Le dernier sondage d’opinion réalisé par l’agence Média Scan concerne les préoccupations des Tunisiens, leurs espoirs et leurs craintes vis-à-vis de la crise actuelle. Ce sondage a été réalisé entre le 11 et le 17 février 2011 sur un échantillon de 775 individus, âgés de 12 ans et plus. L’échantillon était réparti sur tout le territoire tunisien mais la grande majorité, soit 306 personnes, était sondée à la capitale Tunis.

Selon le sondage, 84% de la population est optimiste et manifeste sa joie et allégresse en déclarant avoir confiance dans l’avenir. Le reste de la population sondé étant mitigé entre le flou total et le pessimisme. Quatre raisons principales motivent ce pessimisme, les plus importantes sont le manque de sécurité sur les plans personnel et politique.
Dans un environnement flou et incertain, les sondés se trouvent partagés entre espoirs et craintes pour ce qui concerne leur avenir. D’ailleurs, la sécurité demeure, à la fois, la première crainte et le plus important espoir de la population.
Les espoirs se résument dans la croissance économique, l’amélioration des conditions de travail, la liberté d’expression et la diminution du chômage. Les craintes, quant à elles, sont essentiellement le prolongement de l’ancien régime, l’incompétence du gouvernement provisoire, la récession économique et le prolongement des grèves.

Interrogée sur les prochaines élections présidentielles, la grande majorité de la population a déclaré espérer des élections loyales, même si le taux de l’ignorance des partis politiques reste relativement élevé (35%). Selon Média Scan, les partis politiques les plus connus sont le RCD et le parti Ennahdha.

Sur un autre plan, et analysant la perception des Tunisiens de la nature de cette crise, 65% de l’échantillon représentatif a déclaré penser qu’il s’agit d’une crise sociale et que les actions prioritaires à entreprendre pour la surmonter seraient la diminution de la pauvreté, l’équité entre les régions, la sécurité des citoyens et la solidarité de la population.
Sur le plan économique, qui vient en seconde partie avec 60% des sondés, il s’agit de diminuer le chômage et accroitre l’investissement en Tunisie et en particulier dans les zones internes.
Les sondés, qui considèrent la crise comme étant politique à hauteur de 51%, convoitent certaines actions à appliquer en priorité notamment, la liberté d’expression, la sécurité des citoyens et la démocratie.

Comparant les médias locaux et étrangers, l’agence Média Scan a relevé que l’intérêt de la population représentative s’est tourné en priorité à la télévision avec un taux de 98%. Comme on peut le deviner, les Tunisiens, surtout lors du premier mois de la crise, n’avaient pas confiance dans les médias tunisiens surtout la télévision, ce qui explique le bond quantitatif enregistré par les deux chaînes télévisées étrangères, en l’occurrence Al Jazeera et France 24.
Les internautes, qui représentent 63% des sondés, se sont intéressés à Twitter, Youtube et Al Jazeera Net, mais surtout et à hauteur de 61% à Facebook.