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Tunisie - Une marche symbolique des élus de l'opposition sur l'avenue Habib Bourguiba
10/04/2012 | 1
min
Tunisie - Une marche symbolique des élus de l'opposition sur l'avenue Habib Bourguiba
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En ce 10 avril 2012, au lendemain de ce qui est considéré à présent comme le « lundi noir », du 9 avril 2012, les élus de l’opposition ont quitté l’Assemblée constituante pour une marche sur l’avenue Habib Bourguiba, allant de la statue d’Ibn Khaldoun, devant la Cathédrale de Tunis, jusqu’au ministère de l’Intérieur. L’allée centrale de l’avenue est occupée par les véhicules de policiers.
À 15h de l’après-midi, la place commence à se remplir. De jeunes manifestants vêtus du drapeau tunisien scandent des slogans contre le gouvernement. Quelques élus arrivent, dont notamment Samir Bettaieb, Khemais Ksila, Mohamed Brahmi, Selma Baccar, Iyed Dahmani, Nadia Chaâbane, etc. Mohamed Brahmi, élu du mouvement du peuple, a affirmé ne pas s’être fait agresser par les policiers la veille, mais qu’il a eu un malaise à cause de la quantité de gaz lacrymogènes ingérée.
Khemais Ksila, quant à lui, rapporte ses mésaventures sur l’avenue Habib Bourguiba, où plusieurs dizaines de personnes l’ont agressé verbalement et bousculé, des personnes apparentées au parti au pouvoir.
Ahmed Nejib Chebbi, Maya Jribi, plusieurs élus d’Afek Tounes et des représentants d’autres partis politiques et de mouvements citoyens les rejoignent. Après des pourparlers avec les policiers déjà en position, et des altercations, parfois musclées, avec des sympathisants d’Ennahdha venus demander aux élus de l’opposition de «dégager», les députés pourront entreprendre leur marche jusqu’au ministère. Les forces de l’ordre ne laisseront, dans un premier temps, passer les élus, avec les journalistes. Les autres manifestants ayant été empêchés par le cordon policier.



La foule composée de plusieurs centaines de personnes parvient finalement à rejoindre les députés, mais sera encore une fois stoppée avant le ministère de l’Intérieur. Les députés quant à eux iront s’entretenir avec le ministre de l’Intérieur.
En face du ministère de l’Intérieur, derrière les barbelés, un autre rassemblement est créé. Des sympathisants d’Ennahdha et des commerçants des rues avoisinantes sont, en effet, venus soutenir la police, leur demandant de faire respecter la loi. Ils lanceront des insultes au camp opposé, demandant aux policiers d’employer la force, s’il le faut, pour faire partir «ces gauchistes». Ils affirment que la veille, ces mêmes manifestants ont usé de la violence à l’encontre des forces de l’ordre, et qu’ils les empêchent de travailler convenablement.

Taoufik Dimassi, Directeur de la sécurité publique, intervient auprès des médias, affirmant que si les policiers ont réagi, c’est parce que les manifestants étaient violents, et que ce qui importait était le respect et l’application stricte de la loi. Munis de mégaphones, les responsables des forces de l’ordre menacent les manifestants: « Nous vous demandons de partir, sinon vous nous obligeriez à user de la force», martèlent-ils à plusieurs reprises. Des policiers, blousons marrons, préparent leur matériel utilisé pour lancer des grenades lacrymogènes. « Faites attention, préparez votre nez au cas où », nous lance un policier, souriant. Julie Schneider, journaliste du Point qui s’était faite violemment agresser la veille, est également présente, sa main bandée témoignant de la répression subie la veille : «Ce serait bien qu’ils nous préviennent avant de charger, je ne peux même plus courir», ironise-t-elle.
Finalement, les policiers parviendront à disperser la foule de contre-manifestants, puis à déplacer les manifestants au centre de l’allée, afin de permettre aux voitures de circuler. Et ce, grâce au dialogue et sans violence.

Monia Ben Hamadi
10/04/2012 | 1
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