
Invité de Hamza Belloumi dans la Matinale du 13 octobre 2020 sur les ondes de Shems FM, le secrétaire général adjoint du syndicat des agents des unités d’intervention, Nassim Rouissi, a exposé une autre version des faits de l’affaire de l’agression de l’avocate, Nesrine Gorneh, par des policiers en août.
L’avocate dit avoir été victime d’agression physique et de séquestration dans un poste de police alors qu’elle était en train d'assister son client lors d'un interrogatoire.
Cette version - confirmée à plusieurs reprises par l’Ordre national des avocats tunisiens (Onat) - a été démentie par les sécuritaires.
Nassim Rouissi a déclaré, dans ce sens, que l’avocate avait bien été mise à l’écart par des policiers dans une pièce du poste de police où les événements se sont déroulés afin de lui éviter de commettre un “crime”.
“Les séquences vidéo fuitées ne montrent qu’une partie de ce qui s’est passé ce jour là. Les policiers n’ont fait qu’intervenir en médiateurs afin de mettre fin à une altercation qui avait éclaté entre l’avocate et une autre dame présente au poste. D’ailleurs, cette dame a déposé plainte contre l’avocate et l’affaire est en cours”, a fait savoir le secrétaire général adjoint du syndicat des agents des unités d’intervention.
En réponse au récit des faits présenté, lundi 12 octobre, par le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Brahim Bouderbala, quant aux pressions que des sécuritaires auraient exercées sur le juge d’instruction au Tribunal de Ben Arous en charge de l’affaire afin de faire libérer leur collègue accusé, Nassim Rouissi a nié catégoriquement précisant qu’une vingtaine d’avocats était présente ce jour là en sit-in pour contester la comparution en état de liberté du prévenu.
Il a soutenu, également, que le groupe d’avocats réunis en soutien à leur collègue, Nesrine Gorneh, avait commis plusieurs infractions.
“Le CD contenant la vidéo a été volé depuis le bureau du juge d'instruction… Ils ont pris la parole lors de la confrontation… Les photos diffusées montrant des agents de sécurité et des syndicalistes regroupés devant le tribunal ont été montées de toute pièces…Et ils ont même tenté d’agresser le juge en charge de l’affaire”, a-t-il indiqué.
Nassim Rouissi a ajouté, au sujet de l’affaire, que le juge d’instruction avait conclu qu’il n’y avait tout simplement pas eu agression et ce après avoir visionné la vidéo et interrogé et la victime et l’accusé.
Il convient de noter que l’Ordre des avocats tunisiens a, lui, appelé, dans la soirée de lundi, à un sit-in et une grève le 16 octobre en signe de protestation contre les atteintes aux avocats.
Brahim Bouderbala a, de son côté, assuré que l’Onat appellerait le président de la République, le chef du gouvernement et le Parlement à intervenir et invoquait, même, les organisations internationales si cela s'avérerait nécessaire.