Haytham Benayed, passant la 3ème année pour la deuxième fois, redouble avec 11.31 de moyenne à cause d'une décision arbitraire l'empêchant de passer un examen de travaux pratiques, en session principale et même en session de rattrapage, sous prétexte qu'il a dépassé le nombre d'absences permis.
Mais les absences de Haytham sont justifiées par des certificats médicaux témoignant de son état psychique précaire. Une dépression, séquelle d'un emprisonnement d'une année avec torture sous le régime de Ben Ali. Son crime ? Avoir été un opposant politique du temps où les droits étaient bafoués et le despotisme était à son comble.
Suite à cela, Haytham a été privé de s'inscrire à la faculté de médecine dentaire pendant quatre longues années. Ce n'est qu'après le 14 janvier 2011 qu'il a pu y accéder.
Traînant avec lui les séquelles physiques et psychologique de ces injustices répétées, Haytham, aujourd'hui âgé de trente ans, n'a pas baissé les bras. Il a décidé de réussir son année coûte que coûte et de travailler dur pour y arriver. Mais ô misère ! Les lois archaïques qui régissent sa faculté semblent s'acharner sur lui. Le voilà interdit de passer un examen, même en session de rattrapage, malgré ses absences justifiées d'un certificat médical attestant de son état de santé.
Haytham est-il condamné à subir une énième injustice de cet Etat qui se borne à appliquer des lois d'un autre âge, délaissées depuis belle lurette, et qui, pour de mystérieuses raisons semblent remises à l'ordre du jour ?
Karim Boussaffa, quant à lui, a dû s'absenter suite à un accident de la voie publique. Il a dû subir une opération de ligamentoplastie sur le genou avec trois mois de repos.
Plusieurs autres étudiants sont dans le même cas de Haytham et Karim, et sont déterminés à obtenir réparation.
Une vague de solidarité de la part des étudiants, des dentistes et de certains enseignants réchauffe les c'?urs des grévistes dont l'état se détériore de jour en jour, une solidarité qui ne fait que renforcer leur détermination à obtenir justice. Surtout que leur combat a ouvert de nouveaux débats : En effet, une réforme urgente des lois administratives qui régissent la vie estudiantine devient nécessaire. Combien d'injustices, sous couvert de lois inflexibles devront encore subir les étudiants ?
Aujourd'hui, un seul slogan est à l'ordre du jour : Justice pour Haytham et tous les étudiants lésés par ces lois archaïques.