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Tunisie – Débat autour de l'entreprise intelligente
16/12/2010 | 1
min
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La journée « Entreprise intelligente », organisée aujourd’hui au siège de l’UTICA par la chambre nationale syndicale des sociétés de services et d’ingénierie informatique (INFOTICA), a été une occasion pour débattre des perspectives offertes aux entreprises et aux managers modernes compte tenu des évolutions technologiques et de la concurrence mondiale on ne peut plus effrénée.
On note d’abord la grande qualité des participants. Deux ministres d’abord, Naceur Ammar, ministre des Technologies de la communication et Afif Chelbi, ministre de l’Industrie et de la Technologie, un certain nombre de dirigeants de grandes entreprises tels Tahar Bayahi, Férid Ben Tanfous, Tarek Cherif, Slim Zeghal, de hauts cadres de l’Etat et de nombreux acteurs du secteur informatique en Tunisie.

Tous ces participants semblent être d’accord sur la nécessité de mieux utiliser les TICs par les entreprises tunisiennes qui semblent accuser un certain nombre de retards à ce niveau. Pensez, par exemple, que seulement 3,2 % des entreprises ayant bénéficié du programme de mise à niveau ont incorporé aujourd’hui le paiement électronique dans leurs sites web (statistique révélée par Tahar Bellassoued, directeur général du Bureau de mise à niveau). Les firmes tunisiennes créent le plus souvent des sites purement informationnels et peinent à exploiter tout le potentiel d’internet et des TICs dans leur activité.
L’Etat tunisien a, bien sûr, fait beaucoup pour ce secteur : le déploiement de plus en plus important du haut débit et du très haut débit (la fibre optique). L’édification d’espaces technologiques comme ceux d’El Ghazala (qui va être étendu) ou de Sfax. A signaler dans ce cadre le lancement prochain de la Technocity de Tunis. A cela, il faut évidemment ajouter les politiques d’aides aux entrepreneurs innovateurs avec par exemple le nouveau dispositif RITI (Régime d’incitation à la créativité et à l’innovation dans les domaines de la technologie de l’information) présenté par Férid Tounsi, DG de l’API. La balle, en somme, est rejetée dans le camp des entreprises.

Le clou de la journée a été, sans conteste, l’intervention de Taoufik Jelassi, doyen et président du directoire du School of International Management, Ecole Nationale des Ponts et Chaussées de Paris. Exemples à l’appui, le Professeur Jelassi démontre la nécessité pour une entreprise d’aujourd’hui de se réinventer et d’être révolutionnaire. Il a plaidé, à ce titre, pour une « innovation de rupture », à l’image de celles qui ont été lancées et réussies par Apple (l’iPhone, l’iPad…), Dell (le PC de marque sur mesure) ou encore OTIS (l’ascenseur qui ne tombe « jamais » en panne).
Beaucoup d’auditeurs ont reproché à cette intervention d’être un peu éloignée de la réalité tunisienne. Un intervenant l’a même assimilée à de la « science-fiction ». Le Pr Jelassi le reconnaît d’ailleurs volontiers. Mais les études de cas exposés attirent l’attention sur une réalité qui échappe souvent à nos chefs d’entreprises : les sociétés qui se sont développés le plus dans le monde ont, pour une large part, réussi à instaurer une relation de confiance et de collaboration avec leurs clients. C’est le cas de l’iPhone dont 90% des contenus sont élaborés par les utilisateurs ou des entreprises d’assurance qui proposent des assurances-auto aux tarifs variant avec le profil de l’automobiliste. Les entreprises innovantes sont déjà passées, selon Taoufik Jelassi, de la « production de masse » au « sur mesure de masse ». Les TICs ont été, pour eux, « un levier stratégique qui est une source de création de valeur et de différenciation sur le marché » et non pas « un simple outil pour implémenter la stratégie de l’entreprise » ou « un coût à maîtriser ».

L’une des avancées les plus intéressantes de cette révolution technologique pour les entreprises est ce qu’on appelle le Cloud Computing. En résumé, comme l’indique Karim Ahres, vice-président d’INFOTICA, il s’agit d’offrir aux entreprises, notamment aux PME, une alternative à l’achat d’un software souvent coûteux et lourd à gérer.
Des entreprises se créent donc de nos jours, même dans notre pays, pour proposer par exemple la location d’applications et de logiciels ou l’accueil des données stratégiques de l’entreprise (base de données clients par exemple) avec des tarifs très accessibles. De tels services seraient, bien sûr, susceptibles de permettre à beaucoup de nos entreprises de faire le saut qualitatif nécessaire pour devenir plus « intelligentes ».
16/12/2010 | 1
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