La toile, la société civile et les médias s’indigent contre Alaa Chebbi. Des propos misogynes, rétrogrades et profondément choquants sont derrière cette croisade. L’animateur a fait culpabiliser une jeune fille mineure, violée et victime d’inceste, pour ne pas avoir eu la pudeur de « régulariser sa situation ». Entendez par cela, se marier avec son violeur et sauver, ainsi, son honneur. Une victime, « fautive par principe », car ayant, évidemment « une part de responsabilité dans ce qui lui est arrivé ». On accuse Alaa Chebbi d’être rétrograde, misogyne et de tenir des propos répugnants qui placent la victime en fautive et qui alimentent la culture du viol. On l’accuse de se placer en donneur de leçons et d’animer une émission qui banalise les crimes de société et inverse les rôles.
Mais Alaa Chebbi est innocent de toutes ces accusations qu’on veut bien lui imputer. Il n’a fait que mimer des insanités que l’on entend souvent dans notre société. Il n’a fait que se baser sur des articles de loi existant encore dans une Tunisie qui se prévaut d'être « un modèle » en matière des droits des femmes et des libertés qui leur sont conférées. Il n’a fait qu’animer l’une des émissions les plus populaires et les plus regardées de la télévision tunisienne. Il n’a fait que dire aux Tunisiens exactement ce qu’ils ont envie d’entendre.
Les gens continuent à suivre et à boire les paroles de Alaa Chebbi en restant scotchés devant leur écran chaque semaine pendant qu’il jette l’anathème sur les victimes des travers de la société tunisienne venues alerter sur leur situation. Les violées doivent rendre des comptes, les époux cocus doivent reconquérir leur autre moitié, les femmes battues doivent retrouver leur domicile conjugal et les enfants abandonnés doivent demander pardon à leurs parents. Tout ça sous l’œil bienveillant d’un public qui distribue jugements et approbations avant d’éteindre sa télévision et de continuer le même exercice dans la vraie vie. Des émissions qui alimentent, encore plus, le voyeurisme et la vulgarité de ceux qui s’en délectent et en redemandent à chaque fois, tout en continuant à s’estimer au-dessus de la mêlée.
Il est facile de mener une campagne contre Alaa Chebbi, victime de son propre succès et d’une société, elle-même rétrograde et hypocrite. Il est facile de dénoncer des propos nauséabonds tenus lors d’une émission de grande écoute tout en continuant à regarder et à contribuer à l’audimat qu’elle réalise à chaque fois.
Alors que la Constitution tunisienne, énonce dans son article 46 que «l’État prend les mesures nécessaires afin d’éradiquer la violence contre les femmes», le code pénal, lui, stipule dans son article 227 l’aberration suivante : « Est puni d’emprisonnement pendant six ans, celui qui fait subir sans violences, l’acte sexuel à un enfant de sexe féminin âgé de moins de quinze ans accomplis.
La peine est de cinq ans d’emprisonnement si l’âge de la victime est supérieur à quinze ans et inférieur à vingt ans accomplis. La tentative est punissable.
Le mariage du coupable avec la victime dans les deux cas prévus par le présent article arrête les poursuites ou les effets de la condamnation ».
Comment blâmer un simple animateur alors que la loi est de son côté ? Alors que la loi tunisienne offre à chaque violeur une autorisation légale d’échapper aux poursuites judiciaires, et fait de chaque mineure violée une victime à vie, qui doit vivre avec son bourreau ?
Alaa Chebbi est loin d’être le cœur du problème. Il est facile de blâmer un animateur à succès qui n’a aucune qualification réelle pour interagir avec des victimes, psychologiquement fragiles. Un animateur qui ne maitrise pas son sujet et qui se permet pourtant de s’ériger en moralisateur et de distribuer les jugements. Un animateur qui prépare ses émissions à coup de stéréotypes et de clichés et qui se permet, pourtant, de décider qui a tort et qui a raison.
Non Alaa Chebbi n’est pas le problème. Le problème réside dans une société schizophrène et profondément hypocrite et dans des textes de loi qui continuent à légaliser les crimes de société, tout en étant parfaitement anticonstitutionnels.



Commentaires (32)
CommenterLe miroir
Vrai
@Synda Tajine
Chebbi, comment peut-il enfoncer cette jeune femme en public qui lors du premier viol n'était qu'une gamine fasse à des hommes mûrs, mariés et pères de famille. A qui aurait pu t-elle se confier ? à sa marâtre !j'en ai des frissons.
LA "TELEVISION POUBELLE" EN TUNISIE SYMPTOME DE LA CORRUPTION DANS LE PAYS
Le rôle de la télévision est de tirer vers le haut et non de tendre vers le bas.
Lisez les articles du monde entier sur la Tunisie et on ne peut qu'avoir honte de ce pays et de la barbarie.
Comment peut-il affirmer, à une fille de 17 ans, qu'il faut se MARIER AVEC SON VIOLEUR et à la TV !!!??
Ce type est un malade !. Qu'il marie sa fille à un violeur alors !? Ou alors, mariez votre enfant madame à un violeur. Vous comprendrez peut être cette violence et barbarie.
La TELEVISION POUBELLE, tout comme la PRESSE POUBELLE n'est que le symptôme dans ce pays d'une maladie. Et la principale maladie de la Tunisie est la CORRUPTION !!
Les voleurs sont au plus haut niveau de l'Etat. Par conséquent, il ne faut pas s'étonner que le petit peuple se comporte aussi en voleur.
Car le "carburant de Daech" c'est aussi et surtout cette CORRUPTION :
- elle gangrène la justice
- elle contamine l'Etat
- elle appauvrit le pays
- elle restreint les libertés et notamment la liberté d'expression et d'information
- elle rend bête le peuple via des programmes TV de décérébrés
Avant de critiquer le petit ou bas peuple, il faudrait aussi qu'à la tête de ce peuple, dans les "élites" dont vous faites partie, il y ait une remise en cause.
Le RACISME DE CLASSE en Tunisie est phénoménal. Il faut voir comment cette petite bourgeoisie tunisienne et tunisoise, qui singent les Français se comportent avec les petits, les pauvres, les exclus, ceux qui ne mangent pas à leur faim.
J'espère que ce post ne sera pas censuré.
La société est hypocrite, l'animateur complice
Pauvre Chebbi qui n'a pas pu retenir ses pulsions vénales
Voilà ce que vous êtes en train de dire, Madame :-) Je vous laisse apprécier l'odieux de la chose.
PS : la loi dont vous parlez n'existe pas. Le conseil d'A. Chebbi d'épouser le violeur constitue donc une incitation au viol. Incitation dont vous vous rendez complice par votre défense et votre disculpation.
defendre l'indefendable
Un Mysogine et la ST n'y voit que du feu ... c'est ton pote ???? Une Honte de couvrir ce minable
HatemC
| 19-10-2016 19:31
Ce type est un misogyne ... il a tj attaqué les femmes .. dans ses émissions ... vous voulez des exemples en vidéo ?????? Tu veux des exemple ST ??? Ce type est un pourri ... et ne respecte pas les femmes ... Lors d'une émission ... une femme a dit STOP avec sin mari violent ... ce connard l'a persuadé du contraire et a insisté ... Va te faire voir ST ... ton article ne fait pas avancer la cause des femmes et au contraire ... HC
@Fehri
À ses débuts j'avais suivi, grâce à lui j'appris énormément de choses sur "khonar" de la société tunisienne, franchement ça aurait pu être autrement, il faut avouer qu'il avait aidé beaucoup de gens exemple les mamans en difficulté avec leurs enfants à cause de la drogue... pour ça je lui dis bravo.
Mais quand il s'agit de déballer la vie privée des gens en public dommage c'est indécent