A l’occasion de la publication du rapport définitif des travaux de la commission des investigations sur les dépassements, une conférence de presse a été organisée dans les locaux de ladite commission dans la matinée du vendredi 4 mai 2012. La commission, présidée par Taoufik Bouderbala, a présenté un résumé du rapport, avec un bref aperçu des circonstances et les démarches de ses travaux.

M. Bouderbala a commencé par rappeler que, conformément à l’arrêté n°8 du 18 février 2011, la commission a été créée en vue d’investiguer sur les dépassements enregistrés depuis la date du 17 décembre 2010, jusqu’à la disparition des motifs objet de ses investigations. M. Bouderbala a précisé qu’en définitive, la commission a opté pour la clôture de la période de ses travaux avec les élections, soit le 23 octobre 2011. Ceci étant, selon lui, de nombreux dossiers ont continué à parvenir à la commission au-delà de cette date.

A l’issue de ses travaux, il ressort de son rapport le recensement de quelque 2489 dossiers, détaillés comme suit: 338 décès, dont 86 prisonniers, 14 agents de sûreté et 5 militaires et 2147 dossiers de blessés, dont 62 prisonniers et 28 agents de sûreté.

Des visites des familles des victimes, des prisons, des hôpitaux et des institutions judiciaires, ont été effectuées par les membres de cette commission afin de vérifier la véracité des plaintes et de recueillir les témoignages, le tout en vue de faire la lumière sur les événements qui sont survenus avant, pendant et après la révolution.

Evoquant le dossier des «snipers», Amel Ouahchi, rapporteur de la commission a précisé que les investigations ont prouvé qu’il n’y a pas d’unité spéciale de snipers parmi les forces de l’ordre mais qu’il y a tout de même eu des meurtres commis par tirs d’armes à partir de toits d’immeubles. Elle a même ajouté que des tireurs, parmi les forces de l’ordre et de l’armée, s’étaient retranchés sur le toit du ministère de l’Intérieur et d’autres sur le toit du siège du RCD et que par manque de coordination et mauvaise communication, ils se sont tirés dessus, faisant également des victimes parmi les passants dans les rues voisines!

Le rapport de cette commission, de plus de mille pages, décrit en détails les péripéties de la révolution ainsi que les infractions et dépassements qui l’ont accompagnée. Il s’agit donc, d’une, d’une illustration objective et exhaustive des événements, pour que la révolution reste gravée dans les mémoires et parvienne aux générations à venir.