A 13 kilomètres seulement de Pantelleria, l’île italienne se situant entre la Sicile et la Tunisie, la société australienne ADX a commencé déjà les forages dans sa plateforme tunisienne, le site Lambouka-1, le nouveau casse tête chinois pour les Italiens. Dans une édition précédente, nous avons fait arrêt sur ce qui a été publié sur les colonnes de Financial Times à propos du mécontentement des responsables italiens de la région de la Sicile qui ne voient pas d’un bon œil la prolifération des opérations de forages au large de la Tunisie (voir notre article à ce sujet).

L'histoire connait un nouveau rebondissement et a fait la une des journaux siciliens d'aujourd'hui. Certains parlent d’un site opérationnel (le site Lambouka-1, NDLR) depuis le début du mois d’août. Un média régional, la « Sicilia » en l’occurrence, s’est même aventuré pour souligner que les forages ont atteint une profondeur de 2216 mètres tout en précisant que, quoique ces forages soient encore au stade d’exploration, ce qui ne change guère l’ampleur des risques pour l’écosystème de l’île de Pantelleria. Et de préciser : "Il semble que la naissance de cette "éco-monstres" dans le détroit de Sicile, a eu lieu sans aucun avertissement, aucun avis aux navigateurs, sans que personne ne le sache, et sans prendre en considération que l'île est une zone protégée.

Bon à signaler, la compagnie australienne ADX, qui exploite le permis d'exploration offshore Kerkouane, en Tunisie, et le permis d'exploration Pantelleria au sud de l'Italie, a commencé le forage du Lambouka-1 au mois de juillet sur un gisement dont le potentiel s’élève à 270 millions de barils équivalent pétrole. Quand bien même ADX a déclaré que le puits Lambouka-1 a été foré à une profondeur d'environ 1780 mètres, l'interprétation initiale basée sur les registres de forage est que les sables rencontrés sont porteurs d'eau.

Les Italiens craignent que le scénario de la marée noire, dans le Golfe du Mexique, provoquée par l’explosion de la plateforme de British Petroleum (BP), ne se répète. Qui plus est, les opérations du forage entamé par la compagnie australienne dans la zone marine séparant les deux sites tunisien et italien, continuent à susciter de nombreuses oppositions dans les milieux environnementaux et politiques italiens. Il y a même des dizaines de maires qui se préparent à se réunir pour organiser une manifestation conjointe à Rome tout en menaçant de faire des remontrances.