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Après l’annonce du parti de Olfa Hamdi, l’inflation de l’offre politique continue
Par Sofiene Ben Hamida
06/03/2022 | 17:26
3 min
Après l’annonce du parti de Olfa Hamdi, l’inflation de l’offre politique continue


Par Sofiene Ben Hamida

 

Un nouveau parti politique a vu le jour cette semaine. Il s’agit du parti de la Troisième République. Le nombre total des partis politiques en Tunisie s’élève désormais à 284 partis. Sa fondatrice n’est autre que Olfa Hamdi, cette jeune diplômée des universités américaines parachutée à la tête de Tunisair pendant quelques semaines durant lesquelles elles a démontré de bonnes aptitudes en matière de communication. Sans plus.

 

Mais là n’est pas le problème. Olfa Hamdi se présente aujourd’hui, non en tant que manager, mais en tant qu’acteur politique. On ne peut d’ailleurs que l’encourager dans sa nouvelle démarche. En effet, le personnel politique tunisien est vieillissant. Certains chefs de partis politiques sont cramponnés à leurs postes depuis des décennies. L’arrivée de jeunes nouvelles figures pour donner un coup de pied dans la fourmilière est bénéfique, nécessaire même, afin de bousculer les anciens reflexes et moderniser les méthodes de gestion à l’intérieur des formations politiques et dans la sphère publique en général.

 

Il reste maintenant de convaincre les Tunisiens et leur apporter des réponses à leurs questions. L’une de ces questions est de savoir quel serait l’apport d’un nouveau parti politique par rapport à tous les autres partis existants ? La définition la plus commune consiste à dire qu’un parti politique rassemble une frange de la société qui a les mêmes préoccupations et porte les mêmes aspirations. Le parti défend avant tout les intérêts de cette frange de la population au moyen d’accéder au pouvoir ou d’y participer. Parmi les 284 partis politiques existants, on peine à trouver des partis qui ont une identité claire. La plupart d’entre eux se disent appartenir à cet espace « fourre-tout » : centriste, moderniste démocratique et social. Bref tout et n’importe quoi, ce qui explique entre autres raisons, le manque de visibilité de ces partis et leur désaffection de la part du public. Olfa Hamdi n’a pas fait exception et son parti semble être une pale copie de ce qui existe déjà.

 

Pourtant, en Tunisie, quatre grandes familles se sont toujours partagées le paysage politique. Il s’agit des destouriens qui sont l’expression d’un conservatisme modéré et d’un modernisme qui ne bouscule pas l’ordre établi. Les nationalistes arabes qui ont plus de divergences entre eux qu’avec leurs autres adversaires politiques. Les formations de gauche qui se divisent au rythme de la division cellulaire et qui ont perdu leur ultime chance de salut avec l’assassinat de Chokri Belaid. Enfin, il y a les islamistes qui ont des expressions différentes mais qui sont unis autour d’un même projet politique qui est l’instauration d’un Etat islamique. Il ne manquait au paysage qu’un parti carrément libéral. Un vide que le parti Afek aurait pu combler s’il avait joué dés sa naissance la carte du courage et de la franchise.

 

Malheureusement, toutes ces grandes familles politiques ont lamentablement échoué aux yeux des Tunisiens. On se demande d’ailleurs ce que pourrait apporter Olfa Hamdi au paysage politique existant et à cette offre politique inflationniste.

 

Bien entendu, ceci n’est nullement un plaidoyer contre les partis politiques ou en faveur d’un quelconque projet farfelu d’une construction hypothétique de base. Nous restons convaincus que la démocratie participative, seule forme de démocratie possible actuellement compte tenu du développement démographique, repose sur l’existence de partis politiques forts qui favorisent la confrontation des idées et la compétition électorale selon les règles de la loi, de la transparence et de l’éthique. Mais ces partis politiques doivent porter réellement les aspirations d’une frange de la population et non devenir un simple tremplin pour les aspirations personnelles d’aventuriers maquillés en leaders politiques.   

Par Sofiene Ben Hamida
06/03/2022 | 17:26
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Commentaires
Mad
Olfa devrait se rallier à Abir......
a posté le 07-03-2022 à 14:37
....elles devraient faire un couple Arc en ciel, je veux dire H'bel
L'autre
A Olfa Hamdi
a posté le 07-03-2022 à 10:22
A Madame hamdi,
Si vous lisez ce commentaire ou quelqu'un de votre entourage prends connaissance de commentaire, pouvez-vous indiquer où on trouve une copie de votre programme et pouvez-vous nous indiquer de qui est composé ce parti ?
Cette demande émane des autres!!
Rationnel
Parti pour le progres economique
a posté le 06-03-2022 à 20:38
Aucun parti ne défend un programme politique qui peut réussir.
Les quatre familles politiques n'ont pas des idées a offrir pourtant on vit un tournant historique avec la fin de la mondialisation ce qui offre de nouvelles opportunités. On besoin du parti numéro 285.
La guerre de la Russie contre l'Ukraine va recréer deux bloques antagonistes et une nouvelle guerre froide (qui risque de devenir chaude).
Part numéro 285 pourra proposer:
- Sortit de l'OMS et annuler les accords de libre échange
- indépendance alimentaire et meilleurs exploitation des terres agricole
- Indépendance en énergie avec: énergies renouvelables: Solaire PV et CSP, éolien, géothermique ..
- promotion des voitures électriques
- Redémarrage de exploitation des phosphates avec une nouvelle société qui s'occupe de Sra Ouertane, et exploitation des terres rares de ce gisement.
- Industrie de voitures électriques.
- Production hydrogène vert
- Campagne pour l'attraction des investissements dans les start-ups tunisiennes qui ont beaucoup d'atouts le "African Tech Ecosystems of the Future Report 2021-2022":
La Tunisie est classée première pour la rentabilité dans les écosystèmes technologiques du futur 2021/2022 de fDi, et troisième pour le capital humain et la qualité de vie. La catégorie Rentabilité utilise des mesures telles que le salaire moyen des travailleurs qualifiés et les loyers des bureaux pour présenter les pays les plus rentables du continent ; la catégorie Capital humain et qualité de vie évalue le niveau de talent technologique à l'échelle nationale.
Il faut du courage pour confronter ceux qui bloquent le progrès du pays.
AN
Sèm7ouni, j'ai oublié quelqu'un ?
a posté le 06-03-2022 à 19:29
Mme Hamdi a présenté son programme de manière "concrète".

Maintenant, tous les Tunisiens - à l'exception des soi-disant journalistes - se demandent ce que les partis se terminant par Tounis ont à nous offrir, à savoir jusqu'à présent seulement marginaliser les islamistes, donc nouvelle introduction du régime Ben Ali 2.

Les "démocrates" n'ont pas grand-chose à proposer non plus et n'ont même pas défendu notre ARP de la dictature en marche mais ont defendu le nouveau regime au debut.

De la gauche, nous n'avons entendu parler que de Khaddafi, Assad, Essisi et du programme en cours du notre nouveau régime...

De la part d'Ennahdha, nous n'entendons également que l'air chaud habituel des mosquées.

Sèm7ouni, j'ai oublié quelqu'un ?
zozo Zohra
Malheureusement
a posté le 06-03-2022 à 19:06
Ce très grand échec de fourre-tout politique va handicaper les lecteurs tunisiens pour quelques temps.
C'est vraiment dommage, car la Tunisie a besoin de sa jeunesse pour reprendre le flambeau, Absolument
DHEJ
La géologue désignée Chef de Gouvernement...
a posté le 06-03-2022 à 18:28
Doit mettre de l'ordre dans les partis politiques.


Mais bon BHAMALOGUE comme elle est, elle ignore ce que le décret-loi sur les partis lui octroie comme prérogatives!
zozo Zohra
Encore une qui abuse de la naïveté du peuple
a posté le 06-03-2022 à 17:58
Ils viennent tous nous faire des promesses et étaler leurs compétences. Si les tunisiens n'ont pas appris la leçon de ce phénomène de "karkar chlektek warrah" ils ne comprendront rien, jamais rien.
Les carences dans notre mode de pensée sont responsables d'innombrables désastres causés à notre chère Tunisie