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Tunisie - UE : coup d'envoi de la campagne "16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes"
04/12/2024 | 16:32
3 min
Tunisie - UE : coup d'envoi de la campagne

 

Comme chaque année, la délégation de l'Union européenne en Tunisie organise la campagne 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. Le coup d’envoi a été donné mardi 3 décembre 2024, sous le slogan « Brisons le silence, arrêtons les violences ! », en présence de l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie ainsi que des ambassadeurs des pays européens.

 

Dans la salle de cinéma Le Rio, une projection-débat a été organisée autour du rôle de l’art dans la sensibilisation aux violences faites aux femmes et aux filles. À travers cet événement, l’UE met en lumière le pouvoir de l’art pour briser le silence et dénoncer les violences, qu’elles se produisent dans la sphère privée, publique, en ligne ou hors ligne.

Dans son discours d’ouverture prononcé en arabe, Giuseppe Perrone, nouvel ambassadeur de l’UE, a souligné que les violences faites aux femmes et aux filles n’ont « ni frontières ni exceptions ». Il a rappelé : « Aujourd’hui encore, malgré les efforts déployés à travers le monde, aucun pays n’a réussi à éradiquer les violences basées sur le genre. Chaque 11 minutes, un féminicide est perpétré, soit 133 femmes victimes chaque jour à l’échelle mondiale. Ces chiffres alarmants rappellent l’urgence d’agir sans relâche. »

Il a insisté sur la nécessité de renforcer les efforts pour provoquer un réel changement, tout en soulignant l’importance de cadres juridiques adéquats pour lutter efficacement contre ces violences.

 

L’art comme vecteur de changement

L’ambassadeur a également mis en avant le rôle essentiel de l’art dans la lutte contre ce fléau : « L’art possède un pouvoir exceptionnel : il contribue à briser le silence et à mettre un terme à la souffrance des victimes. »

Deux courts-métrages ont été projetés durant l’événement. Le premier, « À ton tour », réalisé par Mohamed Saied, retrace un atelier de théâtre-forum sur les cyberviolences, animé par Raouf Ben Yaghlane. Conçu en partenariat avec l’Institut Arabe des Droits de l’Homme (IADH) dans le cadre du programme EMNA, mis en œuvre par l’UNFPA et financé par l’Union européenne, cet atelier propose un espace de réflexion et d’action collective pour lutter contre les violences en ligne.

Le second court-métrage, « Beyond Reality », réalisé par Bechir Zayene, adopte une approche immersive et poignante. Soutenu par l’AECID et ONU Femmes, il raconte l’histoire de Hayet, une jeune femme confrontée à des violences multiples : physiques, sexuelles, psychologiques et numériques. Ce film a plongé les spectateurs dans une réalité brutale, favorisant une prise de conscience émotionnelle profonde.

Ces projections partagent un objectif commun : rendre visible l’invisible, amplifier les voix des victimes et encourager l’action collective contre les violences basées sur le genre.

 

Un panel pour approfondir la réflexion

Après les projections, un panel de discussion a réuni activistes, experts, artistes et représentants de la société civile. Les intervenants ont exploré le rôle fondamental de l’art dans la lutte contre les violences faites aux femmes, en mettant en avant sa capacité à briser les silences, déconstruire les stéréotypes et impulser un changement durable.

 

Une mobilisation continue

En conclusion de l’événement, Giuseppe Perrone s’est exprimé devant les médias : « Aujourd’hui, nous lançons 16 jours d’activisme pour combattre la violence contre les femmes. La Tunisie est un pays exemplaire, avec une tradition importante en matière de droits des femmes. La loi 58 est un modèle dans la région et dans le monde, un accomplissement tout à fait remarquable. »

Il a également souligné les nombreux programmes de l’UE en partenariat avec les institutions et la société civile tunisienne, notamment EMNA et ASSILA, qui visent à renforcer la résilience et les capacités de la société civile dans cette lutte.

L’ambassadeur a conclu en rappelant que la sensibilisation et l’élargissement des cadres juridiques restent essentiels : « Il faut constamment progresser, ajouter des dispositions légales et traiter de nouvelles problématiques qui émergent. C’est un travail collectif qui doit se poursuivre. »

 

 


Sarra HLAOUI


04/12/2024 | 16:32
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