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Taboubi : Les réformes seront nécessairement participatives et il ne peut en être autrement !
10/12/2021 | 21:43
4 min
Taboubi : Les réformes seront nécessairement participatives et il ne peut en être autrement !

 

Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, est intervenu, vendredi 10 décembre 2021, durant le panel dédié aux « Attentes sociales et l’Entreprise républicaines » tenu dans le cadre de la 35e édition des Journées de l’Entreprise organisée par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), qui se déroule au Kantaoui Club à Sousse sous le thème « L’entreprise et la République, une construction commune ».

 

Noureddine Taboubi a commencé son intervention par souligner le lien direct entre la crise économique et l’instabilité politique du pays. « Nous ne pouvons parler d’économie sans aborder le vrai sujet, celui de la situation politique et de l’instabilité. L’UGTT n’est pas l’ennemi du secteur privé, bien au contraire, elle a un double rôle, dont celui de défendre les institutions qui sont le pont entre le public et le privé. Le dialogue est focalisé sur le secteur public comme s’il s’agissait d’une catastrophe et du problème du pays mais nous ne voyons pas les choses comme cela, le public et le privé sont complémentaires », a déclaré le responsable syndical.

 

« Pour relancer les investissements, il faut tout un environnement et il faut la stabilité. L’investisseur qui arrive en Tunisie doit pouvoir avoir une visibilité sur l’avenir de son entreprise, sur le système fiscal du pays et des données qu’on est aujourd’hui incapables de lui fournir. On ne cesse de parler de la corruption comme si notre pays était sans espoir de réussite et sans sociétés organisées qui répondent à leurs devoirs sociaux, fiscaux et de développement. Nous ne pouvons pas mettre tout le monde dans le même sac, il est sûr qu’il faut lutter contre la corruption mais le vrai danger est la prolifération de l’état d’esprit qui en est à l’origine », a-t-il poursuivi.

 

 

Noureddine Taboubi s’est ensuite adressé à l’assistance en ces termes : « J’ai une question à poser aux hommes d’affaires tunisiens. Pourquoi nous n’avons aucun problème avec les multinationales et pourquoi entre tunisiens nous avons toujours des tensions sociales ? Pourquoi l’investisseur étranger quand il s’installe en Tunisie considère le travailleur comme un capital d’innovation et de production, qu’il lui met en place les conditions les plus favorables et dignes, qu’il respecte le code du travail et parfois même plus, alors que nous, à l’exception de certains, on demande parfois aux employés de travailler dans des endroits où on ne mettrait même pas du bétail ? ».

« Il y a des employeurs qui ne déclarent pas leurs employés. Nous avons 840.000 familles de retraités inscrits à la CNSS, 720.000 retraités perçoivent une pension inférieure au Smic et deux tiers d’entre eux ont la pension de 180 dinars des familles nécessiteuses. Nous sommes tous responsables et nous devons tous réparer tout cela. Nous avons donné nos propositions pour résoudre la crise des caisses sociales mais comme d’habitude tout reste au stade de documents et de rencontres qui n’aboutissent à rien » a-t-il ajouté.

 

Noureddine Taboubi n’a pas cessé de dire que la centrale syndicale n’est pas l’ennemi du secteur privé et a martelé des appels à l’union pour sauver le pays de la crise.

« Nous devons nous mettre autour de la table et discuter, on dit toujours que l’UGTT a des intérêts dans les entreprises publiques et c’est faux ! Nous sommes d’accord avec l’idée de la réforme et pensons que nous devons nous asseoir ensemble pour discuter de programmes concrets. Nous ne devons diaboliser ni un secteur ni l’autre, nous sommes sur un même bateau et devons apprendre de nos erreurs, la Tunisie nous appelle tous et nous sommes dans une situation peu enviable dont nous sommes tous responsables » a-t-il affirmé.

 

« Aujourd’hui l’heure est venue de donner les moyens aux Tunisiens de travailler sereinement, aujourd’hui la classe moyenne est laminée et nous sommes incapables de donner à nos jeunes les formations qui répondent aux besoins du marché de l’emploi. Pendant que les organismes internationaux travaillent sur l’avenir de l’emploi nous sommes coincés dans les tiraillements et les conflits vains. Nous pouvons relever les défis à condition d’être raisonnables et d’être à la hauteur de cette étape et la clé pour cela est de construire des fondations politiques solides pour ne pas avoir à compter uniquement sur les aides étrangères » a lancé Noureddine Taboubi.

 

Il a ensuite rebondi sur l’appel à l’union lancé, la veille, par le président de la République Kaïs Saïed, soulignant qu’il est à exploiter pour rassembler autour d’un projet national capable de sortir le pays de la crise.

« Nous devons pouvoir dialoguer, œuvrer ensemble, avoir cette harmonie nécessaire pour nous sortir de la crise et cela quelque soient les conditions », a-t-il conclu, soulignant que les réformes seront nécessairement participatives et qu’il ne peut en être autrement.

Le président de la République, Kaïs Saïed, rappelons-le, a présidé tard dans la soirée de jeudi, une réunion du conseil de sécurité nationale, pour revenir sur l’incendie qui s’est déclaré au siège du mouvement Ennahdha à Montplaisir, et souligné, à cette occasion, l’importance de l’union et de la cohabitation malgré les différences.

Le président de la République a assuré dans son discours que l’Etat tunisien est unique et maintenu grâce à ses institutions, et qu’il restera sûr et solide tout en agissant conformément à la loi, soulignant que la différence au niveau des visions et des avis ne signifie pas l’incapacité de cohabiter.

 

 

M.B.Z

 

 

 

 

 

 

10/12/2021 | 21:43
4 min
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Commentaires
El Phil Kamal
Mise au point
a posté le 12-12-2021 à 19:58
Taboubi, agit contre la Tunisie.... c'est le principal destructeur, et tout cela afin d'assoir une certaine légitimité qui lui permet son enrichissement personnel....sans plus '?
Kays
Saisir notre chance
a posté le 11-12-2021 à 14:06
Nous devons impérativement saisir notre chance et entamer des réformes importantes et révolutionnaires afin de provoquer un choc d'investissement en Tunisie. La Tunisie doit devenir absolument une terre bénie pour les investisseurs, les entrepreneurs du monde entier , avec évidemment condition d'emploi de nationaux.
Un projet ambitieux avec un énorme plan marketing pour promouvoir le hub Tunisie. Les décrets-loi sont une manière d'accélérer la chose. Pour ce faire nous devons impérativement avoir l'administration la plus performante d'Afrique, avec obligation de résultat. La Tunisie doit devenir la Dubai du Maghreb.

S'?CURIT'? DES PERSONNES ET DES BIENS, S'?CURIT'? '?CONOMIQUE, S'?CURIT'? SOCIALE RENFORC'?E.

TAHYA TOUNES
Chaibi Médien
Les leçons de Taboubi
a posté le 11-12-2021 à 12:31
Une leçon à retenir de Nouredine Taboubi : Faites ce que je dis et ne faites pas ce que je fais ..... les réformes opérées au sein du règlement intérieur de l'UGTT nous en dis long ..... précisément l'article 20 ! Cette opération a montré à tous les syndicalistes à quel point le secrétaire général de l'UGTT Utilise ongles et griffes pour s'accrocher à son poste d'une façon illégale !
Mr Taboubi nous n'avons pas de leçons à retenir de vous ! Dégage !
Net
Il ne peut en être autrement !
a posté le 11-12-2021 à 09:40
( Nous devons nous mettre autour de la table et discuter ) Comment peut-on discuter avec un damné pareil ? s'il commence par vous dire ça sera comme je veux ou rien !
C'est un discours de campagne électorale mais la réalité et tout autre , l'ugtt est l'une des principales causes de la crise économique et sociale que connait le pays aujourd'hui.
L'arrogance des dirigeants de l'ugtt fait trembler les politiques mais pas les investisseurs qui eux peuvent aller ailleurs.