Invitée sur le plateau de Shems Fm, jeudi 15 mars 2012, Souad Abderrahim, élue Ennahdha à l’Assemblée constituante, a expliqué son absence des médias ces derniers temps, par son choix délibéré «de s’éclipserpour un moment et de prendre du recul».

Elle a par ailleurs, considéré que sa présence parmi les membres d’Ennahdha, en tant que femme non voilée, est plutôt un indice positif, par lequel elle voudrait passer un message fort : «l’Islam est la religion de tous, qu’on soit voilée ou non». Elle a soutenu que «quand on veut servir la patrie, on devrait être modéré. La Tunisie nous unit tous. Ennahdha défend les libertés, entre autres celle vestimentaire». Un beau discours qui nous rappelle bien les propos des Nahdhaouis lors de la campagne électorale.

Etant à l’origine de l’initiative, Mme. Abderrahim a évoqué la formation du «Groupe des femmes de la Constituante», un groupe qui intègre toutes les tendances des élues et n’en écarte aucune. Ce groupe, selon Mme. Abderrahim, aura pour objectif de sauvegarder les droits de la femme et de rassurer l’opinion publique qui semble sombrer de plus en plus dans une angoisse collective.

Sur un autre volet, Souad Abderrahim est revenue sur la question de l’emploi comme étant la principale revendication du peuple pendant la révolution, pour critiquer le ministère de l’Emploi. Elle a déclaré que ce dernier ne s’attribue pas le rôle de l’emploi mais plutôt un rôle d’intermédiaire entre les demandeurs d’emploi et les institutions publiques. Elle a ironiquement ajouté : «Si le ministère de l’Emploi n’emploie pas, alors, autant créer un autre ministère du Travail, qui se chargerait de rapprocher les citoyens des opportunités d’embauche!».
Rappelons que Mme. Abderrahim, avait déjà émis des réserves quant au rôle du ministère de l’Emploi et réitère, donc par cette critique, son attaque à l’encontre d’Abdelwahab Maâter, ministre de l’Emploi.

Par ailleurs, Souad Abderrahim a déclaré que les médias seraient à l’origine du sentiment de stress, et d’angoisse et qu’ils devraient plutôt œuvrer à rassurer l’opinion publique.
Elle a conclu par exprimer sur un ton très positif et optimiste qu’en dépit des différences, «la mosaïque humaine au sein de la Constituante et l’amitié qui les lie tous, représentent un exemple concret de l’union des forces, pour un but ultime, écrire, mot par mot, lettre par lettre, la Constitution de tous les Tunisiens».