Le président de l'Instance nationale de la Lutte contre la Corruption (INLUCC), Chawki Tabib, a estimé, ce mercredi 1er avril 2020, au micro d’Elyes Gharbi sur Mosaïque FM, que le système pénal actuel ne peut pas considérer les spéculateurs comme des criminels de guerre.
« Pour pouvoir sanctionner les spéculateurs en tant que criminels de guerre il faut amender le code pénal, or, la notion même de crime de guerre est aussi fixée par des normes internationales et donc on risque de se retrouver dans une impasse » a affirmé M. Tabib.
Chawki Tabib a expliqué que le code pourrait être amendé pour considérer les spéculateurs comme des dealeurs de drogue et augmenter ainsi la peine prévue, précisant que ce qui empêche la justice de sanctionner plus fermement ces personnes est un cadre légal défectueux.
« Nous ne pouvons pas faire grand-chose avec le système légal actuel et oui certains spéculateurs sont protégés. Nous ne pouvons pas agir efficacement sans changer la loi, cela dit, si on donne des solutions il faut qu’elles soient réalistes et commencer par appliquer ce qui est déjà existant dans la loi. La lutte contre la corruption est tributaire d’un système et si nous ne parvenons pas à démanteler le système actuel pour le reconstruite sur des bases solides, nous demeurerons au même stade et les choses se reproduiront. Il faut commencer par amender la loi » a-t-il poursuivi.
Hier, le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, a appelé l’ARP et le gouvernement à amender le code pénal pour que soit puni en tant que criminel de guerre celui qui est coupable de monopole des denrées alimentaires dans ce contexte de crise sanitaire.
M.B.Z