
Tabac, carburant, boissons alcoolisées, marbre, chaux, gypse et autres matériaux de construction, ustensiles de cuisine, parfum, savon, pneus, valises et cartables, meubles, chapeaux, vêtements, linge de lit, tapis, chaussures, aluminium, cornichon, maïs, pommes de terre, et plus encore… Les prix de ces produits augmenteront forcément l’année prochaine du fait des mesures prévues par la Loi de finances 2022.
C’est ce qu’a assuré l’expert comptable et expert en finances publiques et gouvernance locale, Anis Wahabi, mercredi 29 décembre 2021, lors de son intervention dans la matinale de Hatem Ben Amara sur les ondes de la Radio nationale.
Selon M. Wahabi, la majoration des taxes douanières sur des produits importés – classés non nécessaires car l’équivalent est confectionné localement – aurait des conséquences sur le pouvoir d’achat des Tunisiens et aucun sur le budget de l’Etat en l’absence de mesures capables de sauver le tissu industriel du pays.
Ces mesures – élaborées à la va vite et en l’absence d’une politique générale aux objectifs clairs – permettraient, également, d’encourager davantage la contrebande, un fléau que le pouvoir en place prétend combattre pour protéger l’économie nationale déjà à la peine depuis des années.
Revenant sur les autres mesures fiscales par lesquelles l’Etat entend renflouer ses caisses vides, il a qualifié de « miettes », les recettes qui devraient être tirées des majorations sur le droit fixe d’enregistrement et le droit de circulation et de l’introduction d’un nouveau timbre fiscal de cent millimes sur les tickets de caisses dans les grandes surfaces.
L’expert comptable a souligné que l’Etat tunisien avait perdu le contrôle de ses dépenses rappelant que le budget de l’Etat en 2021 a augmenté de 6% en comparaison avec le budget complémentaire de novembre et de 20% en comparaison avec le budget de 2020.
Il a indiqué, également, que les recettes fiscales devraient passer de 29 milliards de dinars (2020) à 35 milliards de dinars en 2022 en vertu de la Loi de finances. Une augmentation de 5 milliards de dinars des impôts que citoyens et entreprises auront à assumer en 2022.
Précisant que les recettes fiscales représentent 61% du budget de l’Etat, Anis Wahabi a signalé que la Tunisie avait perdu une majeure partie de ses revenus non fiscaux, en référence aux bénéfices qu’enregistraient les entreprises et banques publiques en plus des recettes du phosphate et du pétrole.
N.J.

