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À propos du projet de loi sur le financement direct de la Banque centrale de Tunisie à l'État
29/01/2024 | 21:50
9 min
À propos du projet de loi sur le financement direct de la Banque centrale de Tunisie à l'État

Par Sadok Rouai


Dans un article précèdent[1], nous avons tenté d'expliquer que le recours de l'État à un financement direct de la part de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) ne résout en rien les problèmes du pays. Au contraire, il ne fait que retarder la prise par le gouvernement de décisions courageuses et nécessaires pour résoudre les difficultés structurelles du pays, tout en compromettant l'indépendance de la BCT en tant qu'Institution d'État.

 

Malheureusement, le gouvernement du Président Kaïs Saïd a pris la décision le 25 janvier 2024 d’institutionaliser le financement direct par la BCT au Trésor à travers « un projet de loi portant approbation de l’autorisation de la Banque centrale de Tunisie d’accorder des facilités au Trésor tunisien ».

 

Aucun détail n'a été communiqué concernant la forme, les condition, et les modalités de ce financement. Dans l'état actuel des faits accomplis, nous allons tenter d'examiner les différentes options disponibles et d'esquisser quelques conclusions préliminaires.

 

Option 1. Une loi générale et transparente

 

Le gouvernement pourrait adopter une loi transparente et d’application générale, s'inspirant de l'article 50 de la loi n°58-90 du 19 septembre 1958. Il est important de rappeler que l'objectif initial était d'abroger l'article 25 de la loi n°2016-35 du 25 avril 2016 et de rétablir le financement direct de l'État tel que prévu par la loi de 1958. Lors de sa visite inopinée au siège de la BCT le 9 septembre 2023, Kaïs Saïd lui-même avait déclaré :

 

« L’ancien statut de la banque centrale de 1958, était bien meilleur que le statut

actuel, sur plusieurs points. »

 

Cette approche requiert cependant :

 

  • L’introduction d’une limite quant au montant maximum du financement direct (A titre d’exemple, la loi de 1958 prévoyait un plafond de 5% des recettes ordinaires de l'État constatées au cours de l'année budgétaire écoulée).

 

  • L’introduction d’une durée maximale des découverts en compte-courant (La loi de 1958 prévoyait également un maximum 240 jours consécutifs ou non au cours d’une année de calendrier).

 

  • Un débat parlementaire approfondi pour approuver cette nouvelle politique. Ce débat devrait normalement englober non seulement les conditions, les modalités, et surtout les limites et la durée dans le temps de la politique, mais également se concentrer sur la politique budgétaire du gouvernement à moyen terme et sur son contenu en termes de réformes.

 

Option 2. Une solution « habile » basée sur un précédent

 

Le gouvernement pourrait opter pour une solution "habile", à savoir une réplique de la facilité introduite par l'article 5 de la loi n° 2020-45 du 14 décembre 2020 portant loi de finances rectificative pour l'année 2020. Cette disposition a été mise en œuvre par la BCT le 18 décembre 2020, pour accorder une facilité de crédit à l'État d'un montant de 2,8 milliards de dinars, sans intérêts[2], et sur une période de 5 ans, avec une année de grâce.

 

La solution est « habile » car elle permet au gouvernement d’éviter d’amender les statuts de la BCT et de réouvrir le débat sur son l’indépendance. Elle permet également au gouvernement d’éviter un débat parlementaire approfondi sur la politique budgétaire, simplement en se référant au précédent de 2020.

 

Notons que même en 2020, la solution était relativement contraignante. L'objectif était clairement défini : il s'agissait de financer une partie du déficit budgétaire engendré par les répercussions de la pandémie de Covid-19, et la facilité accordée revêtait un caractère exceptionnel. Notons aussi que même en 2020, les 2,8 milliards de dinars de financement direct octroyés par la BCT dépassaient la norme de 5% des recettes ordinaires de l'État, établies à 31,3 milliards de dinars pour l'année 2019, représentant ainsi 8,9%.

 

Le choix importe peu

 

Quel que soit l’option retenue, plusieurs points d'interrogation demeurent :

 

  • La loi sur le financement direct de la BCT à l’État sera-t-elle à caractère général ou simplement limitée aux besoins d'emprunts pour l'année 2024 ?

 

  • La loi inclura-t-elle un plafond pour le financement direct de la BCT ?

 

  • Ce plafond prendra-t-il en considération le montant de la facilité déjà accordée à l'État en 2020, dont l’encours s'élevait à 1,9 milliard de dinars à la fin de septembre 2023 ?

 

  • La loi prévoira-t-elle une durée de remboursement, étant donné que la BCT avait octroyé une avance permanente à un moment de son histoire ?

 

  • Le financement de la BCT va-t-il combler le déficit dans la mobilisation des ressources internes ou aussi le gap dans la mobilisation d'emprunts extérieurs ?
  • Dans ce dernier cas, est ce que le financement direct au Trésor serait affecté au règlement de la dette extérieure et financé par des ponctions sur les réserves de devises ?

 

Pour éclairer notre jugement ainsi que l’opinion publique en général, des réponses à ces questions doivent être fournies, au moins aux représentants du peuple. En attendant, deux points méritent d'être soulignés :

 

  1. L’absence de la BCT dans cet important débat et l’introduction du projet de loi pendant la période de transition de son gouvernement. Le nouveau Gouverneur serait ainsi confronté avec un fait accompli.

 

  1. Le timing est particulièrement notable sur un autre plan. Il intervient juste après le report sine die de la mission de surveillance du FMI au titre de l’Article IV. Il est important de souligner que la mission de surveillance est une obligation annuelle et que le FMI est en droit d'émettre des réserves sur certains choix économiques des autorités, même en l'absence d'un programme de financement. Par exemple, lors de la mission de consultation de 2021, le FMI avait déjà noté[3] que :

 

« Les autorités se sont largement appuyées sur des sources de financement internes (9,4 % des PIB) et le Parlement a voté pour permettre à la BCT, à titre exceptionnel, de prêter 2,81 milliards de dinars (2,5 % du PIB) directement au Trésor, malgré de fortes réserves de la part de la BCT. »

 

Et ses conclusions et recommandations étaient :

 

« Les services du FMI exhortent les autorités à éviter le financement monétaire du budget. Le staff a noté qu'un tel financement pourrait compromettre les progrès de la BCT dans la réduction de l'inflation, perturber les anticipations inflationnistes, influencer négativement le taux de change et les réserves et, en fin de compte, la crédibilité et l’indépendance de la banque centrale. »

 

Et ce, malgré les assurances des autorités de l’époque :

 

« La BCT a souligné que le financements monétaires à fin 2020 avait été une opération ponctuelle, et que les autorités tunisiennes ont confirmé l’importance de maintenir l’indépendance de la Banque centrale. »

 

Une mission de consultation du FMI pour l'année 2024 aurait certainement fait référence aux préoccupations déjà exprimées en 2021 et aurait réitéré ses inquiétudes sur ce sujet en particulier. A ce propos, il est important de préciser que si jamais la Tunisie va recourir un jour au FMI, une condition préalable du nouveau programme serait l’abrogation de la loi sur le financement direct du Trésor par la BCT, la mise en place d’un programme d’assainissement des finances publiques, et d’un calendrier de emboursement anticipé des avances à l’État. La Tunisie a déjà connu un précèdent, à savoir les programmes de 1986 et 1988 où toutes les conditions précitées avaient été inclues pour corriger les dérapages précédents dans la gestion des finances publiques.

 

L’après est plus important

 

Dans le contexte actuel, caractérisé par l'absence de concertation et de communication de la part du gouvernement, ainsi que par le mutisme de la BCT, plusieurs options s'offrent au gouvernement. Cependant, le véritable problème réside dans le fait que le financement direct du Trésor par la BCT représente le dernier recours sur le plan interne. Et ensuite ?

 

Déjà, rien que pour l'année 2024, les besoins de l'État en ressources d'emprunts sont considérables, s'élevant à 28,2 milliards de dinars. Ce montant comprend 11,7 milliards de dinars d'emprunts intérieurs et 10,3 milliards de dinars d'emprunts extérieurs non identifiés. De plus, contrairement au choc provoqué par la Covid-19, ces besoins ne revêtent rien d'exceptionnel, car ils servent à financer les dépenses courantes de l'État.

 

Et après 2024 ? Depuis la révolution, chaque gouvernement n'a fait que blâmer ses prédécesseurs, sans toutefois mettre en place les réformes structurelles nécessaires, et surtout en continuant à suivre une politique de dépenses budgétaires expansionniste.

 

L'histoire économique de la Tunisie a été marquée par quatre crises financières aiguës : celle des années 1860, puis celles des années 1960 et 1980, ainsi que la crise actuelle que traverse le pays depuis 2011. Les crises post-indépendance étaient évidemment caractérisées par des dimensions politiques et socio-économiques. Cependant, elles partageaient un trait commun : le recours excessif du gouvernement à des dépenses budgétaires insoutenables et improductives, largement financées par la BCT, dernier recours sur le plan interne et nécessitant le recours au FMI, dernier recours sur le plan extérieur.

 

Il est à rappeler que la crise des années 1960 a été déclenchée par des dépenses élevées liées au démarrage de la planification et largement financées par la BCT. Elle a abouti à la dévaluation du dinar et à six programmes avec le FMI. Dans les années 1980, comme détaillé dans l'article précité, le gouvernement Mzali a abusé du financement direct et indirect de la BCT, entraînant une deuxième dévaluation du dinar et deux programmes avec le FMI. Ce scénario se répète depuis 2011, avec déjà deux programmes non concluants avec le FMI et un recours en 2020 au prêteur de dernier ressort, à savoir la BCT.

 

La suite, l'avenir nous le dira. Toutefois, l'histoire économique de la Tunisie offre déjà de nombreux enseignements, que le gouvernement semble malheureusement ignorer au détriment de la stabilité financière du pays, sans même évoquer la nécessité d'une révision du rôle et du poids de l'État dans l'économie.

 



[2] L’application d’un taux d’intérêts zéro n’est pas un problème en soit car les bénéfices de la BCT sont, en grande partie, versés au Trésor.


29/01/2024 | 21:50
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Commentaires
Scribe TN
Vous croyez vraiment ?
a posté le 30-01-2024 à 17:45
Que dans l'état actuel des choses, sous cette mentalité généralisé du chacun pour soi et du tout contre tout, on réussira de telles prouesses en comptant sur nous-mêmes et sur nos "peopres moyens et compétences" ? Il faudra au moins deux générations et une éducation irréprochable pour pouvoir éradiquer ces fléaux que sont la corruption et la primauté de l'intérêt personnel.. je ne comprends pas les raisons de cet acharnement sur l'FMI, il propose de suivre plus ou moins les même points que des voix réformatrices venant de l'intérieur scandent depuis longtemps, en tête de liste les dépenses portant sur une masse salariale bien trop nombreuse avec une productivité quasi nulle et un système de subventionnement désuet.. le débat de la planche à billets est un faux débat. La vraie question est : où ira l'argent ? Je vous laisse répondre.. tant que cette ligne rouge existe, il n'y a lieu de parler ni réforme ni reprise économique ni même redressement..
Sadok Rouai
Reponse
a posté le 30-01-2024 à 13:32
Merci à tous pour vos commentaires que je respecte bien sûr. Pour être clair, le financement direct du Trésor par la banque centrale n'est une dogme. Vous serait surpris de savoir que le FMI lui-même n'est pas contre, dans l'absolu. Voici un papier du staff du FMI sur ce sujet. Le problème de la Tunisie est la fuite en avant. Dans mon papier, le plus important à savoir c'est que va faire le gouvernement après avoir utilisé le financement direct de la BCT ? l'expérience de la Tunisie elle-même n'est pas édifiante. Voici les principes en question :

Quand les prêts de la banque centrale au gouvernement sont-ils justifiés pour lisser les fluctuations des recettes fiscales et jusqu'à ce qu'une réforme budgétaire lisse les fluctuations saisonnières ou les marchés compensent les fluctuations. Les modalités opérationnelles mises en place devraient suivre principes clés dans le but de limiter les distorsions du marché. Ces principes sont les suivants :

'?' Les prêts devraient être accordés à court terme. Les gouvernements devraient rembourser dans les dans un court laps de temps, et certainement avant la fin de l'exercice au cours duquel le prêt est accordé.

'?' Les prêts de la banque centrale à l'?tat devraient être assortis d'une limite supérieure. Cette limite devrait être sont généralement exprimés en termes de proportion des recettes fiscales. La proportion doit être fixée au cas par cas. Dans la pratique, la plupart des pays limitent crédit, découverts ou avances à 10 à 20 % des recettes publique de l'exercice précédent.

'?' Le coût des prêts accordés par la banque centrale au gouvernement devrait être fixé par la loi et sur les taux d'intérêt du marché.

Bonne lecture

https://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2012/wp1216.pdf


Gardons un minimum d'honnêteté!
@Mr. Sadok Rouai
a posté le à 15:52
Je vous donne raison en ce que vous écrivez ci-dessus, par contre notre situation socio-économique actuelle ne devrait pas impliquer un certain fatalisme au sens d'une nécessité absolue de se soumettre aux consignes du FMI à l'aveuglette. --> Et c'est exactement le point qui me dérange le plus dans vos textes. Vous n'avez jamais mis en question les consignes et les ordres (implicites) du FMI, vous avez une confiance aveugle en l'intelligence des fonctionnaires du FMI, sans vérifier ni s'inquiéter du résultat final. Vous prenez les propositions/ordres du FMI comme un dogme (indiscutable et vérité absolue)...

Je vous cite: ""Les services du FMI exhortent les autorités à éviter le financement monétaire du budget."
-->
au juste les Les services du FMI n'exhortent pas, ils imposent plutôt...

Bonne journée

PS: En 1784, Emmanuel Kant écrit le texte suivant: 'L'état de minorité est l'incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d'un autre. On est soi-même responsable de cet état de minorité quand la cause tient non pas à une insuffisance de l'entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s'en servir sans la conduite d'un autre. Sapere aude ! [Ose savoir !] Aie le courage de te servir de ton propre entendement! Voilà la devise de l'Aufklärung'
Fafa
On ne parle pas de la même chose.
a posté le à 15:03
Votre document parle de politiques conventionnelles. D'avances remboursables.
Je ne crois pas du tout qu'on va prendre la peine de réformer le statut de la BCT juste pour des problèmes ponctuel de trésorerie.
L'objectif est non conventionel. C'est a dire un achat direct par la BCT de bons du Trésor.
Quand je parle de dogme , c'est celui de la lutte contre l'inflation .
En quoi est ce une fin en soi ?
Est ce qu'on doit continuer a tuer toute compétitivité et tout l'appareil productif jusqu'à devenir importateur de choses que l'on produisait massivement il y a quelques années ? Tout cela pour lutter contre l'inflation et préserver le dinar ?
Devons nous mourrir pour guérir de l'inflation ?
Voilà les questions qui devraient être arbitrée .
La Turquie accepte des taux d'inflation a près de 50% et une dépréciation de sa monnaie colossale pour être compétitive et être un grand pays producteur.
Le modèle de la consommation par l'endettement et la défense acharnée du pouvoir d'achat nous a conduit a detruire notre appareil productif et agricole au chômage de masse et a l'exode rural.
Fafa
C'est du dogme sans aucun questionnement
a posté le 30-01-2024 à 12:13
Votre exposé illustre le drame de l'économie vue par la petite lorgnette de la finance.
Vous vouez un culte au dogme en défenseur de l'orthodoxie financiere. Le dogme de "lutte contre l'inflation ". Comme si c'était une fin en soi .
Vous erigez même des totems issus de nulle part. Une règle des 5%, pourquoi 5 , pourquoi pas 10 ? Pourquoi pas 50% ? Vous nous le dites pas. Il faut juste prendre cela comme un totem religieux. Nouveau nombre d'or du fétichisme financier un peu comme les critères de 3% de déficit de Maastricht en Europe qu'il ne fallait pas dépasser sous peine de catastrophe biblique qui s'abbatrait sur ceux qui oseraient. Règle des 3% qui a volé en éclats depuis la crise de 2008 et que plus personne ne respecte sans que l'économie européenne n'aille plus mal. Bien au contraire.
Cette vision autour des problematiques d'inflation , de pouvoir d'achat du dinar, qui privilégie la rente et la consommation, ignore complètement le fondement essentiel de la prospérité economique : La production et le travail.
Comment être compétitif ? Comment faire que le travail paie et soit plus récompense que la rente? Comment produire plus ?
La seule manière atteignable pour comme la Tunisie de réduire la part de la masse salariale dans son budget et de redevenir compétitifs et producteur pour arrêter de tout importer passe par l'inflation et la depreciation importante du dinar .
Ce que fait la Turquie pour conserver et developper son tissu économique de producteurs alors que la Tunisie tue les siens en préservant le dinar et la lutte contre l'inflation .
'Gardons un minimum d'honnêteté!
La Tunisie a été obligée d'écarter ses jambes pour l'impérialisme international...
a posté le 30-01-2024 à 12:03
@Mr. Sadok Rouai, vous écrivez: "Les services du FMI exhortent les autorités à éviter le financement monétaire du budget. Le staff a noté qu'un tel financement pourrait compromettre les progrès de la BCT dans la réduction de l'inflation, perturber les anticipations inflationnistes, influencer négativement le taux de change et les réserves et, en fin de compte, la crédibilité et l'indépendance de la banque centrale."

-->

@Mr. Sadok Rouai, voilà le FMI nous ferme toutes les portes à l'international afin d'emprunter de l'argent et dicte simultanément à l'Etat tunisien de ne pas se laisser financer provisoirement par de petites injections d'argent venant de notre BCT:))
-->
Et que font les banques centrales des pays qui financent le FMI et qui nous imposent implicitement leur volonté? Oui, ils ont ruiné le monde socio-économique avec leur planche à billet. Trop de dollars et trop d'euros en circulation sur notre planète terre. Le principe des pays principaux (je dis bien principaux) dirigeants du FMI est évident: "faites ce que je vous dis et ne faites pas ce que je fait"


@Mr. Sadok Rouai, votre analyse est trop superficielle et se base sur des instructions du FMI et de la banque mondiale est rien d'autre. Vous ne partez pas de la réalité de la Tunisie, vous êtes victimes de vos théories socio-économiques, de vos axiomes et postulats...

Certes, je vous donne raison en beaucoup de points, par contre ce qui a ruiné en particulier la Tunisie socio-économique est plutôt la corruption a tous les niveaux. Je m'explique:

I) Il faudrait plutôt se demander pourquoi notre BCT a échoué malgré son indépendance depuis 1957 à gérer intelligemment notre argent/nos capitaux? Comment se fait-il qu'après la recapitalisation avec l'argent de l'endettement de nos grandes banques étatiques et privées entre 2014-2015, elles sont de nouveau à un niveau de créance douteuse encore plus grave qu'avant 2011?
-->
- Puis, il y a certains de nos hommes d'affaires qui ont eu au temps de la dictature et probablement même après la révolution du jasmin des crédits hors conditions du marché de quelques centaines de Millions et même de quelques Milliards de dinars (partiellement en devises étrangères) et qu'ils n'ont jamais remboursés, alors que l'on sait que ces derniers sont des Milliardaires et qu'il serait correct d'exiger de ces gens là, au nom de la réconciliation nationale, de rembourser leurs crédits bancaires qui ne sont rien d'autre que des créances douteuses.
--> La Tunisie s'est trouvée dans une boucle (loop/répétition) infinie: excès de créances douteuses pour les raisons que j'ai cités ci-dessus, et leur extinction/anéantissement réalisé(e) par une injection d'argent frais (planche à billets ) de notre banque centrale, ou par recapitalisation en injectant de l'argent public ou encore une mise en sommeil'?' Et vous osez, @Mr. Rouai, nous parler de l'indépendance de notre BCT au temps de la dictature. Je vous cite "L'ancien statut de la banque centrale de 1958, était bien meilleur que le statut actuel, sur plusieurs points' --> non Mr. Sadok Rouai, au temps de la dictature le gouverneur de notre BCT était le bonniche serviteur du Palais de Carthage'?'.

@Mr. Sadok Rouai, ce n'est pas normal que malgré les 40 milliards d'euros d'endettements extérieurs et malgré l'indépendance de notre BCT imposée par le FMI à la Tunisie après la révolution de Jasmins, nos créances douteuses sont de nouveau à un niveau encore plus grave qu'avant 2011?
'Gardons un minimum d'honnêteté!
La Tunisie a été obligée d'écarter ses jambes à l'impérialisme international....
a posté le 30-01-2024 à 11:54
2ème partie:
- je cite l'Article de Business News TN (daté du 28/07/2016 à 15:46) :
a) je cite: "[...] Frédéric Oudéa a tenu à saluer la Banque Centrale Tunisienne avec à sa tête son gouverneur, Chedly Ayari, pour l'ouverture du marché des capitaux que celui-ci a rendu possible. " -->
On voudrait savoir comment Mr. , Chedly Ayari a pu permettre l'ouverture du marché de nos capitaux (entre autre l'argent de l'endettement) au nom de l'indépendance de notre BCT. En effet, ce n'est pas au gouverneur de notre banque centrale de prendre une pareille décision. --> et on nous parle de "carnet de route d'un artisan de la Tunisie au XXème siècle" --> hhhh
b) "L'évènement est destiné à donner aux entreprises tunisiennes un accès privilégié aux filiales et aux expertises du Groupe Société Générale en Afrique, et renforcer ainsi leur capacité à s'implanter sur ces marchés."
--->
nous n'avons rien vu de cela... L'argent de l'endettement est partiellement sorti sans retour

c) "Etaient ainsi présents, outre l'hôte des lieux, Foued Mbazâa, ancien président de la République, Wided Bouchamaoui présidente de la centrale patronale UTICA, Houcine Abassi, SG de la Centrale syndicale UGTT, et pas moins de trois ministres, à savoir Yassine Brahim, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, Slim Chaker ministre des Finances, Selma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme, ainsi que Ridha Chalghoum, ministre-conseiller auprès du président de la République." --> l'UGTT qui se fait complice, fait la fête et se met en extase

voir le lien web de Business news tn:
***


-->
voilà, à quoi a abouti la pseudo indépendance de notre BCT. Je suppose (je dis bien "je suppose") que cette soirée fantastique a été orchestrée par le palais de Carthage, par celui qui se prenait pour un renard alors qu'il n'était qu'un corbeau'?'

-- Où sont tous ceux qui étaient durant la dernière décennie à l'avant-garde de l'exportation de notre argent de l'endettement? Pourquoi notre BCT n'a rien fait afin d'amortir le choque de l'expropriation pseudo-légale de nos capitaux de l'endettement: voir le lien web:
**"

je cite: "[. . .] Cette démarche et les études réalisées pour bien mener cette mission ont démontré à quel point le système financier et les banques tunisiennes sont absents du continent africain et à quel point les hommes d'affaires tunisiens ont besoin d'un soutien financier et d'un réseau bancaire où se renseigner sur les éventuels clients ou partenaires sur place et aussi une banque qui les accompagne dans leurs investissements», a-t-il expliqué. Et d'ajouter que les hommes d'affaires tunisiens intéressés par l'aventure africaine ne pouvaient pas mieux espérer que de s'adosser à une banque tunisienne faisant partie d'un groupe présent dans 15 pays africains."
---> hhhh

Fazit: afin de ne pas refaire les mêmes conneries socio-économiques de la dernière décennie, je conseille de relire certains articles sur Business News TN. En effet, le Web n'oublie absolument rien.



je rapellle que l'interdiction à la BCT de prêter directement l'Etat faisait partie de l'accord conclu entre le Fonds monétaire international (FMI) et le gouvernement de Mr. Youssef Chehed au temps de la gouvernance de Chedly Ayari --> ce qui a permis aux banques tunisiennes, devenues intermédiaires entre l'Etat et la BCT, de s'enrichir (mêmes les partenaires étrangers de nos banques tunisiennes ont énormément profité de cette connerie sans précédent)...

Je cite Business news tn, (article du 30/07/2016 à 18:00 heures): "Le Fonds monétaire international (FMI), qui a félicité le gouvernement tunisien, a annoncé qu'il approuvait un accord élargi portant sur un montant de 2,9 milliards de dollars et qu'il surveillerait de près les réformes économiques mises en '?uvre"

voir le lien web:
*""
le-programme-de-reforme-du-systeme-bancaire-tunisien,520,66109,3
-->
Oui, le FMI félicitait nos gouvernements de la dernière décennie qui ont conduit la Tunisie au collapse socio-économique'?'

Bonne journée

PS: Il y a des fautes d'inattention dans mes commentaires --> malheureusement, je n'ai pas le temps afin de passer mes textes au peigne fin.
Gardons un minimum d'honnêteté!
Pour celles et ceux que ça pourrait intéresser
a posté le à 14:15
Je donne les titres des articles que j'ai cités ci-dessus, de Business News TN:

- "En l'honneur de Frédéric Oudéa, Kamel Néji réunit le tout-Tunis à la résidence de France", --> voir Business News TN du 28/07/2016 à 15:46

- "TABC s'allie à Attijari Bank dans sa conquête de l'Afrique " --> --> voir Business News TN du 12/03/2016 à 15:20

Mouna = Espoir
Bab Ezzira
Attention Mr l'expert, un faut diagnostic nous mènera droit à la commission coloniale de 1870
a posté le 30-01-2024 à 10:11
La crise de 1860 était le fruit d'un surendettement tragique du pays suivi par des malversations grotesques et une tres mauvaise gouvernance. Le résultat était la colonisation du pays.
La crise des années 1960 était le fruit d'une politique désastreuse de coopératisme conduite par une gauche anarchiste qui a détruit le vrai tissu d'hommes d'affaire entrepreneurs qui ont su survivre même au temps de la colonisation mais qui ont étés ravagé par la politique et le système de Ben Salah. ( Mes deux grands parents paternel et maternel étaient des victimes de ce système odieux et corrompu.)
Le cout de grâce était donné fin des années 70 début 80 par l'extrême gauche syndicaliste largement manipulé par des courants étrangers.
Et c'est le retour à la commission financière de 1870 sous la couverture du FMI et ses impositions qui ne travaille que les intérêts occidentaux et impérialistes. La balle change de camp et les frérots du diable(institution crée par cet occident traitre et hypocrite) prend le relais des anarchistes gauchistes. Et il est inutile de vous rappeler l'insécurité engendrée par ces diabolos et qui a pesé lourd sur l'économie du pays.
Sachez cher Monsieur que :
'?' Le problème ne réside pas dans le financement interne mais plutôt dans l'externe qui nous rappelle un très mauvais souvenir de la commission de 1870. Et comme dit weld Houmti l'illustre Ibn Khaldoun « L'Histoire n'est qu'un éternel recommencement »
'?' Depuis l'antiquité la Tunisie était un peuple d'artisans et de commerçants navigateurs. Nous pouvons retrouvé facilement nos gènes si seulement si nous arrivons à nous débarrasser de l'influence Occidentale, Orientale, du couple batard Islamo-anarchiste et surtout mettre un bémol au tempérament fougueux et indiscipliné de nos compatriotes descendants des Benou Hilel.
'?' Les économistes de Ben Ali dans les années 2000 voulaient se débarrasser du joug du FMI. Ils rationalisaient le déficit budgétaire et veillait au grain aux équilibres macro-économiques. Ils mettaient en place des lois instituant la bonne gouvernance que je vous invite à relire. Ils imaginaient de nouveaux moyens de financements internes pour éviter le FMI. Le résultat était l'éviction d'un président patriote (malgré son entourage peu orthodoxe) et ce grace à des traitres débarqués de l'extérieur.
'?' Rassurez-vous cher monsieur, l'avenir nous appartient grace AUX ENERGIES RENOUVELABLES : Oui nous sommes appelés à fournir 30 % des besoins energetiques du vieux continent. C'est ce qui représente plus de 4 fois la production énergétique actuelle des pays du golfe réunis. ET C'EST-CE QUI FAIT QUE CE PAYS SOIT CONVOITE PAR TOUTES LES PUISSANCES DE CE BAS MONDE MILITAIREMENT (à travers le couple batard Islamo-anarchiste des marionnettes sous la conduite de nos faux amis occidentaux) OU FINANCIEREMENT (à travers le FMI et ses politique colonialistes désastreuses)
Pour finir, je vous rappelle la DEFINITION d'une Banque centrale : C'est celle qui veille sur la monnaie locale, qui veille sur l'inflation, la politique monétaire, la relance de l'économie par la politique du crédit. AVANT TOUT LA BCT DOIT MONTRER SON ALLEGENCE A LA POLITIQUE DU PAYS PLUTOT QU'AUX ETRANGERS COLONIALISTES DU FMI.
A BON ENTENDEUR S'il en existe encore dans ce pays de traitres 3orbens.
Bta
Comment
a posté le 30-01-2024 à 06:08
Je remarque quand un spécialiste écrit un article tel celui ci : aucun commentaire!
Ceci montre le niveau du tunisien y compris le mien en toute modestie.
Dites moi mr l'expert pourquoi les banques sont riches et se portent bien, y compris la BCT?
Car elles ne participent pas aux risques des investisseurs grand ou petit.
Vous êtes fier de ce taux d'interêt 8%?
Non monsieur la BCT est tres conservatrice .Dites moi pourquoi le tunisien ne peut pas possède un /des comptes?
Alors faites simple car vous me saoulez avec votre analyse et le rôle de la BCT actuel se limite à un coffre fort en devises avec un gendarme.
Il faut aussi changer le texte de loi ridicule des cheques sans provisions, pensez aux hommes et femmes innocents qui sont tombés dans ce piège. Un peu plus de souplesse et les banques doivent partager le risque.
Oui l'Etat peut puiser un % des avoirs de la BCT pour le Trésor Public.
On attend impatiemment des décret de la BCT pour libéraliser la finance dans ce pays et encourager les jeunes promoteurs à monter des start up, des fintech ,créer des instruments financiers ouverts aux investisseurs qui prennent tous les risques. C'est ca créer de la richesse en vrai partenaire win win.