Une étude a été récemment réalisée par la Société Financière Internationale(SFI) et le Centre de la Femme Arabe pour la Formation et la Recherche (CAWTAR) sur les femmes chefs d’entreprise.
Contribuant pleinement au développement de l’économie nationale, ces femmes représentent indéniablement un élément essentiel dans la croissance du pays, d’où cette étude financée l’IFC (International Finance Corporation).
A l’occasion de la publication de cette étude, une rencontre a été organisée par CAWTAR et la CNFCE (Chambre Nationale des Femmes Chefs d’Entreprises) le mercredi 4 juin 2008 sous forme d’un petit déjeuner débat.
Lors de ce débat qui a été présidé par Sarra Kanoun Jarraya, Ministre des Affaires de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, un rapport régional présentant les résultats et les défis dégagés des recherches faites autour de femmes entrepreneurs dans 5 pays du monde arabe a été présentée par Carmen Niethammer, chargée du programme genre, SFI et Hela Gharbi, coordinatrice de projet femme entrepreneurs dans le monde arabe à CAWTAR.
Cette étude menée en Tunisie par la CNFCE et l’ISG (Institut Supérieur de Gestion), démontre que le développement des entreprises et la création d’emplois sont essentiellement dus au fait que 87% des femmes chefs d’entreprises interrogées ne sont pas basées dans leurs foyers.
Concernant les défis, l’étude a démontré que le défi auquel la Tunisie fait actuellement face, est lié au Commerce international. En effet, la majorité des femmes interrogées ne tire aucun profit des programmes du gouvernement pour promouvoir les exportations et la création d’entreprises. De même, elles ne participent toujours pas au FAMEX (Fonds d’Accès aux Marchés des Exportations).

Autre défi confrontant les femmes chefs d’entreprises : la sous-exploitation des TICs, ce qui affecte les activités des femmes chefs d’entreprises tunisiennes qui œuvrent pour diversifier leurs exportations loin des marchés européens.
Enfin, le dernier défi est encore en rapport avec l’accord de libre-échange avec l’UE. En effet, la conclusion de cet accord entraîne un questionnement quant à l’accès au financement par les PME.
Bien que l’étude ait démontré que, comparativement aux autres pays analysés, la Tunisie comptait le nombre le plus élevé de femmes chefs d’entreprises bénéficiant de crédits bancaires, l’accès aux sources de financement demeure cependant un défi majeur pour la plupart de ces femmes qui déclarent rencontrer des obstacles liés en grande partie aux taux d’intérêt jugé excessif.
Soukaina Bouraoui, Présidente de CAWTAR, a assuré pour sa part, que malgré le rôle joué par la femme dans l’économie et le monde des finances sur le plan international, elle n’est toujours pas leader dans le secteur privé. D’autre part, elle évoque la présence persistante des stéréotypes culturels en assurant que pour remédier à cela, une sensibilisation des hommes sur le sujet est nécessaire.