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Complot contre l'État : « une folie judiciaire ! », dénoncent les avocats
18/04/2025 | 19:47
4 min
Complot contre l'État : « une folie judiciaire ! », dénoncent les avocats

Les avocats du comité de défense des détenus politiques dans l'affaire dite du complot contre la sûreté de l'État ont tenu, vendredi 18 avril 2025, un point de presse en urgence, à la suite de la levée de l'audience pour délibération et proclamation du jugement.

 

 Samir Dilou : « de la logique judiciaire à l'absurde judiciaire, pour finir avec la folie judiciaire »

Dans un premier temps, l'avocat Samir Dilou a indiqué que ce qui s'est passé ce jour-là est d'une extrême gravité et constitue une première dans l'histoire de la justice tunisienne. « Nous sommes passés de la logique judiciaire à l'absurde judiciaire, pour finir avec la folie judiciaire. Cette affaire a commencé par une plainte du ministère de la Justice. Un blackout total a été observé par la suite, après la décision d’interdire le traitement médiatique, imposée par une simple correspondance adressée par le juge d'instruction au président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections. Les interrogatoires des accusés n'ont pas dépassé quelques minutes pour certains. Par la suite, le procès a été fixé au 4 mars 2025, sauf qu'à la surprise générale, il a été décidé de tenir l’audience à distance. Une décision fortement contestée, qui a conduit au report de l’audience du 11 avril 2025.

Aujourd’hui, des dépassements procéduraux ont été enregistrés. Trois accusés ont déposé des pourvois en cassation contre la décision de la chambre des mises en accusation. Normalement, l'affaire devait être reportée dans l'attente de l'arrêt de la Cour de cassation. Cependant, et pour la première fois, ce n'a pas été le cas. Les noms des trois accusés — Bochra Belhaj Hamida, Kamel Jendoubi et Noureddine Ben Ticha, ndlr — ont été rayés du dossier. Cela signifie que l’affaire a été dissociée, et que des “comploteurs”, supposés être impliqués dans une seule et même affaire, suivront des procédures judiciaires différentes. Finalement, le juge a récité la décision de la chambre des mises en accusation en trente secondes, avant de lever l’audience pour délibération. C’est une première : une affaire d’une telle importance dont l’audience ne dure que trente secondes ! »


Ahmed Souab : « je n'ai assisté à autant de dépassements ! »

Par la suite, Me Ahmed Souab a pris la parole, assurant n’avoir jamais assisté à autant de dépassements durant toute sa carrière de magistrat et d’avocat. Il a ajouté que l’officier de la police judiciaire, le responsable au cabinet de la ministre de la Justice et le juge d’instruction chargé de l’affaire « ne sont pas nets » :
« Deux sont en prison, et le troisième est parti dans un pays du Golfe. Les accusés n'ont été auditionnés que quelques minutes. Plus encore, ils sont tous des démocrates et leur moyenne d’âge est de 65 ans. Ils ne représentent donc aucun danger qui empêcherait leur présence au procès. Il n'y a aucune preuve matérielle contre eux. Les seules "preuves" ont été établies par un expert chargé de toutes les affaires de complot. D'autre part, on observe une accélération impressionnante dans le traitement de cette affaire. J’estime qu’il s’agit d’une dérive judiciaire, liée à la dégradation générale de la situation dans le pays, notamment avec le drame de l’effondrement du mur à Mezzouna. Le pouvoir devait absorber la colère citoyenne et a décidé de passer à la vitesse supérieure. C’est une fuite en avant, c’est un scandale, nous battons des records. Si ces gens avaient réellement comploté, et que Bernard-Henri Lévy était de leur côté, le putsch du 25-Juillet n’aurait jamais eu lieu. »


Sami Ben Ghazi : « il n’y a jamais eu de procès sans audition des accusés »

L’avocat Sami Ben Ghazi est, lui aussi, intervenu : « Je tiens d’abord à présenter mes excuses à tous les étudiants en droit sur les bancs de la faculté : ce que vous observez aujourd’hui n’a rien à voir avec le droit qu’on vous enseigne ! Ce qu’il y a dans les codes et les livres est bien loin de ce qui est appliqué aujourd’hui. Il n’y a jamais eu de procès sans audition des accusés, pourtant certains accusés présents aujourd’hui étaient prêts à être entendus. Pourquoi cela leur a-t-il été refusé ? Ils auraient peut-être fait des aveux. On nous a appris que le juge devait rechercher la vérité, pas l’inculpation. Je ne sais plus quoi dire aux familles des accusés… »



S.H

18/04/2025 | 19:47
4 min
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Commentaires
A4
Folie ?
a posté le 19-04-2025 à 17:55
Eh oui ! La folie est une maladie contagieuse. Elle part du sommet et elle dégouline !!!
SALIM
MOI JE DIRAIS PLUTOT UNE FOLIE AVOCACIERE
a posté le 19-04-2025 à 17:44
IL FAUT METTRE DE L'ORDRE AU CORPS DES AVOCATS

Les avocats sont des hommes DE LOI et non AU DESSUS DE LA LOI et ni EN DEHORS DE LA LOI.

Et hier on a vu un geste PLUS GRAVE QUE CELUI DE YOUSSEF BLEILI ou de AYMEN DAHMEN.
OmEmna
Avocats et éthique
a posté le 19-04-2025 à 16:18
Dans un domaine où les outils sont confectionnés par des humains, la subjectivité est souvent prédominante
Je fais allusion à la justice élaborée par l'être humain. Certes il y a des litiges, des conflits, des lois des juges et des avocats . L'homme civilisé a évolué pour améliorer son existence, mais!
Je mets le doigt sur " les avocats".
Sont ils tous mus par des valeurs, sont ils honnêtes quand ils savent pertinemment que leur client est un "voleur", pour donner un exemple banal, leur objectif est , et restera le profit personnel, donc quiconque est poussé à faire l'amalgame entre avocats "sincères" et les vassaux de malfrats.
Dans ce même contexte on a tendance à diaboliser toute l'administration , tous les profs , les médecins etc.
On doit admettre quand même que les valeurs s'émoussent partout, en Tunisie qui ne fait pas l'exception on remarque que l'opportunisme l'emporte sur les agissements honnêtes.
Quel paysage nous offrira le futur, je pense aux enfants et aux petits enfants . Quel modèle offre le paysage actuel?
OmEmna
Les fuyards
a posté le 19-04-2025 à 07:32
Pourquoi ils fuient ?
Cessons d'être crédules.
Rien ne se cache, rien ne se perd, à tous les destructeurs de ce pays pour leurs profits personnels: STOP.
Les masques finissent par tomber, on peut qualifier " notre justice" de tous les qualificatifs, Dilou, Bouchleka et semblables, tous des opportunistes feraient pire une fois au pouvoir.
Il y a une conscience vive dans ce petit pays.
Citoyen_H
IL N'Y A PAS PLUS VRAI
a posté le à 15:16
"Rien ne se cache, rien ne se perd, à tous les destructeurs de ce pays pour leurs profits personnels: STOP. "

Pas l'ombre d'un doute sur l'ensemble de vos propos, sauf que dans un pays manipulé par une infinité de vendus et de corrompus, jusqu'à leur plus infime particule de leur ADN, c'est le contraire qui se propage.
Notons qu'une partie des avocats en question, furent éjectés comme des malpropres, le fameux et inoubliable 25 juillet béni.
Ils n'ont pas encore digéré, le retour à la réalité. Ils ne le digéreront jamais. Ils se considéraient tels des Dieux, et puis, soudainement, le sol se déroba sous leurs pieds.
La chute fut très rude.
Depuis, ils muèrent tous, en générateurs de haine !!!



OmEmna
Avocats ? Mystification des vérités.
a posté le 19-04-2025 à 07:21
Les premiers à ne pas prendre en considération dans ces multiples affaires sont les avocats chargés de défendre les malfrats .
La justice, la vraie, n'est pas et ne doit pas être initiée par les avocats qui sont souvent "juges et parties".
Les VALEURS!!!
Hager
Allez qu on en finisse
a posté le 18-04-2025 à 20:59
Vite
On veut des jugements de perpétuité