Le Front tunisien des associations islamiques, organisateur de la manifestation pour l’instauration de la Chariâa du dimanche 25 mars 2012, reconnu pour faire partie du mouvement salafiste, a publié, mardi, un communiqué dans lequel il apporte certains éclaircissements, selon la TAP.

Tout d’abord, les organisateurs indiquent qu’ils ont refusé la proposition du ministère de l’Intérieur de faire leur manifestation à l’avenue Mohamed V, «prétextant que l’avenue Habib Bourguiba a une "sensibilité particulière à ce genre de manifestation"», soulignant qu’ils ont insisté sur la tenue de leur rassemblement devant le Théâtre municipal.
72 heures après le silence du ministère de l’Intérieur, ils ont considéré ceci comme étant une «autorisation officielle» pour la tenue de leur manif. D’autre part, dans ce communiqué, les islamistes affirment avoir été étonnés, samedi dernier, d’apprendre la décision du ministère de l’Intérieur, d’accorder son autorisation à la tenue d’une manifestation culturelle le même jour au même lieu (devant le Théâtre municipal) au même timing.
Les responsables au sein du Front ont décidé de délocaliser leur rassemblement vers la Place du 14 Janvier à l’autre extrémité de l’avenue Habib Bourguiba, ajoutant que les organisateurs se sont pliés en quatre pour le bon déroulement de ce rassemblement et qu’ils sont, en aucun cas, responsables «des dérapages et des dépassement qui n’engagent que ceux qui les ont commis».

Plusieurs points sont à relever. Tout d’abord, légalement, les organisateurs sont toujours responsables des incidents qui interviennent lors ou juste-après leur manifestation. Ensuite, on se demande comment le ministère de l’Intérieur autorise la tenue de deux manifestations qui sont, dans leur essence, antagonistes le même jour au même lieu et à la même heure ? Des zones d’ombre dans cette histoire qui nécessitent des éclaircissements.