Les deux dizaines de morts que la Tunisie a déplorés durant deux jours n’auront pas empêché le parti Nidaa Tounes de fêter son troisième anniversaire à la coupole d’El Menzah. Les membres dirigeants du parti au pouvoir ainsi que ses plus fidèles adhérents avaient, semble-t-il, le cœur à la fête hier. Car oui, il y avait de la musique. Oui il s’agit bien d’une fête, inutile de nier l’évidence.
Il faut quand même un sacré degré d’indécence pour oser faire la fête alors que le pays est en deuil. Il faudrait plutôt dire que le peuple était en deuil, car son Etat ne l’était pas, et encore moins son parti majoritaire. Il aurait certainement fallu qu’un roi saoudien soit dans le train reliant Gaâfour à Tunis pour qu’un deuil soit décrété.
A la grand-messe de Nidaa Tounes, ils étaient tous là. Ils arboraient de grands sourires et ils étaient fiers de leur parti. Ils n’ont laissé planer aucun doute sur le fait que les gens qui sont morts le jour même n’avaient absolument aucune importance. Il y avait même les ministres du Transport et de la Santé, Mahmoud Ben Romdhane et Saïd Aïdi, qui étaient le matin même au Fahs. Le matin, ils avaient l’air affligés par la catastrophe ferroviaire, l’après-midi, ils riaient et faisaient la fête. Laquelle des deux postures est fausse ? Il faudra le deviner.
Il y avait aussi la nouvelle grande star de Nidaa Tounes, Mohsen Marzouk. Son discours a pu émouvoir les groupies du parti, pour qui, vraisemblablement, les personnes mortes le jour même n’étaient pas vraiment des personnes. On a pu voir sur la toile des messages d’extase et d’autosatisfaction. On a même vu des élus de Nidaa Tounes à l’ARP blaguer avec leur ministre préféré et poster tout cela d’une manière si naturelle et si désarmante que le commentaire en devient superflu. Des élus et des ministres qui se comportent comme des sympathisants de base, comme s’ils n’avaient pas de responsabilités nationales. Mais bon, Mahmoud Ben Romdhane l’a dit, ils ont aussi des responsabilités partisanes. C’est qu’il faut être plusieurs pour tenir le « bendir ».
Quand Mohsen Marzouk était à la tribune, il avait derrière lui la moitié du gouvernement. Ce même gouvernement qui doit appliquer le programme de Nidaa Tounes pour redresser le pays. Le programme de Nidaa Tounes, qui est en voie d’application parait-il, comprend le rétablissement du prestige de l’Etat. D’ailleurs, le congrès de Hizb Ettahrir est venu confirmer que l’Etat avait du prestige. Le programme de Nidaa Tounes prévoit également la lutte contre le terrorisme et contre la cherté de la vie. Il va sans dire qu’on reste très loin du compte.
Quand on gouverne, on doit donner l’exemple. Quand on gouverne, on se doit d’être exemplaire. Il fût un temps où l’on avait vertement critiqué la troïka quand les principaux dirigeants d’Ennahdha assistaient à un mariage collectif alors qu’une centaine de nos concitoyens se noyaient au large de la Tunisie en tentant d’aller en Italie. A ce moment là, les futurs dirigeants de Nidaa Tounes nous avaient abreuvés de leur savoir concernant ce qu’il faut et ce qu’il ne faut pas faire. Aujourd’hui au pouvoir, on voit qu’ils sont capables de la même indécence et de la même abjection.
Quel message pourrait être transmis avec cette fête, si ce n’est celui de « on est au pouvoir, on ne rend de comptes à personne et le parti est plus important que tout le reste, même des vies humaines » ? Le pire c’est qu’ils passeront ensuite sur les plateaux télévisés pour dire que la polémique concernant leur fête vise à déstabiliser le parti alors qu’il se remet au travail et autres excuses du genre. En parlant d’excuses, il serait indiqué d’en présenter à la nation et d’aller travailler au lieu de lever les bras sur une tribune. On n’a rien gagné, le peuple n’a rien gagné pour être heureux.
Il y a quand même du positif dans tout ça. Le chanteur Nour Chiba a refusé de chanter lors de cette fête parce qu’une vingtaine de ses compatriotes sont morts le jour même dans un atroce accident. Peut-être que le premier parti de Tunisie devrait en prendre de la graine.



Parfois, nous pensons faire de notre mieux en essayant de leur remonter le moral, en relativisant la situation ou en les invitant à aller de l'avant.
Même si nous sommes bien intentionnés, notre façon de faire peut parfois les heurter et s'avérer « contre-productive »
Mr M. Achouri, vous êtes journaliste, ou vous tentez de l'être. Sachez qu il ne vous appartient pas
De dicter la conduite aux Tunisiens. Les Tunisiens c'est un grand peuple qui a toujours su prendre ses responsabilités contre toutes attentes, il y va de même pour les dirigeants de Nidaa Tounes, qui sont des femmes et des hommes responsables.
L'attaque menée contre nos valeureux gendarmes et qui a causé la mort, n'est autre qu'une action terroriste téléguidée***. Qui a pour objectif entre autre de gâcher la fête et de faire couler le sang encore et encore. Mais les Tunisiens ne sont pas tombés dans le piège, et ils ont démontré qu ils ne laissent pas ces intégristes décider, quand ils peuvent rire et quand ils doivent pleurer. C'est pourquoi ils ont honoré de leur présence le meeting d'anniversaire de Nidaa Tounes.
Je vous interdis Monsieur Achouri de manquer de respect au peuple Tunisien, et a ses dirigeants. Vos observations impertinentes et vos accusations infondées, sont contre- productives, heurtent les patriotes, et risquent de les dresser les uns contre les autres.
A bon entendeur salut !
Pour une fois on lit un commentaire dans l'autre sens de nos attentes habituelles. D'habitude, tout le staff de BN cogne unilatéralement du côté de la Troïka, d'Ennahdha, des «islamistes» et de Moncef Marzouki. Et "Bendiri ya Bendiri" du côté de Béji Caïd Essebsi et de Nidaa Tounes. Une monotonie qui ne m'a jamais encouragé à prendre au sérieux des commentaires lobbyistes, dont le sens et le but sont compréhensibles d'avance.
Cet article donne un peu d'espoir de relire désormais, des vérités contre tout ce qui bouge contre le bien de notre patrie et de notre peuple.
En Allemagne, Les journalistes apprennent à ne jamais perdre leur temps à faire des éloges à qui que ce soit, sauf très rarement en des cas précis, comme lorsqu'on se trouve dans l'obligation de faire une comparaison ou pour honorer un mort ou pour rendre hommage à quelqu'un qui quitte en retraite ou pour une oeuvre littéraire, de théâtre, de cinéma et au dernier lieu, pour les chansonniers.
Quant aux politiciens depuis le Maire de la ville en passant par les ministres, le premier ministre, les parlementaires et leur président, jusqu'au président de la République, tous ceux-là sont bien payés pour qu'ils mènent à bien leur boulot et pour qu'ils accomplissent leur devoir sans la moindre faille, sinon pourquoi ils luttent et se bousculent par des élections coûteuses et fatigantes, afin de s'acquérir un tel poste politique des mieux privilégiés?
Donc, il n'est pas normal qu'on les applaudisse pour rien ou qu'on les comble de louanges, parce qu'ils font leur travail. Il est plus juste et plus efficace pour l'avance du pays, de les dénigrer et de les dévoiler à la moindre gaffe commise par l'un d'eux, afin de les pousser à apprendre à se désister et à démissionner d'eux-mêmes, laissant leur place à quelqu'un de plus compétent.
Tant que BN avance, la Tunisie avance.
Quand est ce qu'il y aura des gens responsables à Nida ou dans un autre parti non islamiste ?
Ils se comportent comme des gamins, dès qu'ils ont un petit bonbon, ils oublient l'essentiel.
On ne fait pas de la politique en pensant à soi, il faut penser aux autres et avoir une connaissance parfaite du pays.
Et politiquement parlant, Nidaa Tounes qui est censé dirigé et sortir le pays du marasme auquel il se trouve depuis le coup d'etat du 14 janvier 2011, n'a absolument rien fait contre ceux qui ont saccagé le pays à tout les niveaux, sécuritaire, économique, social, inflation, chomâge galopant, tourisme en berne mais terrorisme en plein essor..des partis ULTRA DANGEREUX tels Hizb Ettahrir (un satellite de DAECH) se permet même d'organiser des meetings en plein jour sans qu'il ne soit inquiété plus que ça par l'Etat bananier actuel, Ghannouchi qui se lui aussi se permet de soutenir et de manière ostentatoire, Fajr Libya (une succursalle d'Al qaïda) et Marzouki qui allume des feux depuis des pays ayant une grande responsabilité dans la destabilisation du monde arabe depuis 2011, la France et le Qatar...bref, lorsque Nidaa Tounes nous parle de "prestige de l'Etat" ceci ressemble à une vaste plaisanterie, plaisanterie qui dure depuis le 14 janvier 2011.
L'Etat n'a jamais été aussi mal. Il est absent, voire indifférent.
Les gens tombent comme des mouches, les sécuritaires sont assassinés, personne ne bronche. Pas de funérailles officielles, pas de deuil national, pas de drapeaux en berne.
Le temps d'une visite-éclair auprès des blessés et estropiés, et le soir on s'éclate pour commémorer les trois ans d'existence d'un parti qui, finalement, n'a débouché que sur la désolation.
Une immense déception. La mort des espoirs de tout un électorat de dupes qui se sont bien fait avoir.
Tout cela parce qu'ils pensaient que ce "parti-miracle" allait nettoyer le pays de la gangrène qui s'en était emparé.
La fête, elle est seulement dans le coeur des vainqueurs de la dernière pluie.
Les tunisiens, de leur côté, pleurent. Ils pleurent leurs morts, leurs attentes déçues et la longue désespérance qui les attend.
Dire qu'ils y ont cru, aux diseurs de bonne aventure, cette "élite" de "patriotes", ces beaux-parleurs pour qui, soi-disant, le pays passait avant tout.
Ce parti n'est qu'une arnaque.

