Une forte délégation s’est déplacée à Toulouse, dans les usines d’Airbus, pour réceptionner le nouvel A320 de Tunisair.

Contrairement à ce qui a été affirmé par certains « confrères », ce n’est pas le contribuable tunisien qui a supporté ces frais, pour une activité relativement mineure, mais Airbus. Ni Tunisair, ni le ministère du Transport n’ont dépensé un dinar (même pas le timbre de voyage) et pourtant Abdelkrim Harouni, ministre du Transport, a tenu à être accompagné par une forte délégation composée des professionnels et hauts responsables de l’Etat dans les secteurs du tourisme, du transport et de l’industrie.
Il avait un message à transmettre aussi bien aux Tunisiens qu’aux Européens.
« L’achat en lui-même peut paraître banal, a indiqué le ministre aux responsables d’Airbus, mais il a une dimension spéciale par rapport à la situation tunisienne. Cela veut dire qu’après la révolution, il y a en Tunisie une révolution économique ».
Le ministre a, en effet, bien rappelé la crise économique par laquelle passe la Tunisie, mais que malgré cela, le pays tiendra ses engagements.

Dans un français correct, et sans lire un quelconque document, Abdelkrim Harouni a tenu également à rappeler que la Tunisie n’est pas que touristique, mais aussi industrielle. D’ailleurs, il a rappelé à maintes reprises que le pays fabrique, lui aussi, quelques composantes d’Airbus. M. Harouni en était vraiment fier et a délicatement invité les hauts responsables de l’avionneur à rappeler qu’Airbus est fabriqué en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne et en Tunisie.
A ses interlocuteurs, le ministre s’est voulu optimiste. Très optimiste parfois, comme lorsqu’il indique, devant l’A380 (le plus gros avion du monde) que la Tunisie va un jour acquérir ces gros porteurs et dépasser les Emiratis.
Comme aussi lorsqu’il indique, à propos de l’open sky, que la Tunisie a atteint un niveau très haut dans la politique et qu’elle veut désormais l’atteindre dans les airs. « On est libres dans le sol, il n’y a pas lieu de ne pas l’atteindre dans les airs. Nous voulons aller au Brésil, en Corée ou en Chine. »
En bref, Abdelkrim Harouni était là pour réceptionner un tout petit A320, mais il laissait miroiter que la Tunisie, nouvellement démocratique, va commander de gros avions, dans un jour pas très lointain.
De quoi faire sourire les responsables d’Airbus et les inviter à réfléchir, si cela se concrétise, à ouvrir d’autres usines en Tunisie pour la fabrication d’autres composantes de leurs avions. De quoi faire sourire, également, Rabeh Jrad, PDG de Tunisair qui aura la lourde charge d’emmener la compagnie à ce niveau.

Le nouvel Airbus A 320 de Tunisair est le 3ème réceptionné d’un plan de flotte de dix appareils arrêté, en 2006, par l’ancien PDG de Tunisair Nabil Chettaoui (actuellement en prison pour une affaire abracadabrantesque d’emploi fictif).
Sa Cabine est modulable : 32 sièges classe Affaires et 114 sièges Classe économique et peut monter jusqu’à 162 sièges en full économique
Son rayon d’action est de 5500 km et il est équipé d’un système de vidéo centrale.
Il a une souplesse opérationnelle, respectueux de l’environnement avec une consommation de carburant réduite, un faible niveau de bruit et d’émission, une optimisation du confort du passager, une réduction des coûts d’exploitation et une harmonie intérieure de nouvelle génération.