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Le torchon brûle entre la Chambre des concessionnaires automobiles et le ministère du Commerce
23/12/2016 | 14:37
4 min
Le torchon brûle entre la Chambre des concessionnaires automobiles et le ministère du Commerce

 

Rien ne va plus entre la Chambre syndicale des concessionnaires automobiles et le gouvernement tunisien. En effet, le ministère du Commerce est revenu sur des engagements faits à la chambre et n’a pas voulu leur accorder les autorisations d’importation. Une situation qui a causé le blocage de leurs véhicules commandés à l’étranger les obligeant à payer des frais de stockage supplémentaires.

 

Dans une interview accordée à Business News, Mehdi Mahjoub, porte-parole de la et directeur général de City Cars, concessionnaire de Kia Motors en Tunisie, est revenue sur les détails de l’affaire.

En effet, M. Mahjoub a précisé que la chambre s’est réunie fin septembre avec une délégation d’un quinzaine de personnes du ministère du Commerce présidée par Zied Laâdheri et en présence notamment des directeurs du commerce extérieur, du commerce intérieur et du chef du cabinet. "Lors de cette réunion, le ministre a promis que tous les engagements antérieurs à sa prise de fonction seront respectés", a-t-il dit.

 

Par la suite une autre réunion s’est tenue avec le directeur général du commerce extérieur, Lazhar Bennour, et deux représentants du cabinet, pour décider la redistribution des volumes non-utilisés à la lumière des résultats réalisés. "Après quoi, un PV a été signé le 10 octobre", a-t-il indiqué. Et d’ajouter que, "quatre jours après, le ministère a donné son feu vert. A la lumière de cette décision, les concessionnaires concernés ont lancé un programme de production et ouvert des lettres de crédit, pour des arrivages en décembre", a-t-il noté.

"Le hic, c’est qu’à l’arrivée des véhicules, le ministère a refusé de signer jusqu’à la date d’aujourd’hui, les autorisations d’importation, malgré ses promesses et ses divers interventions médiatiques rassurantes", nous confie Mehdi Mahjoub. Il ajoute que "les concessionnaires naviguent à vue, des bateaux transportant les marchandises ont dû faire demi-tour et des véhicules sont bloqués sur d’autres ports étrangers notamment à Malte".

 

Le porte-parole souligne que, "par ces agissements, le ministère est en train de porter atteinte à sa crédibilité auprès des opérateurs, entravant sérieusement la coopération entre les deux parties". Il a estimé que "ceci renvoie un signal négatif aux constructeurs automobiles, qui malgré la crise et malgré leurs intérêts divergents ont réussi, chaque fois, à s’entendre, notamment, pour le partage des quotas".

M. Mahjoub a rappelé que le marché de l’automobile est libre à l’importation, selon les accords signés entre la Tunisie et l’OMC.

La chambre estime qu’à travers ces décisions, "le ministère prouve qu’il n’y a pas de transparence, que la Tunisie n’est pas un Etat de droit et que le pays ne veut pas encourager l’officiel pour limiter le parallèle".

 

La chambre s'est dite "choquée par les agissements et l’absence d’arguments du ministère du Commerce". Elle ne comprend pas où réside le dysfonctionnement, car ministre et directeurs continuent d'affirmer qu'aucun accord n'a été rompu. Elle ne comprend pas pourquoi seul le secteur automobile est visé par ces restrictions alors que ses importations ne représentent que 1,5% des importations de la Tunisie, pourquoi le marché parallèle est libre alors qu’il ne paye pas d’impôt et pourquoi les accords ont été respectés l’année dernière et pas cette année?

La chambre estime qu’il faut laisser le Tunisien choisir et qu’il faut libéraliser le marché. Elle souligne que la libéralisation du marché des camions en 2012 a prouvé que les craintes du gouvernement sont infondées et qu’il n’y a pas de sur-importation. Au contraire, les importations ont baissé et le marché s’est auto régulé prouvant que le système actuel pousse à l’importation. Elle compte défendre ses intérêts par tous les moyens dont elle dispose, et s'il le faut en recourir à la justice.

 

Concernant la voiture populaire, les résultats enregistrés prouvent quelque part son échec. En effet la décision a été prise tardivement fin février et début mars, l’activité a commencé en septembre. En plus, avec la baisse du pouvoir d’achat, ceux qui payent un impôt de 5.000 dinars par an sont incapables d’acheter un véhicule. Une loi est actuellement en préparation pour la révision de ce plafond à 8.000 dinars.

 

 

23/12/2016 | 14:37
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Commentaires (21)

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El Chapo
| 24-12-2016 18:47
Un seu mot pour résumer ce qui se pass dans ce patelin : ça se somalise à vue d'oeil

A safsaf 123
| 24-12-2016 14:50
Non Safsaf, ton frère n'a pas raison, la chambre des concessionnaires existe depuis plusieurs années et elle est affiliée à l'UTICA et non pas à l'UGTT.

open-sky
| 24-12-2016 11:31
Vous avez entièrement raison mon frère

Mounir
| 24-12-2016 09:52
Dans l'article ci-dessus, on peut lire:
"M. Mahjoub a rappelé que le marché de l'automobile est libre à l'importation, selon les accords signés entre la Tunisie et l'OMC."

C'est très triste que Mr. Mahjoub menace la Tunisie avec les accords de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), il n'y a plus de morale dans notre pays, tout le monde veut faire de l'argent au prix de ruiner la Tunisie. La Tunisie est trahie par ses propres enfants, où allons-nous?????


Je rappelle que 'la Chambre syndicale des concessionnaires automobiles" n'a rien avoir avec l'UGTT. Je rappelle aussi que le parti Ennahdha au temps de l'ex troïka a donné naissance à des milliers de syndicats indépendants afin d'affaiblir L'UGGT, et aujourd'hui nous récoltons les fruits de l'idiotie de certains des politiciens de l'ex troïka. Oui, Ennahdha a encouragé la naissance de milliers de syndicats champignons, au lieu de les laisser sous la même direction'

Adnène
| 24-12-2016 09:31
Dans un pays non industrialisé le commerce est un moyen de créer de la richesse, la bureaucratie tunisienne ne l'a jamais compris et ne le comprendra jamais....surtout en confondant commerce et spéculation. Décourager aussi brutalement les commerçant de voitures qui traitent avec les constructeurs est du pur amateurisme des fonctionnaires qui s'exposeront à des turbulences face aux pays producteurs où le secteur export autos est réglé comme du papier à musique. Et on voit comment cet amateurisme est en train de détruire la Tunisie pierre par pierre.

Hamadi
| 24-12-2016 09:29
La réglementation des changes Tunisienne, interdit aux banques et aux importateurs, l'ouverture des lettres de crédit, en l'absence d'Autorisations d'importation préalablement autorisées par le ministère du commerce et la BCT. Les expéditions de voitures détournées sur Malte faute d'autorisation d'importation, c'est une blague !! Les marchandises sont acheminées au port de l'importateur, conformément au connaissement, les instructions de l'expéditeur. les concessionnaires Tunisiens avide de gain facile, et non dotés d'aucun sens de nationalisme (cf le grave déficit de notre balance commercial), contribuent activement à aggraver les problèmes de circulation. La diversité des modéles disponibles ne facilite pas les importations groupées à des prix mieux négociés. Les fabricants accordent de grosses remises de prix en fin de saison face à des marchés moroses. Il s'agit plutôt d'une campagne d'intimidation menée par le lobbying des concessionnaires pour faire plier le ministère du commerce et la BCT.

Ramoutoun
| 23-12-2016 20:13
L'Etat devrait au vu de la situation critique de nos réserves en devises exiger que les fabricants automobiles développer avec leurs concessionnaires respectifs des projets de composantes automobiles en Tunisie et accorder les quotas à concurrence des entrées en devises des exportations en composantes
Ça s'appelle la sous-traitance et où les tunisiens excellent et vive le patriotisme économique de nos pauvres et victimes concessionnaires

A SAFSAF123
| 23-12-2016 19:02
Permettre également aux immigrés de ramener du bois,de l'acier,des scanners,des avions et pourquoi pas d'autres gens pour nous remplacer.

safsaf123
| 23-12-2016 18:32
Au lieu de faire gaver des concessionnaires ayant des monopoles et lapidant des devises pour des voitures pourries on devrait permettre aux tunisiens vivant à l'étranger d'amener des voitures en payant seulement la TVA. On aurait économisé des devises et en faisant baisser les prix et en mettant mettant fin à des lobbies.

Logique
| 23-12-2016 18:23
C'est pourtant très simple à comprendre. La demande avoisine les 80.000 véhicules par an. Cette demande est satisfaite à hauteur de 55.000 par les concessionnaires et 25.000 par le marché du FCR, dit parallèle. Quand les quotas baissent le FCR augmente et vice et versa.
Les concessionnaires payent des droits de consommation, la TVA, la CNSS, l'impôt sur le bénéfice et diverses autres taxes en plus du fait qu'ils investissent et emploient des gens. Il est normal qu'ils gagnent de l'argent pour continuer à investir et à employer les gens.
Ceux qui profitent des avantages du marché parallèle en détournant les privilèges accordés aux immigrés « se débrouillent des devises », ne payent absolument rien à l'Etat, emploient des jeunes sans aucune couverture sociale, polluent les espaces publiques et n'assurent pas le service après vente.
Sachant que la demande sera de toute manière satisfaite et que les 80.000 véhicules seront de toute manière importés, il faut se poser la question de savoir à qui donner la préférence, à l'officiel ou au parallèle. Qui emploiera vos enfants ? Qui investira ? Qui payera vos retraites ? Qui contribuera aux recettes de l'Etat ?
Maintenant il faut savoir ce qu'on veut.