Dans une interview accordée vendredi 6 mai 2011 à Shems FM, Abdelwaheb El Héni, fondateur et président du parti tunisien Al Majd a déclaré que la Haute instance de réalisation des objectifs de la révolution, de réforme politique et de transition démocratique (dite commission Yadh Ben Achour) aurait travaillé avec l’organisation américaine IFES dans l’élaboration du code électoral.
Il s’est interrogé qui se cache derrière cette organisation américaine et pourquoi s’ingèrerait-elle dans l’élaboration d’un tel code qui relève de la souveraineté nationale.
IFES a effectivement travaillé sur les élections tunisiennes et a même élaboré un document en date du 25 janvier sous la direction de la directrice régionale de la région MENA, Zeinab Abdelkarim.
Et ce document est public (cliquer ici pour le télécharger depuis le site d’IFES).

Hier, jeudi 5 mai, Adrianus Koetsenruijter, ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne à Tunis, a accordé une interview au journal «Le Temps» dans laquelle il avait souligné en substance: "Nos experts sont venus depuis janvier et sont partis le 15 avril. Ils ont aidé l'équipe de Iyadh Ben Achour pour la préparation du code électoral".
Ces deux révélations soulèvent de grandes interrogations sur l’indépendance de cette commission et ses liens avec des parties étrangères.

Yadh Ben Achour a cependant nié en bloc. Autrement dit, il dément les déclarations de l’ambassadeur européen !
Le comité d'experts de la Haute instance de réalisation des objectifs de la révolution, de réforme politique et de transition démocratique "n'a bénéficié d'aucun appui, ni aide de la part d'experts étrangers lors de sa rédaction des projets de décret lois relatifs aux élections", a-t-il affirmé vendredi dans un communiqué.
"Si les délégations tant diplomatiques que techniques venant de pays étrangers sont les bienvenues, il demeure entendu que la transition démocratique ne se fera qu'avec l'apport de compétences exclusivement tunisiennes", a rappelé, M. Ben Achour.
Où est la vérité ?