« Le projet de loi portant sur les réfugiés a été initié par le ministère de la Justice en 2012, il est le couronnement de la politique tunisienne adoptée depuis toujours en la matière. La Tunisie a toujours été une terre d’accueil et son expérience de 2011 a été saluée par le monde entier » a déclaré, ce mercredi 20 juin 2018, journée mondiale des réfugiés, le président de l’Institut arabe des droits de l’Homme, Abdelbasset Ben Hassan, sur Shems FM.
Abdelbasset Ben Hassan a souligné que ce projet de loi est un cadre qui devra régir la question des réfugiés en Tunisie, « qui ont des droits mais aussi des devoirs envers le pays qui les accueille ». Il a indiqué que la Tunisie accueille actuellement sur son sol près de 1000 réfugiés de différentes nationalités, selon les critères de l’ONU, et qu’il est important de maitriser la situation pour éviter notamment toute dérive ou menace sur la sécurité du pays.
« Ces réfugiés sont pris en charge par les représentants de l’ONU, par des associations et aussi par l’Etat qui leur fournit des services dont l’accès à la santé publique ou encore la scolarisation. Le projet de loi préparé par le ministère de la Justice, prévoit aussi une définition claire du statut de réfugié, qui ne concerne pas les personnes impliquées dans des crimes de guerre, pour citer un exemple. Il s’agit de personnes contraintes de quitter leurs pays par peur pour leur vie et non d’une immigration choisie et volontaire. Il est donc important d’avoir un cadre qui régit cette situation particulière » a poursuivi M. Ben Hassan.
Le président de l’Institut arabe des droits de l’Homme a précisé que des campagnes de sensibilisation sont prévues et engagées, notamment en cette journée mondiale des réfugiés, pour permettre aux citoyens de se familiariser avec la situation et permettre un échange qui peut faciliter la cohabitation et l’intégration des réfugiés.
« Nous avons entamé la réflexion sur un outil légal pour lutter contre l’exclusion et la discrimination. Nous estimons que la Tunisie a fait de grands pas en ce qui concerne l’égalité et à partir de cela nous avons constitué une équipe d’experts pour réfléchir à un moyen de définir la discrimination dans son ensemble sans la cantonner à un domaine particulier. Ce fléau est mondial et peut déstabiliser les bases de la démocratie et gangréner les sociétés et il est important de définir les discriminations, qui ne sont pas toutes reconnues, et dont certaines sont cachées dans des zones d’ombre » a-t-il ajouté.
Abdelbasset Ben Hassan a enfin salué le rapport présenté par la commission des libertés, estimant qu’il constitue une base pour l’Etat, pour engager un travail concret dans le domaine de la liberté individuelle et de la discrimination, soulignant au passage qu’un tel ouvrage est un grand pas pour amorcer une réflexion qui ne peut qu’être bénéfique dans un pays où la révolution a amené son lot d’exclusion et où les discours incitant à la haine sont restés longtemps impunis.
M.B.Z
Commentaires (2)
Commenterrefugié économique
Un pays sans moyens qui reçoit des réfugiés
Plus personne ne pourra redresser le pays les dégâts volontaires de la troika ont été pire q'une Colonisation étrangère pour détruire à bien le pays et les tunisiens .