aujourd’hui 27 août 2012, Reporters sans frontières s’inquiète des vices de procédure ayant accéléré la délivrance d’un mandat de dépôt à l’encontre de Sami Fehri et demande la tenue d’un procès équitable, sans interférence du pouvoir.
En effet, à la veille du jugement, les avocats de la défense avaient appris que le rapport d’expertise (3000 pages environ) concernant l’affaire de Cactus Prod. n’avait toujours pas été transféré à la chambre des mises en accusation de la Cour d’appel de Tunis. Pourtant, vingt-quatre heures plus tard, la chambre des mises en accusation rendait son jugement sur la base de ce même rapport d’expertise. Par ailleurs, en vertu de l’article 114 du code de procédure pénale, les avocats de la défense doivent pouvoir prendre connaissance des conclusions du ministère public et rendre les leurs à la chambre criminelle avant l’énoncé du jugement. Or, la défense n’a pas été prévenue de la tenue de l’audience. En outre, Sami Fehri est poursuivi dans cette affaire en tant que “complice”, alors que les accusés principaux sont en liberté.

“L’empressement de la chambre des mises en accusation à rendre son jugement dans un procès commencé il y a un an et demi, tout comme l’évident vice de forme sont pour le moins surprenants et nous conduisent à nous interroger sur les motivations du tribunal et des juges”, a déclaré Reporters sans frontières.
Cette affaire survient au lendemain de la publication, le 23 août 2012, d’un communiqué du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) indiquant que l’arrêt de la diffusion de l’émission satirique “Ellogique Essiyassi” était dû à des pressions “indirectes” du pouvoir. Les récentes déclarations de responsables politiques, indignés que l’on puisse tourner les dirigeants du pays en dérision, avaient d’ailleurs éveillé les inquiétudes.

Parallèlement à cet épisode judiciaire, Selim Trabelsi, cameraman de la chaîne Attounissia TV, a été agressé par quatre individus qui l’ont frappé à coups de bâton et menacé avec une arme blanche. Au cours de son agression, le jeune homme a entendu plusieurs fois le nom de Sami Fehri être prononcé. Ses agresseurs ont indirectement menacé les journalistes et les techniciens d’Attounissia TV, en répétant : “On vous attrapera un par un”.
“Les attaques et les menaces proférées à l’encontre des professionnels de l’information doivent impérativement être prises au sérieux, et leurs auteurs sanctionnés. Il est de la responsabilité des autorités de garantir la protection de l’ensemble des citoyens vivant sur le sol tunisien, notamment les professionnels des médias. L’insécurité actuelle, source d’autocensure pour les journalistes, constitue un danger important pour la liberté de l’information en Tunisie”, s’est inquiété Reporters sans frontières.

27/08/2012 | 1
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