Le ministère de l'industrie et de la technologie a déclaré que l'augmentation de la production de ciment n'est pas à l'ordre du jour actuellement.
Le marché local qui consomme actuellement 6,5 millions de tonnes par an, ne peut pas assimiler de nouveaux projets de cimenteries, explique le ministère après l'annonce faite par la société originaire du Singapour « Power King International » concernant sa volonté de construire, avec le groupe tunisien Poulina, une cimenterie dans la délégation de Mazzouna (gouvernorat de Sidi Bouzid).
La même source précise que 15 demandes d'octroi de permis de construction de cimenteries ont été présentées, au cours de l'année 2010.

Le ministère rappelle que la capacité de production des cimenteries déjà opérationnelles, ou en cours de réalisation, devra atteindre à l'horizon 2015, environ 12 millions de tonnes par an.
«La capacité de production programmée peut couvrir la demande intérieure pour les prochaines années avec une marge d'exportation qui n'excèdera pas les 30% de la totalité de production fixée, l'objectif étant de garantir un approvisionnement du marché intérieur en cas d'arrêt de production d'une unité pour maintenance ou toutes autres causes », précise le ministère.
Et de rappeler que la réalisation d'un projet dans ce secteur très énergivore nécessite l'obtention d'un permis.
En effet, une unité de production de ciment d'une capacité d'un million de tonnes par an, consomme environ 80 mille TEP d'énergie, soit la consommation de 10 usines de fabrication de briques d'une capacité de production de 140 mille tonnes chacune. « Exporter du ciment, c'est exporter de l'énergie qui est un secteur subventionné par le budget de l'Etat », explique le ministère.

D'autre part, la société « Power King International » avait annoncé dans un communiqué que le choix de la délégation de Mazzouna (gouvernorat de Sidi Bouzid), est basé sur une étude géologique approfondie, le site occupant une place stratégique entre les marchés algérien à l'Ouest et libyen à l'Est.
L'entreprise précise que ce projet, dont l'investissement avoisine les 350 millions de dinars, sera financé en partenariat avec le groupe tunisien Poulina.
La capacité de production de cette cimenterie ne dépassera pas un million de tonnes, souligne la même source, précisant que son projet ne concurrencera pas les unités tunisiennes opérant pour le marché intérieur.
L'investisseur singapourien a réitéré son engagement de donner la priorité au marché local en cas de pénurie de ce produit et de fournir l'énergie nécessaire au fonctionnement de cette unité (charbon).
Il s'agit en outre de respecter toutes les normes internationales relatives à la pollution environnementale et l'utilisation des technologies.
Il y a lieu de souligner que la société singapourienne a réalisé plus de 15 cimenteries en Chine et en Asie de l'Est.