
Le vice-président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), Anis Kharbeche, a dénoncé, mercredi 6 avril 2022, la marginalisation de l’organisation par la présidence de la République, rappelant son rôle dans la garantie de la sécurité alimentaire de la Tunisie.
Invité de Wassim Ben Larbi dans l’émission Expresso sur Express FM, il a indiqué que le chef de l’Etat avait exclu l’Utap des rencontres avec les organisations nationales laissant entendre que le motif serait la réputation de malléabilité de l’Utap par les partis politiques, notamment Ennahdha.
« L’Utap a plus de 70 ans. Elle a contribué à l’indépendance du pays et assure sa sécurité alimentaire. Elle ne peut s’arrêter à une personne ou une seule idéologie », a-t-il avancé.
Le président de la République, Kaïs Saïed, a organisé, récemment, une série de rencontres avec des organisations nationales en vue de lancer un dialogue national sur la base des résultats de sa consultation populaire aux cinq cent mille participants. L’Utap n’a jusqu’à l’heure pas été conviée à participer aux tractations en dépit des sollicitations pour rencontrer le président de la République depuis le 25-Juillet, selon Anis Karbeche.
Il a, également, taclé les ministères de tutelle pour avoir exclu l’Utap de l’élaboration de leurs stratégies assurant que les agriculteurs et les pêcheurs étaient fortement concernés par la stabilité politique de par son importance pour la garantie d’une production régulière.
Le vice-président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche a ajouté, par ailleurs, que l’Utap avait appelé à créer un conseil national de sécurité alimentaire rappelant les difficultés auxquelles les secteurs de l’agriculture et de la pêche sont confrontés. Il a relevé, ainsi, la hausse des prix des semences et son impact sur les prix des produits agricoles, en plus de l’impact du conflit russo-ukrainien.
Il a mis en garde contre la dégradation de la situation dans ces deux secteurs notant, dans ce sens, que les agriculteurs n’étaient point responsables des augmentations des prix de certains produits. Citant à titre d’exemple les viandes rouges, il a fait savoir que l’agriculteur vendait sa production à des prix qui varient entre treize et dix-sept dinars le kilo environ avant d’ajouter que les autorités devraient travailler davantage sur les circuits de distribution.
« Depuis 2012 et 2013 les circuits de distribution sont devenus une problématique majeure. Il y a des lobbies qui prolifèrent et sont devenus plus puissants que l’Etat et le gouvernement », a-t-il affirmé notant, aussi, l’absence d’une stratégie nationale de bonne gouvernance des ressources hydriques et son impact sur la culture maraîchère.
N.J.
Il est temps que l'UTAP organise de nouvelles élections et présente un nouvel engagement au vu du développement international qui a des répercussions directs sur le secteur clé qui est l'agriculture,et il est temps de repenser l'agriculture en Tunisie et de prendre position vis à vis des terres domaniales pour les redinamiser.

