Officiellement, c’est une démission. Officieusement, Abdallah Kahlaoui a été limogé suite à un sérieux différend avec le président de la République, Moncef Marzouki.
L’ancien ministre-conseiller chargé des Affaires étrangères était pourtant pressenti pour devenir ambassadeur de Tunisie à Paris. L’information publiée alors par Business News n’a pas été démentie par l’intéressé avec qui nous avons, pourtant, pris contact.
Toutefois, selon des sources proches du palais de Carthage, le différend Marzouki-Kahlaoui est suffisamment important pour que le poste tant convoité aille à quelqu’un d’autre.
De nouveau, les tractations vont bon train et de plus en plus de noms circulent dans les couloirs des partis au pouvoir et ceux du ministère des Affaires étrangères. Certains évoquent un diplomate de carrière pour ce poste, d’autres soulignent la couleur partisane que doit avoir le candidat pour un poste qui, outre son aspect stratégique, a un caractère politique évident.

A ce propos, Mustapha Ben Jaâfar a son idée derrière la tête et semble vouloir faire valoir son amitié avec François Hollande, candidat favori pour la présidentielle française dimanche prochain.
M. Ben Jaâfar a, en effet, toujours entretenu d’excellents rapports avec les différents dirigeants du Parti socialiste français. Lionel Jospin, François Hollande ou Martine Aubry ont soutenu plus d’une fois le FDTL, durant les années de braise.
Le candidat de Mustapha Ben Jaâfar pour le poste d’ambassadeur de Tunisie à Paris serait Adel Fekih. Un de ses proches collaborateurs qui a aidé à la notoriété du FDTL à l’extérieur, notamment l’Internationale socialiste et les partis socialistes européens.
Agé de 40 ans, Adel Fekih est diplômé des grandes écoles américaines et françaises et fils d’un fonctionnaire de l’ONU. Dans son carnet d’adresses figure un bon nombre d’hommes politiques de la gauche française.
Si François Hollande l’emporte, il y a de fortes chances que Mustapha Ben Jaâfar réussisse à convaincre ses alliés de la troïka de choisir son poulain Adel Fekih, dans l’intérêt du pays et des relations tuniso-françaises.