Un point de presse a été organisé samedi 15 octobre 2011 à Tunis, afin de présenter au public un témoignage vivant de personnes arrêtées sous le régime de Ben Ali, pour une affaire montée de toutes pièces, celle connue sous le nom de «la nuit du congrès», du 29 juillet 1993.

En présence de quatre anciens détenus, Mohamed Mseddi, ancien commandant de bord à Tunisair, Koussay Jâïbi pharmacien à l’Ariana, Rached Jaïden étudiant en 3ème cycle de mathématiques à Paris à l’époque, Hammadi Abdelmalek agriculteur ainsi que Noôomène Fekih leur avocat, la conférence a eu lieu avec une large présence des familles et amis des concernés.
Présidant la conférence, Mohamed Mseddi a pris la parole afin de présenter les anciens détenus et de donner un bref aperçu sur leur vécu dans les prisons pendant de longues années. Ces détenus ont été arrêtés le 29 juillet 1993, accusés de préparer un complot contre la sûreté de l’Etat, à l’exception de Hammadi Abdelmalek qui était déjà en prison deux ans auparavant pour des accusations semblables.

Ces détenus, selon leurs témoignages, ne se connaissaient pas et ne se sont rencontrés que lors de l’instruction. Ces détenus ont témoigné à tour de rôles des formes de torture des plus atroces qu’ils ont subies, allant de la torture physique horrible à la torture morale par l’humiliation, l’intimidation et le chantage. Plusieurs parmi eux ainsi que les intervenants parmi les présents dans la salle de conférence n’ont pas pu retenir leurs larmes, faisant de leurs témoignages un moment de grande émotion à donner la chair-de-poule.
Ces détenus, étant des personnes croyantes et pratiquantes, étaient considérées de tendance islamiste, cependant certains nient leur implication politique. M. Mseddi a déclaré que cette affaire, bien que d’une grande gravité, n’a absolument pas été médiatisée, ni à l’époque, ni maintenant après la révolution, c’est pourquoi, ils ont décidé d’organiser cette conférence. Leur but est d’’informer l’opinion publique, de dénoncer ces pratiques inhumaines et de réparer le préjudice moral qu’ils ont subi.

Interrogés à propos du choix de ce timing, à une semaine des élections, M. Mseddi a répondu que le citoyen suit ces jours-ci l’actualité de très près et s’intéresse aux médias, donc il s’agit d’une belle opportunité de médiatiser leur affaire. M. Mseddi a ajouté avec une grande émotion que l’injustice commise ne doit plus jamais se reproduire dans notre pays et c’était le message fort de la conférence.
Etant une affaire incroyable, digne d’un film d’horreur, qui mérité une analyse approfondie et de plus amples informations, nous y reviendrons avec plus de détails après les élections.