
Les chiffres sont tombés et démontrent l’ampleur du tsunami du Covid-19. Même s'il débouche sur une contraction du déficit commercial de 32,49% qui est en baisse de près de 3,18 milliards de dinars, concrètement il ne s’agit pas d’une bonne chose car ce gain ne provient pas d’une augmentation des exportations mais d’une contraction de l’ensemble de nos échanges (imports et exports).
En outre, autre constat, le plus gros de notre déficit est énergétique : 30,4% du total du déficit. Ceci dit, il a baissé significativement de plus de 46,61% pour s’établir à plus de 2 milliards de dinars (MD) au mois de juin 2020.
C’est ce qui ressort des chiffres publiés ce mardi 14 juillet 2020 par l’Institut national de la statistique (INS) et relatifs au commerce extérieur.
Ainsi, la balance commerciale s’est contractée comparativement aux années précédentes, vu la baisse importante des importations et exportations lors de la crise Covid-19. Le solde de la balance commerciale a atteint pour les six premiers mois de l’année 2020 -6.602,8 MD contre -9.780,5 pour la même période en 2019. Le taux de couverture s’est faiblement amélioré de 3,3 points pour se situer à 73,4%.
Le pays a enregistré une forte contraction des échanges liée aux mesures de confinement. Durant les six mois de l’année 2020, les exportations ont enregistré une baisse de 20,6% et ont atteint le niveau de 18.192,7 MD. De même, les importations ont enregistré une baisse de 24,1% pour se situer à 24.795,6 MD.
La diminution observée au niveau de l’exportation durant le premier semestre concerne plusieurs secteurs, notamment le secteur des textiles, habillement et cuirs (-27,5%), celui des industries mécaniques et électriques (-27,4%) et celui de l’énergie de (-3%). En revanche, le secteur de l’agriculture et des industries agro-alimentaires a enregistré une hausse de +11,2%, suite à l’augmentation de nos ventes d’huiles d'olives. De même nos ventes du secteur des mines, phosphates et dérivés s’améliorent de 2,4%
La baisse des importations, quant à elle, est due essentiellement à la baisse enregistrée au niveau des importations des biens d’équipement (-29%), des matières premières et demi produits (-22,4%), des biens de consommation (-21,5%) et de l’énergie (-35,6%) sous l’effet de la diminution de nos achats des produits raffinés (1.730,6 MD contre 3.205,2 MD) et de gaz naturel (1.053,2 MD contre 1.816,2 MD). Ainsi, même la baisse des importations concerne des moyens de production, ce qui prouve que l’activité économique n’a pas repris totalement et que certains secteurs totalement enlisés.
Le solde de la balance commerciale est déficitaire avec la Chine (-2.635,7 MD), la Turquie (-1.020,8 MD), l’Algérie (-832,4 MD), l’Italie (-505,8 MD) et la Russie (-521,2 MD). En revanche, il a enregistré un excédent avec la France (+1.598,3 MD), l’Allemagne (+435,5 MD), la Libye (+493,6 MD) et le Maroc (+193,1 MD).
Imen Nouira
