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La Coalition pour les femmes de Tunisie conteste la décoration de Marzouki et Ghannouchi

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La Coalition pour les femmes de Tunisie, qui regroupe 15 associations fondatrices autour de la défense et de la promotion des droits humains pour garantir l’égalité de genre et la citoyenneté, a contesté le prix décerné à Moncef Marzouki et Rached Ghannouchi, dans un communiqué largement diffusé auprès de différentes instances au Royaume Uni dont les universités. Voici le texte intégral :
«Nous, Femmes de Tunisie, sommes outrées à l'annonce de la nomination de Marzouki président provisoire, et Rached Ghannouchi président du parti Ennahdha pour le Chatham House Prize.
Nous, Femmes de Tunisie, considérons cette nomination comme un poignard dans nos entrailles.
Depuis l'élection du parti Ennahdha, qui a suivi le soulèvement populaire contre le régime dictatorial de Ben Ali pour un Etat de droit, la dignité, l'égalité, et la justice sociale, jamais on n’avait connu une telle polarisation dans notre pays.
Ce que nous considérons, nous Femmes de Tunisie, comme trahison de la part de cette honorable institution qu'est le Chatham House, est que ce choix s’est fait sans nullement tenir compte de la réalité tunisienne et de ce que le peuple tunisien endure comme injustices depuis la révolution sous le pouvoir desdits Marzouki et Ghannouchi.
Le projet de Ghannouchi est aux antipodes du projet démocratique que le peuple tunisien attend après la révolution des jeunes et des braves.
Ghannouchi n'est pas un homme de compromis. Son projet s'est avéré au fil des mois celui d'un parti fondamentalement théocratique et islamiste dont l’objectif est d’islamiser la Tunisie, pays à plus de 90% musulman!
Depuis plus d'un an maintenant Ghannouchi s'acharne à bloquer le processus démocratique dans le pays, à bloquer l'écriture de la Constitution par des experts en droit constitutionnel, s'acharnant à imposer la Chariâa par tous les moyens, sans tenir compte de l'appel du peuple et son refus de retomber dans la dictature. N'était-ce l'opposition de la société civile et tout particulièrement les femmes de Tunisie, le projet de constitution préconisé par lui et ses alliés au sein de la Troïka, serait passé.
Ghannouchi ne considère pas la femme comme l'égale de l'homme. Pendant que nous, femmes de Tunisie demandons la constitutionnalisation des droits humains pour garantir l'égalité de genre et la citoyenneté, le parti au pouvoir refuse catégoriquement l'insertion de la référence à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, considérant que la femme est complémentaire de l'homme et non son égale, l'égalité devant l'héritage, qui n est déjà plus un sujet tabou en Tunisie, est totalement rejetée.
Ghannouchi et sa branche armée, les salafistes, sont déterminés à instiller la peur et la terreur parmi les femmes de Tunisie. Et leur projet est en cours d'exécution depuis des mois. Agressions, viols (commis même par certains agents de la police) constituent une partie intégrante d’un projet axé sur le nécessaire contrôle des femmes et de leur corps afin de faciliter l’installation d’un Etat islamiste théocratique, ce qui nous replongerait dans les ténèbres de l'histoire où le peuple était sujet et non citoyen.
Ben Ali, l'ancien dictateur, avait été en son temps primé par le monde occidental dans le mépris total et en faisant fi des intérêts du peuple tunisien.
Si la Grande Bretagne ne veut, ni ne peut soutenir le peuple tunisien, alors qu'elle nous laisse à notre combat et à notre lutte pour nos droits et nos libertés, sans interférer en consolidant le terrain pour ces dictateurs et terroristes.
Notre seul espoir étant les prochaines élections, nous, Femmes de Tunisie, sommes unies avec toute la société civile et toutes les forces démocratiques dans le pays pour recréer un équilibre. Après tout, le parti théocratique au pouvoir n'a-t-il pas obtenu que 18% aux élections du 23 octobre 2011?
Nous, Femmes de Tunisie, sommes solidaires autour d'un unique objectif avec toutes les forces démocratiques du pays, pour élaborer et mettre en œuvre une feuille de route pour sauver notre patrie de la faillite et renforcer les valeurs pour lesquelles notre révolution a eu lieu : Etat de droit, travail, liberté, dignité, égalité de genre et citoyenneté, en vertu des droits et des libertés selon la Déclaration universelle des droits de l’Homme ».
D’après communiqué
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