Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, a estimé qu'emprunter auprès de la Banque centrale de Tunisie était devenu la solution de facilité pour le gouvernement. Selon lui, cette mesure permet au gouvernement de protéger ses arrières.

S'exprimant le 3 décembre 2024 lors de l'émission "Sbeh El Ward" de Hatem Ben Amara sur Jawhara FM, Ridha Chkoundali a indiqué que les rapports du ministère des Finances ne contenaient pas les données nécessaires pour identifier les dépenses de l'État financées en 2024 par les emprunts provenant de la Banque centrale de Tunisie.

Ridha Chkoundali a expliqué qu'en faisant passer l'emprunt par la Loi de finances, le gouvernement octroie une certaine protection au ministère des Finances, car ce sont les élus qui en subiront les conséquences. Il a également assuré que cette mesure reflétait l'incapacité du gouvernement à mobiliser des fonds sous forme de prêts étrangers.

Il a rappelé qu'avec un budget de 78,2 milliards de dinars, 28 milliards de dinars (soit 36 %) seraient mobilisés sous forme de prêts. Il a précisé qu'emprunter pour financer des dépenses non destinées à l'investissement conduirait à une inflation monétaire. De plus, pour rembourser les prêts étrangers, la Tunisie se tournera vers les réserves en devises de la Banque centrale de Tunisie. Cela entraînera une baisse des ressources disponibles pour l'acquisition de matières premières et de produits de base, et donc une diminution de la productivité de l'économie tunisienne.

Ridha Chkoundali a rappelé que Fitch Ratings, le Fonds Monétaire International et les autres institutions financières internationales ne se souciaient que des équilibres financiers d'un pays. La Tunisie a relevé ce défi et a satisfait les attentes de ces institutions, au détriment de ses citoyens. Il a affirmé que l'emprunt interne excessif affaiblira l'économie tunisienne et entraînera une stagnation économique.

S.G