
Le président de la République, Kaïs Saïed, a évoqué, en marge de sa visite, mercredi 20 décembre 2023, à l’usine d'embouteillage d'eau et de jus, Cristaline, située à Zaghouan, des soupçons de corruption dans le processus de liquidation de la Société Tunisienne de l'Industrie Laitière « Stil ».
Il a affirmé que des preuves irréfutables établissent des manœuvres de corruption dans le dossier et ce, depuis 2002. « On a provoqué la faillite de la Stil sous couvert de privatisation mais en réalité, c’était pour s’emparer de ses locaux, de ses biens et de ses comptes courants (…) on a laissé des ruines à l’État (…) quand il y avait la Stil, il n’y avait pas de crise du lait (…) on a découvert onze appartements à la Marsa appartenant à la Stil, et on liquide encore, depuis vingt ans. Depuis 1986 on a procédé au génocide des institutions publiques » a déclaré le Président, une pile de dossiers sous la main.
« Nous ne pouvons relever les défis qu’en affrontant ensemble les lobbies, le monopole et les entraves administratives. Nous devons assainir le pays de la corruption » a-t-il ajouté.
De la coopérative laitière de Nefza, où il s’est ensuite rendu, Kaïs Saïed a émis des soupçons sur la légalité du processus de liquidation de la Stil, s’interrogeant au passage sur la réalité de la crise du lait et le fait que les produits dérivés du lait soient disponibles sur le marché alors que le lait ne l’est pas.
« Le lait parvient aux usines pour en sortir sous forme de fromage (…) du temps de la Stil on ne parlait pas de crise, aujourd’hui, le lait est fourni aux usines pour faire du fromage et du yaourt (…) depuis 2002, on veut porter atteinte aux institutions publiques, on a des sociétés de façade et celles qui travaillent sous ce nom sont d’autres (…) la corruption qui existe dans le secteur du lait existe aussi dans celui des fourrages, il y a un monopole et dans ce cas, c’est l’État qui doit le détenir et un office des fourrages va être mis en place dans les plus brefs délais » a-t-il lancé.
Le chef de l’État s’est ensuite rendu à l’ancien siège de la Stil à Bab Saâdoun, où il a souligné que la Stil existe encore sur le plan légal, que la marque est exploitée par d’autres sociétés privées et que la crise du lait n’aurait jamais existé si la Stil était encore en activité.
« Il faut ouvrir une enquête sur ce processus criminel de liquidation qui a débuté en 2002 (…) la commission de restructuration des entreprises publiques est en réalité une commission de destruction des entreprises publiques, en plus de la corruption qui a gangréné le pays dans ces commissions (…) tout cela doit cesser ! Tout ce qui a été cédé doit revenir au peuple tunisien ! » a-t-il conclu.
M.B.Z
Si ces criminels ont pu agir dans l'ombre, c'est qu'ils ont profité du laisser-aller endémique, des passe-droits et de la corruption maladive de plusieurs cadres et employés de ces mêmes sociétés en attendant patiemment que le "fruit" tombe ou en le sapant volontairement pour le faire tomber dans leurs escarcelles.
Ces crapules sont connues et archi-connues et elles ont beau se barricader derrière une haie de juristes ou faire la une des journaux en clamant leur innocence, elles finiront par tomber.
Entre-temps, le mal pour certaines sociétés est fait et ça va être difficile, voire impossible de les remettre sur pieds dans l'état.
Alors, les bonnes volontés, honnêtes et ayant le sens de la nation, car il en existe encore au sein de l'UTICA et de ses fédérations, doivent se retrousser les manches et proposer au chef de l'état, au premier ministre et au gouvernement des plans de redressement réalistes et réalisables pour sauver progressivement ces sociétés agonisantes par le biais d'une "communauté d'intérêts" agissante.
On peut batailler sur plusieurs fronts en même temps car il ya des dissiers tres epineux à resoudre et on à pas le luxe du temps si non le bout du tunnel est dans siècle

