alexametrics
mardi 06 mai 2025
Heure de Tunis : 08:22
Dernières news
Tourisme – Tunisie : La gestion calamiteuse d'Elyes Fakhfakh en débat
13/09/2012 | 1
min
Tourisme – Tunisie : La gestion calamiteuse d'Elyes Fakhfakh en débat
{legende_image}

Un déjeuner-débat a été organisé jeudi 13 septembre 2012, à l'hôtel Majestic (Tunis), par l’Association des Directeurs de journaux avec la Fédération tunisienne de l’Hôtellerie (FTH) et la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV).

Une rencontre sans ordre du jour particulier, il s’agissait de parler à bâtons rompus entre les professionnels et les journalistes autour des problèmes des professionnels du secteur. Une rencontre sans la présence de l’administration et des membres du gouvernement qui avait pour avantage de parler sans langue de bois.

Mohamed Belajouza, président de la FTH et Mohamed-Ali Toumi ne sont pas allés du dos de la cuillère et ont exposé franchement les problèmes actuels des hôteliers et des voyagistes dont une bonne partie peut trouver facilement une solution s’il y a une réelle volonté de bien faire de la part des politiques et de l’administration.

Justement, c’est ce manque de volonté de coopération qui a été mis en évidence par les deux présidents. C’est aussi ce mépris de l’administration et du ministre Elyes Fakhfakh qui est dénoncé puisqu’on considère les professionnels du tourisme comme de simples mendiants, tendant la manche et cherchant l’assistanat.

Comme le fait remarquer M. Belajouza, le ministre a pourtant bien déclaré un jour que le secteur ne peut avancer que si les hôteliers avancent. Et le même a bien déclaré que le secteur est sinistré et malade.

 

Mohamed Ali Toumi évoque cette question de statistiques que présentent régulièrement le ministère pour faire bonne figure devant l’opinion publique et relève le rouge contenu dans ces chiffres et cette manie de prendre comme année de référence, des années de crise, afin de faire valoir la croissance. « Or, il ne s’agit pas de problèmes de chiffres, mais de stratégie ! », s’étrangle le président de la FTAV.

Ce que dénonce M. Toumi, tout de suite soutenu par M. Belajouza, c’est cette absence de tractation avec les professionnels. « On nous parle de co-gestion, or on n’a rien vu de tel ! On nous invite toujours à la dernière minute, voire après l’événement, on ne nous associe à rien. Ils choisissent seuls le chemin à prendre, puis ils nous invitent », indique M. Toumi avant d’ironiser sur le manque d’expérience d’Elyes Fakhfakh rempli de bonnes intentions, mais qui ne servent à rien à elles seules.

Pour illustrer ses propos, il évoque les deux prochains plus importants salons touristiques de Paris et de Londres. « Top Résa démarre la semaine prochaine et nous n’avons fait, jusque là, aucune réunion de travail et il n’y en aura pas, indique M. Toumi. Comment va-t-on discuter avec les TO ? Comment va-t-on discuter avec les partenaires étrangers ? De quelle stratégie va-t-on leur parler ? » 

Il conclut son intervention en jurant que la Tunisie demeurera éternellement un pays touristique qu’ils le veuillent ou non !

 

L’exaspération du président de la FTAV est relayée par Mohamed Belajouza, un véritable vieux de la vieille de l’hôtellerie qui soulève le problème de la gestion calamiteuse et unilatérale du budget marketing du tourisme, alors que les hôteliers y participent à hauteur de 1% de leur chiffre d’affaires.

« C’est nous qui savons ce que le touriste veut. Le touriste vient nous voir dans nos hôtels et non visiter les bureaux de l’avenue Mohamed V (siège du ministère) », s’exclame le président de la FTH.

Il fait remarquer que le ministère axe toute sa stratégie sur la base d’un nombre de touristes donné par les entrées aux frontières, alors que ce chiffre ne correspond pas à la réalité puisqu’une bonne part de ces visites est composée de Libyens qui louent des demeures privées et ne vont pas dans les hôtels. « On a un ministère et tout le tralala pour quatre millions de touristes ! », dit-il.

M. Belajouza relève cette boutade du ministre, observée cette semaine, à propos de la nouvelle taxation sur les compagnies aériennes, alors que ni le PDG de Tunisair, ni le ministre du Transport n’en sont informés.

Précision importante de Mohamed Belajouza qui donne une idée sur ce qu’est advenu du secteur du tourisme sous Elyes Fakhfakh : « Nous avons appris cette information sur les journaux ! Tout comme beaucoup d’autres, la dernière en date celle de la création d’une nouvelle structure chapeautant le secteur qu’on vient de lire ce matin sur Facebook ! ».

 

Quelles sont les solutions ? Aussi bien M. Belajouza que M. Toumi cherchent pourtant à être constructifs. Ils font référence aux différents rapports et recommandations de bureaux d’études nationaux et internationaux (dont le dernier, celui de la Banque mondiale transmis à l’ANC) et il suffit juste d’appliquer ces recommandations. Aussi bien le ministre que le chef du gouvernement (tout comme les deux anciens Premiers ministres) sont au courant de ces rapports et ces recommandations. Mais les professionnels demeurent toujours à l’écart de toute prise de décision qui les concerne. 

 

Outre ces recommandations de bureaux d’études, les professionnels ont présenté à plusieurs reprises des idées qu’ils estiment bonnes. « Mais nos dossiers trainent sur les bureaux et nos idées sont jetées aux oubliettes. Il ne s’agit pas de personnaliser, indique M. Toumi mais on se doit de classer les priorités. C’est là toute la différence. Ils ont leurs priorités, nous avons les nôtres. Je ne fais pas de politique et je n’aime pas la politique, mais je n’aime pas qu’on se foute de nos gueules. Je ne pense pas que la révolution est là pour les règlements de comptes »

Et de se défendre ensuite de ces accusations répétées d’assistanat en évoquant les différentes taxes spécifiques au secteur et toute la valeur ajoutée qu’apportent les professionnels au pays, ainsi que ces demandes répétées de coordonner la stratégie et d’apporter de nouvelles idées qui ne coûtent pas forcément grand-chose.

Le débat a ensuite abordé le vieux sujet épineux de l’endettement et des lourds crédits usuriers des banques.  Un problème qui n’est toujours pas solutionné en raison du manque de volonté politique.

13/09/2012 | 1
min
Suivez-nous