La différence entre le syndicat français et le syndicat allemand se resume dans le fait que le syndicat allemand à la culture de partager la responsabilité avec l'employeur. Les employés en Allemagne mènent en fait une meilleure vie. Mais, en contrepartie l'employeur allemand négocié sérieusement et respecte plus les demandes de ses employés. Il a la culture de responsabilité vers ses employés, son entreprise et la société où son entreprise se trouve (voire même en Tunisie).

Farhat Hached a été assassiné à raison de ses activités parce qu'il gênait la collaboration avec l'occupant. Il n'était pas pour la collaboration de classe contrairement à d'autres syndicats au nombre desquels on peut compter bien des syndicats français.
Ce qui frappe en cet anniversaire, c'est le souvenir d'un martyr que sont allés rejoindre d'autres martyrs, assassinés par des ennemis locaux ceux-ci, et dont les crimes restent impunis.
La comparaison entre traditions syndicales nationales nécessite une analyse qui prenne en compte l'histoire nationale.
L'Allemagne, au sortir du second conflit mondial, était en ruine. Idéologiquement, le patronat était affaibli et son image ternie pour avoir servi le régime... Les forces sociales et politiques contraintes à unir les efforts pour reconstruire le pays, mais surtout sous la pression de la guerre froide n'avaient d'autres choix que de faire ce qui leur était imposé par l'oncle Sam (Plan Marshall).
Il ne pouvait être question, dans un tel contexte, de syndicat libre. Libre de la domination du Capital s'entend. Alors, des syndicats de "Cogestion", de collaboration entre capital et travail... Un peu comme la tentative, en France, avec Force Ouvrière en 1947 par la CIA afin d'annihiler une CGT puissante.
La fragmentation du champ syndical s'est poursuivie depuis lors, jusqu'aux coordinations, scissions qui produisent ce que l'on observe, à savoir la puissance du Patronat qui "cogére" avec les gouvernements.
Je ne vais plus avant, mais sur ce sujet, la littérature historique est riche.