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Rached Ghannouchi : « Nous croyons que l'avenir sera prometteur »
13/09/2012 | 1
min
Rached Ghannouchi : « Nous croyons que l'avenir sera prometteur »
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Le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, actuellement à Doha pour la promotion de son livre « Democracy and Human Rights in Islam » (La démocratie et les droits de l’Homme dans l’Islam), accorde une interview à la chaîne Al Jazeera, dans laquelle il revient sur les relations entre les membres de la coalition tripartite au pouvoir, sur les accusations de Moncef Marzouki, la souplesse observée à l’égard des salafistes et sa récente plainte déposée contre le journal britannique « The Independant ».

Selon Rached Ghannouchi, « la Troïka est restée intacte depuis les élections du 23 octobre, ce qui représente un exercice difficile dans toute coalition au pouvoir ». Il qualifie les déclarations de Moncef Marzouki, accusant Ennahdha de dominer la vie politique tunisienne et le comparant à l’ancien RCD, de « inappropriées » et affirme que « Moncef Marzouki est notre président, et même s’il lui est arrivé de nous critiquer, il a réaffirmé son alliance avec Ennahdha et dans la coalition au pouvoir. Si ce choix était à refaire, il aurait sans doute réitéré son engagement avec Ennahdha, le considérant comme une alliance stratégique entre les islamistes et laïques modérés ».

Lors de cette interview, Rached Ghannouchi revient également sur le « statut complémentaire » de la femme proposé par Ennahdha dans le projet de la nouvelle constitution, et ce, malgré son engagement à un « attachement au statut de la femme et au CSP ». Il déclare à ce sujet que « l’égalité entre l’homme et la femme est un de nos principes immuables et la complémentarité ne remet pas en cause cette égalité, qui sera consacrée dans de nombreux autres articles de la Constitution. La complémentarité inclut la notion de famille, qui n’est pas comprise dans la notion d’égalité ».

Au sujet du procès intenté au journal britannique « The Independant », et au journaliste Robert Fisk (lire notre article à ce sujet) Rached Ghannouchi précise « qu’il s’agit d’un journal respectable et d’un grand journaliste, mais qui a publié de fausses informations, outrepassant ainsi les limites du raisonnable. Ils doivent répondre de leurs actes. J’ai chargé le cabinet Peter Carter Rudd à Londres d'intenter un procès contre le journal et le journaliste, ou du moins de demander des excuses ».

Interrogé sur « la souplesse dont fait preuve le gouvernement tunisien avec la mouvance salafiste », il déclare : « les salafistes font partie du peuple tunisien, jouissent des mêmes droits et sont soumis aux mêmes obligations. Nous défendons leur droit d'exprimer librement leurs opinions, mais ils doivent respecter la loi et seront passibles de sanction dans le cas contraire ».
Rached Ghannouchi revient également sur les menaces qui pèsent contre les journalistes et artistes tunisiens dont « nombreux affirment qu’elles sont faites dans le but de taire la critique politique », précisant que « Ennahdha n'a déposé aucune plainte contre des journalistes ou des artistes […] Nous défendons la liberté de création et d’expression, mais ces libertés ne sont pas absolues et devront être limitées par des coutumes et des valeurs qui prévalent dans chaque société, et qui doivent être respectées par les journalistes et artistes ».

A propos de la campagne « Ekbess », le leader d’Ennahdha fait part de « l’insatisfaction des jeunes du mouvement des réalisations gouvernementales, aspirant à plus de fermeté dans le traitement des dossiers de la justice transitionnelle, de la corruption et à l’exclusion des membres du régime déchu ».

« Nous gagnons plus d’expérience avec le temps qui passe et nous faisons des progrès dans le traitement des problèmes qui surviennent, tout en coopérant avec d’autres parties. Nous croyons que l’avenir sera prometteur ».


Synda TAJINE

Cliquer ici pour lire l’interview dans son intégralité
13/09/2012 | 1
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