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Tunisie - Nominations partisanes à réviser, le ministère de l'Intérieur d'abord !

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Tout le monde sait que l’un des principaux points de la feuille de route, ayant servi de base à la formation d’un nouveau gouvernement composé de compétences indépendantes, est celui de la révision des nominations partisanes décidées tout au long des deux dernières années, plus particulièrement celles touchant des secteurs et des institutions ayant un impact direct sur le déroulement des futures élections, prévues avant la fin de l’année 2014 en cours.
Certaines sources parlent de plus de deux mille nominations de ce genre dont près de 80 pour cent sont revenues au parti islamiste d’Ennahdha. Un chiffre énorme quant aux ramifications tentaculaires introduites par ce parti, qui dominait la troïka, dans les rouages vitaux de l’Etat et des différentes administrations et autres sociétés publiques.
Moez Mokaddem, président de l’Union tunisienne pour les services publics et la neutralité de l’administration, a tiré, tout récemment la sonnette d’alarme à ce sujet dans la mesure où il n’y a pas moins de six cents postes qui doivent changer immédiatement de titulaires dont notamment les gouverneurs, les délégués, les chefs des délégations spéciales, les responsables des grandes sociétés publiques, les organismes ayant trait aux investissements sans oublier les postes clés dans les administrations au sein des différents ministères.
M. Mokaddem, qui cite des données avérées, lors de la même interview accordées à Mosaïque FM, relève un hic à savoir que bon nombre de ces nominations a été décidé lors des derniers jours du gouvernement d’Ali Laârayedh dont plus particulièrement chez Abdelkrim Harouni au ministère du Transport, ce qui laisse supposer une volonté délibérée de poursuivre le « minage » de l’administration jusqu’à la dernière minute. Sans oublier les multiples hauts postes accordés sans publication au JORT.
Qu’attend le nouveau chef du gouvernement pour mettre à exécution cette clause primordiale de la feuille route et déterminante pour la réussite de cette dernière phase transitoire en vue de garantir des élections libres, démocratiques et transparentes ? C’est la question que les observateurs se posent, car le temps passe et presse.
En effet, il était prévu qu’une commission soit mise sur pied et composée de personnalités indépendantes pour superviser ladite opération de révision des nominations partisanes. Or, rien n’a été fait, jusqu’à maintenant à ce propos. A part les changements opérés au sein du cabinet de Mehdi Jomâa et de certains cabinets des ministres. Trop peu, estiment les analystes.
Il a beau bénéficier, le chef du gouvernement, d’un préjugé favorable et d’une période de grâce, mais la patience a des limites. Il est vrai qu’il s’est retrouvé, rapidement, face à des défis lancés par les terroristes, mais ceci n’explique pas tout quant à cette lenteur à faire démarrer le processus de la révision des nominations, car un responsable est, toujours, appelé à traiter plusieurs dossiers en même temps. Et s’il ne peut gérer qu’une seule problématique à la fois, on ne sera pas sorti de sitôt de l’auberge.
Et justement, parlons-en de la lutte contre le terrorisme qui nous amène à évoquer, inéluctablement la situation au ministère de l’Intérieur, un département si sensible et qui serait un des plus touchés par lesdites nominations partisanes.
Or, malgré tous les appels par les diverses composantes de l’opposition, Mehdi Jomâa a tenu à reconduire Lotfi Ben Jeddou à la tête de ce ministère. Motif invoqué : l’amélioration de la situation sécuritaire et la familiarisation de M. Ben Jeddou avec les rouages de ce département. Sans oublier le forcing exercé par Ennahdha, le CPR, via notamment l’Assemblée nationale constituante.
On se rappelle que les divers ténors d’Ennahdha ont crié sur tous les toits l’obligation de reconduire M. Ben Jeddou, Walid Bennani allant jusqu’à appeler les Kasserinois à organiser une marche de soutien pour le maintien du titulaire du ministère de l’Intérieur !
Et pour couper la poire en deux, M. Jomâa a doublé le ministre de l’Intérieur d’un autre ministre chargé de la sécurité tout en avouant, dès le départ, que les prérogatives des deux responsables n’étaient pas encore fixées d’une manière claire. « On verra », avait-il lancé sèchement en réponse à une question d’un journaliste sur ce point.
Or, il semble que Ridha Sfar, ministre chargé de la sécurité, se trouve en « quarantaine ». Non seulement, il n’a pas encore de prérogatives, mais il ne bénéficie ni de voiture de fonction ni de protection rapprochée due à son rang. D’ailleurs, cette donnée, très grave a été formulée en direct sur les plateaux d’une chaîne de télévision, par l’expert Nasr ben Soltana, sous forme d’appel à Mehdi Jomâa qui n’a pas démenti l’information. Nous ne saurons pas s’il a pris les mesures nécessaires pour remédier à cette situation anormale.
En même temps, plusieurs témoignages confirment que M. Ben Jeddou est dépassé par les enjeux et par les tiraillements au sein de son département. Moez Mokaddem assure que le ministre de l’Intérieur ne maîtrise pas encore ses cadres, sachant qu’il avait, lui-même, avoué, par le passé que certains agissements le dépassaient.
Ces derniers temps, les voix se sont multipliées pour s’élever contre l’absence de la volonté politique de lutter efficacement contre le terrorisme. Sahbi Jouini, responsable syndical des unités de sécurité affirme détenir des documents intimant l’ordre de ne pas intervenir malgré les informations avérées de l’existence d’un danger terroriste.
Walid Zarrouk, dans un appel lancé aujourd’hui même sur les ondes d’Express FM, a exhorté Mehdi Jomâa à « protéger les forces de sécurité contre les éventuels coups portés dans le dos », car pour faire face aux terroristes, elles sont assez compétentes pour s’en charger. Il s’agit là d’une allusion claire quant à l’existence d’éventuels circuits parallèles qui rament à contre-courant. Et c’est très grave ! En effet, d’après le même M. Mokaddem, cité plus haut, aucune des nombreuses nominations partisanes au sein du département de l’Intérieur n’a été révisée.
Il est utile de souligner, enfin, l’ordre de Mehdi Jomâa pour l’ouverture d’une enquête immédiate sur le témoignage d’un citoyen en direct sur une chaîne de télévision à propos de la récente embuscade à Jendouba. Fallait-il attendre qu’une injonction vienne du chef du gouvernement pour entamer une pareille procédure qui aurait dû être effectuée, illico presto après ledit témoignage ? Laxisme ou volonté délibéré d’occulter pareille donne, les faits sont graves et incitent à la prise de décisions, à la fois, urgentes et énergiques
Certaines sources parlent de plus de deux mille nominations de ce genre dont près de 80 pour cent sont revenues au parti islamiste d’Ennahdha. Un chiffre énorme quant aux ramifications tentaculaires introduites par ce parti, qui dominait la troïka, dans les rouages vitaux de l’Etat et des différentes administrations et autres sociétés publiques.
Moez Mokaddem, président de l’Union tunisienne pour les services publics et la neutralité de l’administration, a tiré, tout récemment la sonnette d’alarme à ce sujet dans la mesure où il n’y a pas moins de six cents postes qui doivent changer immédiatement de titulaires dont notamment les gouverneurs, les délégués, les chefs des délégations spéciales, les responsables des grandes sociétés publiques, les organismes ayant trait aux investissements sans oublier les postes clés dans les administrations au sein des différents ministères.
M. Mokaddem, qui cite des données avérées, lors de la même interview accordées à Mosaïque FM, relève un hic à savoir que bon nombre de ces nominations a été décidé lors des derniers jours du gouvernement d’Ali Laârayedh dont plus particulièrement chez Abdelkrim Harouni au ministère du Transport, ce qui laisse supposer une volonté délibérée de poursuivre le « minage » de l’administration jusqu’à la dernière minute. Sans oublier les multiples hauts postes accordés sans publication au JORT.
Qu’attend le nouveau chef du gouvernement pour mettre à exécution cette clause primordiale de la feuille route et déterminante pour la réussite de cette dernière phase transitoire en vue de garantir des élections libres, démocratiques et transparentes ? C’est la question que les observateurs se posent, car le temps passe et presse.
En effet, il était prévu qu’une commission soit mise sur pied et composée de personnalités indépendantes pour superviser ladite opération de révision des nominations partisanes. Or, rien n’a été fait, jusqu’à maintenant à ce propos. A part les changements opérés au sein du cabinet de Mehdi Jomâa et de certains cabinets des ministres. Trop peu, estiment les analystes.
Il a beau bénéficier, le chef du gouvernement, d’un préjugé favorable et d’une période de grâce, mais la patience a des limites. Il est vrai qu’il s’est retrouvé, rapidement, face à des défis lancés par les terroristes, mais ceci n’explique pas tout quant à cette lenteur à faire démarrer le processus de la révision des nominations, car un responsable est, toujours, appelé à traiter plusieurs dossiers en même temps. Et s’il ne peut gérer qu’une seule problématique à la fois, on ne sera pas sorti de sitôt de l’auberge.
Et justement, parlons-en de la lutte contre le terrorisme qui nous amène à évoquer, inéluctablement la situation au ministère de l’Intérieur, un département si sensible et qui serait un des plus touchés par lesdites nominations partisanes.
Or, malgré tous les appels par les diverses composantes de l’opposition, Mehdi Jomâa a tenu à reconduire Lotfi Ben Jeddou à la tête de ce ministère. Motif invoqué : l’amélioration de la situation sécuritaire et la familiarisation de M. Ben Jeddou avec les rouages de ce département. Sans oublier le forcing exercé par Ennahdha, le CPR, via notamment l’Assemblée nationale constituante.
On se rappelle que les divers ténors d’Ennahdha ont crié sur tous les toits l’obligation de reconduire M. Ben Jeddou, Walid Bennani allant jusqu’à appeler les Kasserinois à organiser une marche de soutien pour le maintien du titulaire du ministère de l’Intérieur !
Et pour couper la poire en deux, M. Jomâa a doublé le ministre de l’Intérieur d’un autre ministre chargé de la sécurité tout en avouant, dès le départ, que les prérogatives des deux responsables n’étaient pas encore fixées d’une manière claire. « On verra », avait-il lancé sèchement en réponse à une question d’un journaliste sur ce point.
Or, il semble que Ridha Sfar, ministre chargé de la sécurité, se trouve en « quarantaine ». Non seulement, il n’a pas encore de prérogatives, mais il ne bénéficie ni de voiture de fonction ni de protection rapprochée due à son rang. D’ailleurs, cette donnée, très grave a été formulée en direct sur les plateaux d’une chaîne de télévision, par l’expert Nasr ben Soltana, sous forme d’appel à Mehdi Jomâa qui n’a pas démenti l’information. Nous ne saurons pas s’il a pris les mesures nécessaires pour remédier à cette situation anormale.
En même temps, plusieurs témoignages confirment que M. Ben Jeddou est dépassé par les enjeux et par les tiraillements au sein de son département. Moez Mokaddem assure que le ministre de l’Intérieur ne maîtrise pas encore ses cadres, sachant qu’il avait, lui-même, avoué, par le passé que certains agissements le dépassaient.
Ces derniers temps, les voix se sont multipliées pour s’élever contre l’absence de la volonté politique de lutter efficacement contre le terrorisme. Sahbi Jouini, responsable syndical des unités de sécurité affirme détenir des documents intimant l’ordre de ne pas intervenir malgré les informations avérées de l’existence d’un danger terroriste.
Walid Zarrouk, dans un appel lancé aujourd’hui même sur les ondes d’Express FM, a exhorté Mehdi Jomâa à « protéger les forces de sécurité contre les éventuels coups portés dans le dos », car pour faire face aux terroristes, elles sont assez compétentes pour s’en charger. Il s’agit là d’une allusion claire quant à l’existence d’éventuels circuits parallèles qui rament à contre-courant. Et c’est très grave ! En effet, d’après le même M. Mokaddem, cité plus haut, aucune des nombreuses nominations partisanes au sein du département de l’Intérieur n’a été révisée.
Il est utile de souligner, enfin, l’ordre de Mehdi Jomâa pour l’ouverture d’une enquête immédiate sur le témoignage d’un citoyen en direct sur une chaîne de télévision à propos de la récente embuscade à Jendouba. Fallait-il attendre qu’une injonction vienne du chef du gouvernement pour entamer une pareille procédure qui aurait dû être effectuée, illico presto après ledit témoignage ? Laxisme ou volonté délibéré d’occulter pareille donne, les faits sont graves et incitent à la prise de décisions, à la fois, urgentes et énergiques
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