
Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, est revenu, vendredi 24 novembre 2023, sur la proposition d’amendement de la loi organisant la Banque centrale portant sur l’indépendance de l’institution financière.
Invité de Wassim Ben Larbi dans l’émission Expresso sur Express FM, il a expliqué que cette proposition portait sur plusieurs points dans l’objectif de passer à une politique mixte où converge la politique monétaire de la BCT avec la politique fiscale de l’État.
Selon M. Chkoundali, la proposition porte d’un côté sur la conjugaison des efforts de la Banque centrale et ceux de l’exécutif pour travailler à la fois sur le contrôle de l’inflation, principale mission de la BCT, et la croissance économique, et de l’autre sur la possibilité pour l’État de contracter des prêts directement auprès de cette institution, sans passer par les banques en tant qu’intermédiaire mais à condition que les financements en question soient directement injectés dans le budget de l’État alloué à l’investissement.
Commentant le projet de loi de finances 2024, l’universitaire a affirmé que les gouvernements qui se sont succédé n’ont cessé depuis 2011 de commettre de graves erreurs pour les corriger ensuite avec des lois rectificatives. Il a évoqué en exemple la loi de finances de 2023 qualifiée alors de « fiscale » et a signalé que les conséquences étaient négatives sur les recettes fiscales. Celles-ci ont chuté de 1.200 millions de dinars selon M. Chkoundali. Et pourtant, le gouvernement actuel a opté pour la même démarche.
L’universitaire a, dans ce sens, mis en garde contre la hausse de la TVA pour le secteur du bâtiment précisant que ce secteur est d’une importance majeure pour l’économie nationale. De même pour les sociétés totalement exportatrices qui ont perdu leur compétitivité en raison de la hausse de la taxation, alors qu’il s’agit là d’une source de devises pour le pays. Il a ajouté que le taux de croissance prévisionnel ne serait jamais atteint ainsi.
« Pourquoi ne pas réduire les taxes sur les sociétés totalement exportatrices ? Pourquoi ne pas aider les Tunisiens à l’étranger à avoir des comptes en devises surtout qu’ils ont contribué au remboursement de nos dettes ? Pourquoi ne pas oser une amnistie totale sur les liquidités en devises qui circulent sur le marché noir ? », a-t-il recommandé.
L’universitaire a relevé des contradictions dans le projet de loi de finances 2024. Il a cité à titre d’exemple la réduction de la masse salariale en appliquant les mesures mentionnées dans le programme de réformes signés avec le Fonds monétaire international alors qu’on prétend en parallèle ne pas recourir à l’institution financière.
N.J

Je plains les étudiants de Ch'kondali ! Rabbi maahom .