être un "asocial" numérique devient même louche dans cette culture d'exposition a outrance, il y a quelques années un recruteur qui m'interviewait pour un emploi m'a même demandé pour quelle raison il ne m'a pas trouvé sur facebook, depuis je me suis juré que je ne m'y inscrirais jamais.

Le président de l'Instance nationale de protection des données personnelles (INPDP), Chawki Gaddes, était l’invité de la matinale de Hamza Belloumi sur Shems FM ce mardi 25 octobre 2016 pour faire un état des lieux critique de la protection des données personnelles en Tunisie.
A la question de Hamza Belloumi : « Quelles sont les institutions publiques concernées par cette gestion répréhensible de nos données personnelles ? » Le président a répondu : « Concernant la CNAM, la SONEDE, la CNSS, la CNRPS, la STEG, les cliniques, les hôpitaux ...Sachez que nos données nationales et personnelles sont hébergées à l’étranger et sont traitées comme de la contrebande ! Pour ce qui est des admissions dans les cliniques et les hôpitaux et lors desquelles des relevés d’empreintes sont exigés, il faut savoir que cette exigence est illégale car seul le ministère de l’Intérieur a le droit d’exiger un relevé d’empreinte du citoyen ».Il a également mentionné que les sociétés telles que Tunisair, Monoprix et Promosport sont concernées par ces infractions au respect des données personnelles.
Chawki Gaddes a ajouté que le droit à la protection des données personnelles est constitutionnalisé à l’article 24 de la Constitution qui consacre que l’Etat protège la vie privée des individus et leurs données personnelles, ajoutant que c’est la loi organique N°63 de juillet 2004 qui définit la notion de droit à la protection des données personnelles. M. Gaddes a, par ailleurs, indiqué que des plaintes ont été déposées pour dénoncer l’illégalité des pratiques concernant les données privées, ainsi 12 dossiers ont été envoyés au procureur de la République mais les poursuites sont restées mortes, selon le président de l’INPDP.
Concernant les pénalités du non-respect à la vie privée, le président de l’INPDP a rappelé que ce non-respect peut entrainer des peines privatives de liberté (1an) et 5000 dinars d’amende. S’adressant au chef du gouvernement, Youssef Chahed, Chawki Gaddes a déclaré « Il faut faire prendre conscience aux employés de nos administrations publiques que le respect et le bon usage de nos données personnelles est une obligation ».
Cette gestion des données privées est un excellent moyen de brasser de l’argent pour renflouer les caisses de l’Etat selon Chawki Gaddes comme il l’a précisé : « Regardez le Maroc et le Sénégal par exemple, ils ont réussi dans ce domaine et aujourd’hui c’est des milliards qu’ils ont brassé ». Prenant l’exemple de la société AIRBUS qui ne peut plus traiter elle-même les données de ses clients, Chawki Gaddes a indiqué que « vu le nombre d’ingénieurs tunisiens au chômage et vu l’ingéniosité tunisienne dans le domaine des Tic, il est possible de créer un marché fructueux dans ce domaine. Il suffirait d’appliquer la loi pour créer de l’emploi et brasser des milliards ».
K.H
Commentaires (5)
Commenterlorsque notre vie privée devient un produit
être un "asocial" numérique devient même louche dans cette culture d'exposition a outrance, il y a quelques années un recruteur qui m'interviewait pour un emploi m'a même demandé pour quelle raison il ne m'a pas trouvé sur facebook, depuis je me suis juré que je ne m'y inscrirais jamais.
Délocaliser l'informatique des sociétés
quoi de neuf ?!
@BN
"qui ne peux plus" => "qui ne peut plus"
de rien.
B.N : Merci d'avoir attiré notre attention.

