Chroniques
Actionnaire : petit tu es, petit tu resteras !

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Par Nizar BAHLOUL
L’Etat, depuis des années, multiplie les initiatives pour encourager les entreprises à entrer en bourse et les épargnants à y investir.
La Tunisie grandit, l’économie tunisienne croît, mais il semblerait que la bourse tunisienne tarde à suivre le pas. Sur plusieurs plans. Celui de la taille de marché, du chiffre de ses entreprises cotées et de la qualité de sa communication.
Tout a été réuni par le législatif pour que le marché boursier tunisien grandisse (la dernière mesure encourageante est présidentielle et date du 24 février 2010), mais certains chefs d’entreprise, cotées, n’ont pas compris cela. Ne veulent pas comprendre cela.
Prennent-ils les boursicoteurs pour des pigeons ? Ce n’est peut-être pas vrai, mais cela en a tout l’air. C’est l’impression qui se dégage pour l’observateur.
Le Tunisien, on fait tout pour lui miroiter le meilleur avenir pour son argent investi en bourse. Une fois cet argent placé, on lui oppose le plus grand mépris.
Des slogans pompeux, très pompeux, sont affichés à chaque introduction. De la communication tous azimuts à chaque admission avec des conférences de presse, des présentations financières, des réceptions, des cadeaux et tout le tralala.
Une fois l’entreprise introduite en bourse, le vacarme laisse place au silence radio et au calme plat.
Quand elle avait besoin d’eux, l’entreprise a utilisé tous les stratagèmes marketing, bien ficelés et rodés, pour ameuter la foule d’investisseurs. Une fois leur argent placé, on les envoie balader. Ce n’est peut-être pas vrai, mais cela en a tout l’air. C’est l’impression qui se dégage pour l’observateur.
Partout dans le monde, dans les pays où les bourses respectent leurs investisseurs du moins, il existe une association de petits porteurs dont les membres siègent aux conseils d’administration et protègent les intérêts des petites gens ayant favorisé la bourse pour épargner leur argent.
Partout dans le monde, dans les pays où les bourses respectent leurs investisseurs du moins, il existe un responsable de la communication financière au sein de l’entreprise chargé de répondre aux interrogations des journalistes et petits épargnants.
Partout dans le monde, dans les pays où les bourses respectent leurs investisseurs du moins, il existe des mécanismes qui envoient des signaux d’alarme publics, lorsqu’une action est surcotée ou sous-cotée pour que le management rectifie le tir.
Partout dans le monde, dans les pays où les bourses respectent leurs investisseurs du moins, il existe de sortes de fédérations ou d’associations chargées de vulgariser le langage boursier et simplifier la compréhension des rouages du marché.
Partout dans le monde, dans les pays où les bourses respectent leurs investisseurs du moins, il existe un gendarme chargé de veiller sur la bonne marche de la Bourse, protéger les actions de la spéculation, sanctionner les entreprises réfractaires à la communication, enquêter sur les éventuels délits d’initiés, etc.
Qu’en est-il en Tunisie de tout cela ? Rien ou peu de chose !
Qui défend le petit porteur dans le conseil d’administration de l’entreprise ? Personne ou peu de monde.
Les intermédiaires en bourse font-ils suffisamment d’efforts pour approcher le grand public ? Au vu de leurs moyens limités (vu que leur grille de tarification est réglementée), leurs idées sont nombreuses, mais leur marge de manœuvre est réduite.
Les instances qui vivent du marché boursier font-elles les efforts nécessaires pour vulgariser la bourse et lui donner une bonne image auprès du public ? Rien ou pas grand-chose.
Nous assistons cette semaine à l’introduction de la société Tunis Ré. Vous allez voir un peu partout les placards publicitaires incitant les investisseurs à souscrire. Durant la quinzaine à venir, ce sera le vacarme.
Pendant ce temps-là, une autre compagnie d’assurance, la STAR cotée depuis quelques années, fait preuve de déficit flagrant de communication et tarde à expliquer aux investisseurs les raisons de la chute brutale du montant de dividende. Un dividende digne d’une action cotée à 80 dinars, alors qu’elle se vend plus du double, cela mérite bien une explication pourtant ? Et pourtant, que nenni ! C’est le silence total qui a suivi le vacarme. Qui se sent rassuré par une telle communication ? Personne ou peu de monde.
D’un côté, on nous inonde de slogans pompeux pour qu’on investisse notre argent. De l’autre, on nous refuse toute explication sur ce qui est advenu de l’argent déjà investi.
Et pourquoi ce grand mépris ? Parce que le petit porteur est considéré comme petit. Un petit qui n’a pas droit à des explications, qui n’a pas droit à un représentant clairement identifié dans les conseils d’administration, qui n’a pas droit à un saint à qui se vouer lorsqu’il se sent floué !
S’il y avait un représentant de ce petit porteur dans le conseil d’administration de la Star, il nous aurait donné les explications nécessaires de ce choix. Il aurait représenté le contrepoids nécessaire pour peser dans la décision. Il n’a pas le nombre suffisant de voix pour imposer son choix au conseil, mais l’association de petits porteurs, qu’il représente, aura suffisamment de voix pour se faire entendre par le public et les médias pour que l’on ne prenne pas de mauvais choix sur le dos du petit épargnant.
La Bourse tunisienne appartient à tous les Tunisiens. L’Etat tunisien fait tout pour que les Tunisiens, qui ont les moyens, y aillent. Il est donc primordial et impératif de bien la protéger, sans pour autant jouer au protectionnisme.
L’Etat, depuis des années, multiplie les initiatives pour encourager les entreprises à entrer en bourse et les épargnants à y investir.
La Tunisie grandit, l’économie tunisienne croît, mais il semblerait que la bourse tunisienne tarde à suivre le pas. Sur plusieurs plans. Celui de la taille de marché, du chiffre de ses entreprises cotées et de la qualité de sa communication.
Tout a été réuni par le législatif pour que le marché boursier tunisien grandisse (la dernière mesure encourageante est présidentielle et date du 24 février 2010), mais certains chefs d’entreprise, cotées, n’ont pas compris cela. Ne veulent pas comprendre cela.
Prennent-ils les boursicoteurs pour des pigeons ? Ce n’est peut-être pas vrai, mais cela en a tout l’air. C’est l’impression qui se dégage pour l’observateur.
Le Tunisien, on fait tout pour lui miroiter le meilleur avenir pour son argent investi en bourse. Une fois cet argent placé, on lui oppose le plus grand mépris.
Des slogans pompeux, très pompeux, sont affichés à chaque introduction. De la communication tous azimuts à chaque admission avec des conférences de presse, des présentations financières, des réceptions, des cadeaux et tout le tralala.
Une fois l’entreprise introduite en bourse, le vacarme laisse place au silence radio et au calme plat.
Quand elle avait besoin d’eux, l’entreprise a utilisé tous les stratagèmes marketing, bien ficelés et rodés, pour ameuter la foule d’investisseurs. Une fois leur argent placé, on les envoie balader. Ce n’est peut-être pas vrai, mais cela en a tout l’air. C’est l’impression qui se dégage pour l’observateur.
Partout dans le monde, dans les pays où les bourses respectent leurs investisseurs du moins, il existe une association de petits porteurs dont les membres siègent aux conseils d’administration et protègent les intérêts des petites gens ayant favorisé la bourse pour épargner leur argent.
Partout dans le monde, dans les pays où les bourses respectent leurs investisseurs du moins, il existe un responsable de la communication financière au sein de l’entreprise chargé de répondre aux interrogations des journalistes et petits épargnants.
Partout dans le monde, dans les pays où les bourses respectent leurs investisseurs du moins, il existe des mécanismes qui envoient des signaux d’alarme publics, lorsqu’une action est surcotée ou sous-cotée pour que le management rectifie le tir.
Partout dans le monde, dans les pays où les bourses respectent leurs investisseurs du moins, il existe de sortes de fédérations ou d’associations chargées de vulgariser le langage boursier et simplifier la compréhension des rouages du marché.
Partout dans le monde, dans les pays où les bourses respectent leurs investisseurs du moins, il existe un gendarme chargé de veiller sur la bonne marche de la Bourse, protéger les actions de la spéculation, sanctionner les entreprises réfractaires à la communication, enquêter sur les éventuels délits d’initiés, etc.
Qu’en est-il en Tunisie de tout cela ? Rien ou peu de chose !
Qui défend le petit porteur dans le conseil d’administration de l’entreprise ? Personne ou peu de monde.
Les intermédiaires en bourse font-ils suffisamment d’efforts pour approcher le grand public ? Au vu de leurs moyens limités (vu que leur grille de tarification est réglementée), leurs idées sont nombreuses, mais leur marge de manœuvre est réduite.
Les instances qui vivent du marché boursier font-elles les efforts nécessaires pour vulgariser la bourse et lui donner une bonne image auprès du public ? Rien ou pas grand-chose.
Nous assistons cette semaine à l’introduction de la société Tunis Ré. Vous allez voir un peu partout les placards publicitaires incitant les investisseurs à souscrire. Durant la quinzaine à venir, ce sera le vacarme.
Pendant ce temps-là, une autre compagnie d’assurance, la STAR cotée depuis quelques années, fait preuve de déficit flagrant de communication et tarde à expliquer aux investisseurs les raisons de la chute brutale du montant de dividende. Un dividende digne d’une action cotée à 80 dinars, alors qu’elle se vend plus du double, cela mérite bien une explication pourtant ? Et pourtant, que nenni ! C’est le silence total qui a suivi le vacarme. Qui se sent rassuré par une telle communication ? Personne ou peu de monde.
D’un côté, on nous inonde de slogans pompeux pour qu’on investisse notre argent. De l’autre, on nous refuse toute explication sur ce qui est advenu de l’argent déjà investi.
Et pourquoi ce grand mépris ? Parce que le petit porteur est considéré comme petit. Un petit qui n’a pas droit à des explications, qui n’a pas droit à un représentant clairement identifié dans les conseils d’administration, qui n’a pas droit à un saint à qui se vouer lorsqu’il se sent floué !
S’il y avait un représentant de ce petit porteur dans le conseil d’administration de la Star, il nous aurait donné les explications nécessaires de ce choix. Il aurait représenté le contrepoids nécessaire pour peser dans la décision. Il n’a pas le nombre suffisant de voix pour imposer son choix au conseil, mais l’association de petits porteurs, qu’il représente, aura suffisamment de voix pour se faire entendre par le public et les médias pour que l’on ne prenne pas de mauvais choix sur le dos du petit épargnant.
La Bourse tunisienne appartient à tous les Tunisiens. L’Etat tunisien fait tout pour que les Tunisiens, qui ont les moyens, y aillent. Il est donc primordial et impératif de bien la protéger, sans pour autant jouer au protectionnisme.
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