Le petit appartement, sis 3 rue des entrepreneurs à Tunis, était trop exigu pour accueillir les dizaines de journalistes et de blogueurs (tunisiens et étrangers), venus assister à l’inauguration du bureau Tunisie de Reporters sans frontières. Un cocktail, sans trop de protocoles, a été donné jeudi 13 octobre 2011 pour permettre au petit microsome des médias et de la blogosphère (dissidente) de faire la connaissance de la petite équipe qui animera le bureau, deux personnes actuellement en attendant le recrutement de la troisième personne.

Jean-François Julliard, qui a pris la succession de Robert Ménard au poste de secrétaire général de RSF a rappelé les rapports « inamicaux » et « tendus » avec l’ancien régime tunisien avant de présenter les trois rôles que comptent jouer RSF dans la nouvelle Tunisie. En premier lieu le bureau sera une vigie de l’évolution et de la situation de la liberté d’expression (et à ce titre M. Julliard n’a pas caché son inquiétude de la tournure qu’a prise l’affaire Nesma-Persepolis). Reporters sans frontières assurera, également, la coopération avec les professionnels et les acteurs de l’information, mais apportera aussi son soutien, notamment, par le recrutement de correspondants dans les régions.
Gérald Sapey, président du conseil international de RSF a insisté sur le long chemin qui reste à parcourir par la Tunisie pour jouir d’une véritable liberté d’expression, socle de toutes les autres libertés.

Riadh Guerfali, alias Astrubal, co-administrateur du blog participatif Nawaat, a rendu hommage à Zouheir Yahyaoui. Il a, également, exprimé son inquiétude du nouveau code de la presse en cours de validation et qui risque de condamner une plateforme comme Nawaat à la disparition, et du même coup d’abroger son « droit de condamner moralement ».

Radhia Nasraoui a, quant à elle, rappelé plusieurs épisodes qui témoignent du soutien de Reporters Sans Frontières aux journalistes et à la liberté d’expression pendant les années de plomb, notamment lors de la condamnation de Fahem Boukadous qui a couvert les manifestations populaires dans le bassin minier de Gafsa en 2008.

Concernant son actualité, le bureau Tunisie de Reporters sans frontières nous apprend qu’il accueillera dans ses locaux l'équipe des Observateurs de France 24, qui animera en direct une plateforme participative rassemblant blogueurs et internautes tunisiens invités à contribuer, sur place ou depuis les quatre coins du pays à la couverture des élections.