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Human Rights Watch : La police tunisienne a utilisé une force disproportionnée pour réprimer les manifestants
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La police tunisienne n’était pas dans des conditions qui légitiment des tirs à balles réelles et a utilisé des techniques ne répondant pas aux normes internationales admises pour la dispersion des manifestants lors des émeutes qui ont eu lieu à Kasserine et Thala, les jours précédant la chute du régime de Ben Ali.
Cette affirmation, faite par Human Rights Watch (HRW), s’appuie sur une étude réalisée du 19 au 22 janvier 2011 et couvrant la période allant 8 au 12 janvier 2011, dont les conclusions ont été présentés par trois représentants de l’ONG lors d’une conférence de presse tenue samedi 29 janvier 2011, à savoir Eric Goldstein, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord, Daniel Williams, chercheur sénior de la division urgences et Brahim Elansari, consultant.
Eric Goldstein a entamé son intervention en revenant sur les conditions difficiles dans lesquelles son organisation exerçait ses missions sous le régime de Ben Ali. M. Goldstein précise qu’il lui était impossible, auparavant, d’organiser une conférence de presse. A chacune des sollicitations de l’ONG, tous les hôtels d’affaires de la place, sous la pression des autorités, prétendaient ne pas disposer d’une salle de conférence disponible dans l’immédiat.
Eric Goldstein a, par la suite, expliqué la méthodologie et les résultats de l’enquête « Meurtres commis par la police à Kasserine et Thala, janvier 2011 ». Ces villes ont été les plus meurtries lors des soulèvements populaires qui ont ébranlé l’Ouest puis le reste de la Tunisie. Kasserine, selon les documents officiels disponibles, a souffert du plus grand nombre de victimes, à savoir 15. A Thala, il y a eu le plus grand nombre de victimes par rapport au nombre d’habitants. Le directeur régional de HWR rappelle, malgré les événements tragiques, que ces deux villes n’ont à ce jour, reçu aucune visite officielle.
L’enquête n’a rien révélé sur les circonstances dans lesquelles se sont déroulés les affrontements. Néanmoins, elle a eu le mérite de montrer les choses de l’intérieur et de mettre des noms sur les victimes. Les familles ont vécu ces événements d’une manière tragique et toutes gardent les affaires et les vêtements, parfois toujours maculés du sang, de leurs enfants comme des reliques. La première victime par balle s’appelle Slah Kachraoui, chômeur de 19 ans, atteint à la cuisse. D’autres victimes ont reçu des balles dans la tête, dans la nuque ou dans le dos, ce qui élimine toute probabilité de légitime défense. D’autres informations ont été confirmées : présence de snipers et de policiers étrangers à ces villes, tirs sur des processions funèbres…
L’objectif de cette enquête, toujours selon les représentants de l’ONG, est de mettre la pression sur le gouvernement de transition pour mener les enquêtes judiciaires, identifier les coupables (donneurs d’ordre ou exécutants) et les juger. Ils estiment, également, que la Tunisie a besoin de réformes à tous les niveaux pour garantir la liberté de manifester et la liberté d’expression : les policiers anti-émeute devront être formés et équipés selon les normes internationales, les tribunaux et le cadre légal devront être réformés pour regagner la confiance des citoyens.
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