Jaouhar Ben Mbarek, leader du réseau Doustourna, était présent, aujourd’hui 15 février 2012, à la conférence organisée par le Mouvement Kolna Tounes, d’Emna Menif, et a fait part de ses préoccupations quant à la tournure que prend aujourd’hui le débat sur la Constitution.

Concernant le prédicateur Wajdi Ghenim, Jaouhar Ben Mbarek affirme qu’il ne s’agit pas tant de cette personnalité controversée mais de l’orientation idéologique vers laquelle on tente de diriger la population qui inquiète. Jaouhar Ben Mbarek se dit étonné du fait que le gouvernement ne statue pas sur la question, et considère que ce laisser-aller est une stratégie de la part de la «majorité», pour imposer une Constitution dangereuse pour l’avenir démocratique de la Tunisie.

Le leader du Réseau Doustourna s’est notamment étendu sur la Constitution «officieuse» d’Ennahdha, diffusée sur les réseaux sociaux et particulièrement sur l’article 10 de la Constitution, introduisant la Chariâa islamique. Pour lui, il s’agit là de placer la barre très haut sur une Constitution qui ne garantit pas les libertés individuelles et de le faire accepter par la population par la radicalisation des discours et des échelles de valeur. Ainsi, pour Jaouhar Ben Mbarek, ces articles controversés ne passeront certainement pas aux deux tiers des élus de l’Assemblée constituante, ce qui obligerait à passer au référendum, d’où la volonté d’endoctriner les masses pour leur faire accepter cette version de la Constitution. Jaouhar Ben Mbarek a insisté sur l’importance du rôle de la société civile qui doit redoubler de vigilance et prévenir ce type de dérive.