Jalel Eddine Ben Rejeb, Directeur général de l’Institut national des statistiques (INS), est intervenu, mercredi 6 juin 2012, sur les ondes d’Express FM pour discuter de la polémique sur la crédibilité des statistiques en Tunisie et répondre à Hachemi Aleya.
Ce dernier, universitaire et docteur en sciences économiques avait, en effet, critiqué la méthodologie adoptée par l’INS pour calculer le taux de croissance en Tunisie. Selon lui il s’agit d’une manipulation utilisée à des fins politiques.

Dans son intervention, Jalel Eddine Ben Rejeb a qualifié l’INS de «thermomètre du pays» et a réfuté les déclarations de Hachemi Aleya soulignant que depuis la révolution, l’INS n’est plus confondu avec son Directeur général mais représente l’œuvre de près de mille statisticiens dont la compétence est internationalement reconnue.

Selon lui, la méthodologie de calcul des statistiques diffère d’une école à une autre et tous ceux qui critiquent les chiffres de l’INS doivent cibler les limites ou les avantages de cette méthode et non s’attaquer aux personnes en charge de la production des chiffres.
Le directeur général de l’INS a souligné, par ailleurs, que le taux de croissance, s’il a été calculé en adoptant l’ancienne méthode, c'est-à-dire aux prix constants de 2005, il atteindrait les 5,5%.

D’autre part, Jalel Eddine Ben Rejeb a annoncé que de nouvelles statistiques sur le taux de pauvreté et sur le commerce extérieur seront rendues publiques dans les dix prochains jours.
Il a rappelé, par ailleurs, qu’il existe deux méthodes pour mesurer le taux de pauvreté, une qui le calcule en termes monétaires (le nombre de dinars dont dispose un Tunisien chaque jour) ce qui donne un taux de 4% pour l’année en cours.
La deuxième méthode apprécie la pauvreté en termes de misère humaine (degré d’accès ou non aux soins, à l’éducation et aux services administratifs, ce qui donne un taux d’environs 20%.