En moins de trois jours, nous avons eu droit à trois listes de ministres devant composer le gouvernement de Hamadi Jebali.
La première liste était une fuite d’un membre d’Ennahdha qui n’a pas dévoilé son nom.
La deuxième a émané du CPR et la troisième d’Ettakatol.
Une lecture des noms et des portefeuilles accordés laisse voir qu’il n’y a pas eu d’accord définitif sur les ministères entre les membres de la troïka.

Ainsi le cas du ministère de la femme qui devrait être occupé par Zouhour Kourda (selon le CPR) et Sihem Badi (selon Ennahdha).
Le ministère des Domaines de l’Etat devrait être accordé, selon le CPR, à Samir Ben Amor et à Slim Ben Hmidène, selon Ennahdha.
Le ministère de l’Education devrait être pour sa part l’apanage de Abdelwaheb Maâtar selon Ennahdha et à Naceur Brahmi, selon le CPR.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports devrait être occupé par Iqbel Saddahi, selon Ennahdha et à Abdessalem Chaâbane, selon le CPR.
Le ministère des Technologies devrait être accordé à Mongi Marzoug, selon Ennahdha et à Lobna Jeribi, selon Ettakatol.
On notera, pour ce dernier poste, que nos informations (très précises) nous indiquent que M. Marzoug a déjà fait ses adieux à France Telecom où il était et s’est déjà installé en Tunisie pour occuper ce poste du ministère des Technologies. Nos sources, toutes aussi précises, nous informent qu’il y aura, en outre, un secrétariat d’Etat aux Technologies.
Qui de Mme Jeribi ou de M. Marzoug occupera le poste de secrétaire d’Etat ? C’est ce à quoi discutent les membres de la troïka actuellement.
On notera aussi l'absence de Abdelwaheb Maâtar (élu CPR) de la liste de son parti, alors qu'il était présent dans celle d'Ennahdha. Il y a là un signe d'un certain différend au sein du parti présidentiel comme le laissent entendre, du reste, certains bruits de couloir.
Enfin, on relèvera le titre de ministre d'Etat accordé par le CPR à son poulain Mohamed Abbou, alors qu'Ennahdha le présente comme un simple ministre. Un titre honorifique qui, dans le concret, ne fait pas de différence dans la fonction.

Une chose est certaine, c’est que la multiplication des fuites dans les journaux et des communiqués reflètent que les membres de la troïka ne sont plus en total accord et essaient de se faire un forcing les uns les autres, par presse et opinion publique interposées.

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