Tribunes
Serons-nous les précurseurs d'un Islam des lumières ?

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Par Neïla Charchour Hachicha *
Le jugement de la chaîne de télévision Nessma pour la diffusion du film Persepolis sera une occasion de découvrir notre réel degré de tolérance par rapport à certaines valeurs fondamentales politiques et religieuses.
A savoir,
• Dans quelle mesure notre justice post révolutionnaire se veut aujourd’hui indépendante du pouvoir mais aussi des dogmes religieux.
• Dans quelle mesure la liberté d’expression et la liberté de croyance sont garanties dans notre Tunisie post révolutionnaire.
• Enfin, dans quelle mesure la tolérance fait réellement partie de notre culture musulmane.
Une condamnation de la chaîne Nessma remettrait gravement en question nos espoirs de voir notre pays avancer vers un Islam des lumières.
Par contre un non lieu inscrirait la Tunisie parmi les pays musulmans non seulement les plus modérés mais surtout les plus avant-gardistes en matière de concordance entre l’Islam et la démocratie.
Le monde nous observe et nous avons le choix d’être les passifs consommateurs d’un Islam dogmatique et obscurantiste importé ou alors les défenseurs d’un Islam moderne, éclairé, ouvert et tolérant.
Persépolis n’est qu’un dessin animé qui ne peut perturber qu’une foi faible et fragile basée sur la peur du châtiment. Quant à la vraie foi, basée sur le libre arbitre et la conviction, elle ne saurait être perturbée par aucun élément extérieur et encore moins un dessin animé.
Par conséquent, je considère qu’une condamnation de Nessma serait un manque de respect à l’intelligence du Musulman et une dévalorisation de sa capacité à avoir une vraie foi apaisée, sereine et constructive.
Comme je souhaite que mon pays soit un exemple en choisissant la voix des lumières !
* Neila Charchour Hachicha - Militante d’Afek Tounes et femme d’affaires
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