Kaïs Saïed a beau marteler tout au long de sa campagne qu’il sera contre le népotisme, le clientélisme et un tas d’autres promesses pompeuses, la nature humaine revient au galop quoiqu’on fasse. La raison de cette introduction ? La nomination de notre consoeur Hella Lahbib au palais de Carthage en tant qu’attachée. C’est ce que nous apprend le dernier Journal officiel qui ne précise pas en quoi sera attachée cette jeune journaliste de La Presse.

Hella Lahbib a été celle qui a interviewé, en octobre dernier pour le quotidien public, Rachida Ennaïfer où elle faisait le grand éloge du nouvellement élu Kaïs Saïed. Plus qu’un éloge, une prose dithyrambique qui a « coûté » à son auteur, Mme Ennaïfer, le fameux poste de directrice de la communication de la présidence de la République quelques jours seulement après la publication de l’article.

A l’époque, et dans une autre interview, aussi dithyrambique, Mme Ennaïfer a été interrogée par France Télévision : « A vous écouter, on se dit que vous auriez peut-être envie de devenir ministre... ». Sa réponse était : « Jamais ! Pour moi, un ministre, c'est un fonctionnaire. Et être fonctionnaire, ce n'est pas mon fort ! Moi, j'ai envie de continuer à rêver et à enrichir le projet présidentiel. Je souhaite travailler sur des projets pour ma Tunisie. » C’était en octobre.  En avril, celle par qui cette interview est arrivée, Mme Lahbib, est parachutée à Carthage à son tour ! Sa nomination n’est rendue publique que fin mai, sans communiqué et dans le vague.

Voilà donc ses idées pour la Tunisie, se faire nommer elle-même dans un poste de responsabilité et faire nommer, ensuite, ses amies.

R.B.H.